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«On a assez de recul aujourd’hui pour savoir qu’une loi sur l’euthanasie crée la demande», témoigne Theo Bauer (ici, en novembre 2021, à Groningue). Reyer Boxem

ENTRETIEN - Autrefois favorable à l’euthanasie, Theo Boer, professeur d’éthique de la santé à l’université de Groningue aux Pays-Bas, alerte sur les dangers d’une évolution de la loi.

Theo Boer a été membre d’un comité de contrôle de l’euthanasie du gouvernement néerlandais de 2005 à 2014.

Le FIGARO. - Les Pays-Bas ont été le premier pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie en 2002. Quel est le bilan avec vingt ans de recul?

THEO BAUER. - Depuis 2002, le nombre d’euthanasies a considérablement augmenté. Nous sommes passés de 1882 à 7666 entre 2002 et 2021. Le nombre a quadruplé et je m’attends à ce qu’il quintuple dans les prochaines années. Depuis 2008 environ, les chiffres augmentent de plus en plus vite. À l’origine, 88 % des patients euthanasiés étaient atteints de cancer et étaient en phase terminale. Aujourd’hui, ces patients ne représentent plus que 61 % des euthanasies. De plus en plus de personnes sont euthanasiées - j’estime entre 500 à 700 par an - alors qu’elles auraient pu vivre plusieurs années. La plus grande augmentation concerne des personnes qui souffrent de polypathologies (14 % des euthanasies), généralement âgées. À mon sens, dans 95 % des cas…

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