Réservé aux abonnés
ENTRETIEN - Autrefois favorable à l’euthanasie, Theo Boer, professeur d’éthique de la santé à l’université de Groningue aux Pays-Bas, alerte sur les dangers d’une évolution de la loi.
Theo Boer a été membre d’un comité de contrôle de l’euthanasie du gouvernement néerlandais de 2005 à 2014.
Le FIGARO. - Les Pays-Bas ont été le premier pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie en 2002. Quel est le bilan avec vingt ans de recul?
THEO BAUER. - Depuis 2002, le nombre d’euthanasies a considérablement augmenté. Nous sommes passés de 1882 à 7666 entre 2002 et 2021. Le nombre a quadruplé et je m’attends à ce qu’il quintuple dans les prochaines années. Depuis 2008 environ, les chiffres augmentent de plus en plus vite. À l’origine, 88 % des patients euthanasiés étaient atteints de cancer et étaient en phase terminale. Aujourd’hui, ces patients ne représentent plus que 61 % des euthanasies. De plus en plus de personnes sont euthanasiées - j’estime entre 500 à 700 par an - alors qu’elles auraient pu vivre plusieurs années. La plus grande augmentation concerne des personnes qui souffrent de polypathologies (14 % des euthanasies), généralement âgées. À mon sens, dans 95 % des cas…
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 85% à découvrir.
Libre de vous abonner. Libre de vous désabonner.
Continuez à lire votre article pour 0,99€ le premier mois
Déjà abonné ? Connectez-vous
La rédaction vous conseille