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EXPOSITION. Alexandrie, la cité égyptienne à découvrir sous un angle inédit

Première ville d'Egypte bâtie sans connexion avec le Nil, Alexandrie fut fondée en 331 avant J.-C par Alexandre le Grand et devint la capitale de la dynastie ptolémaïque jusqu'à la conquête romaine, en 30 avant J.-C. L'exposition Alexandrie : futurs antérieurs (8 février-8 mai 2023) couvre cette période et quelques siècles après, jusqu'à l'avènement du christianisme autour de 381 après J.-C. A travers quelque 200 objets, elle met en lumière le patrimoine et l'héritage d'Alexandrie en construisant des ponts avec la cité actuelle, traversée par certaines problématiques qui étaient déjà prégnantes durant l'Antiquité. C'est notamment le cas de la gestion de l'eau.

Alexandrie, une cité ravagée par les tsunamis

Du mythique phare, de la non moins célèbre bibliothèque comme du Mouseîon, il ne reste rien. De même, l'Alexandrie originelle, construite en grande partie sur des îlots qui se sont enfoncés dans la mer, est aussi impalpable. Plusieurs tsunamis majeurs, entre le 4e et 7e siècle après J.-C., ont en effet pratiquement rasé la cité. Seuls des images gravées sur des monnaies, quelques textes anciens et de rares vestiges permettent d'en reconstituer certaines parties. C'est ce que résume la première section de l'exposition, centrée sur l'urbanisme.

S'en suit un espace consacré aux figures qui ont forgé la ville et contribué à son rayonnement en en faisant l'une des plus grandes cités de la période hellénistique, après Rome. De Ptolémée 1er, un des généraux d'Alexandre, à Cléopâtre VII et jusqu'aux empereurs romains, tous ont étroitement mêlé leur culture à celle des Égyptiens, comme l'attestent ces statues aux traits à la fois grecs et pharaoniques. Ce cosmopolitisme est également illustré dans la troisième section consacrée à la religion et à la jonction, réussie, du panthéon grec et des divinités égyptiennes. En témoigne la figure syncrétique de Sarapis, introduite par Ptolémée 1er, qui combine les caractéristiques d'Osiris, dieu égyptien du royaume des morts, du taureau sacré Apis et dont la représentation évoque fortement celles d'Hadès, le maître grec des enfers. Ces nouveaux dieux intègreront aussi des spécificités de la cosmogonie romaine, après l'arrivée de ces derniers.

L'héritage de l'Alexandrie antique

L'intrication des cultures grecques et égyptiennes se lit aussi dans les rares objets du quotidien extirpés des fouilles de sauvetage qui sont présentés dans la quatrième section. Ils représentent, pour la plupart, la vie des élites et leurs maisons richement décorées. Des autres, on ne sait pas grand-chose, une frustration retranscrite par les œuvres contemporaines centrées sur la thématique de l'échec. Et cette dualité perdure jusqu'à la mort, ainsi que l'ont démontré les fouilles menées dans la Nécropolis (cité des morts), immense cimetière qui accueillit les défunts du 3e siècle avant J.-C. au 7e siècle après J.-C. Enfin, l'exposition se clôt sur l'héritage de l'Alexandrie antique, port principal de la Méditerranée occidentale, mais aussi centre intellectuel majeur au sein duquel ont infusé des idées scientifiques et philosophiques qui ont voyagé à travers toute l'Europe.

Informations pratiques : 

Exposition "Alexandrie : futurs antérieurs", du 8 février au 8 mai 2023

Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), 1 Esp. J4, 13002 Marseille

Tél : 04 84 35 13 13

Site internet : https://www.mucem.org/