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Face à la menace d’une nouvelle offensive russe, Kiev ne renonce pas à l’initiative

“L’Ukraine est à la veille d’une phase très active sur le front.” C’est en substance ce qu’affirment la plupart des spécialistes de Kiev, comme le signale le site d’information des forces armées Armiya Inform, qui prévient qu’en “février et mars auront lieu des combats particulièrement violents”.

Ainsi, Andriy Ioussov, représentant du HUR, le service de renseignements militaires ukrainien, confirme que “l’ennemi poursuit ses attaques”, malgré “des pertes beaucoup plus importantes que celles de l’armée ukrainienne”. Il convient que “la situation est très compliquée”.

Alors, Kiev continue de compter sur ses alliés. Si Londres joue aujourd’hui un rôle clé dans la défense de l’Ukraine, cette dernière sait aussi ce qu’elle doit à Paris, comme le prouve le rapide voyage effectué dans la capitale française par le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiy Reznikov, le 31 janvier et le 1er février.

Nouvelles livraisons et former des soldats

Accueilli par son homologue, Sébastien Lecornu, le ministre, rappelle Armiya Inform, “a pu rendre visite à des militaires ukrainiens blessés et soignés à Paris à l’hôpital militaire de Percy”. Lors de la conférence de presse des deux ministres, plusieurs nouvelles mesures ont été annoncées. La France a l’intention de former d’ici au début de l’été près de 2 000 militaires ukrainiens, signale le site d’information LB.ua.

Elle devrait aussi, souligne Armiya Inform, aider l’Ukraine à se procurer des radars antiaériens GM200 et livrer des missiles en quantité suffisante pour les systèmes Crotale, “le ‘serpent venimeux’ de la France” qui contribue efficacement à la défense du ciel ukrainien, indique encore le média.

C’est aussi à l’occasion de cette visite que Paris a fait savoir que 12 Caesar supplémentaires seraient envoyés en Ukraine. Autant d’informations qui, selon Oukraïnska Pravda, prouvent que, sur le terrain, Kiev ne renonce pas à reprendre l’initiative : “Malgré la menace imminente d’une nouvelle offensive russe d’envergure, les analystes américains et les autorités ukrainiennes affirment que les forces ukrainiennes prévoient une contre-offensive à grande échelle.”

La Russie contrainte à jouer “l’atout du nombre”

Pour l’heure, ce qui fait la différence sur le terrain, c’est que “les défenseurs ukrainiens sont capables de se battre avec professionnalisme”, tandis que les Russes joueraient la carte du nombre face au “savoir-faire et à la motivation des combattants ukrainiens”.

À Bakhmout, précise par exemple le quotidien en ligne Oukraïnska Pravda, qui reprend entre autres une analyse de l’organisme américain Institute for the Study of War, “les unités de Wagner sont au bout de leur effort, mais le commandement russe a redéployé des soldats de l’armée régulière en grande quantité”, si bien que la bataille sur place n’aurait pas encore atteint son paroxysme. Toutefois, estime Ioussov, le nombre ne fait pas tout :

“Compte tenu de l’état des forces et du matériel chez les occupants, il ne leur reste d’autre solution que d’utiliser l’atout du nombre.”

“La quantité de cadavres qui partent vers la Russie et aussi surtout de blessés graves commencera, je pense, tôt ou tard, à avoir une influence même sur leur société zombifiée.”

“Des mois déterminants pour la guerre”

Du côté des autorités de Kiev, les mises en garde se multiplient, comme pour mieux préparer l’opinion publique aux difficultés à venir. Dans un entretien accordé à la chaîne britannique Sky News et en partie repris par Oukraïnska Pravda, Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale, reconnaît pour sa part n’exclure “aucun scénario dans les deux ou trois semaines à venir”.

“Le président de Russie, Vladimir Poutine, va tenter de lancer encore une attaque par le Nord, le Sud et l’Est, comme le 24 février 2022 – il est même possible que cela soit prévu pour coïncider avec l’anniversaire de l’invasion.”

“Nous venons de traverser une longue période difficile, mais je suis conscient que de grandes batailles nous attendent encore, et qu’elles vont se dérouler cette année, dans les deux ou trois prochains mois. Ce seront des mois déterminants pour la guerre”, ajoute-t-il. Il assure cependant que “l’armée ukrainienne se prépare à toutes les versions possibles des événements éventuels, et cette fois, elle bénéficie d’un soutien beaucoup plus important des partenaires occidentaux, tels que la Grande-Bretagne, qu’il y a douze mois”.