France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Festival d’automne : Ana Jotta aménage « Une chambre en ville »

L’iconoclaste artiste portugaise prend ses quartiers d’automne dans un appartement de la Cité internationale des arts, avec à la clé une exposition de son œuvre imprimée.

Article réservé aux abonnés

Elle n’aime ni la « violence des white cubes », ni les termes d’« installation » ou de « performance ». Comment Ana Jotta, grande figure de l’art contemporain portugais et septuagénaire à l’insolence mi-sérieuse mi-rieuse, décrit-elle donc son travail ? « Je décore », résumait-elle crânement, en juillet, à Lisbonne, où elle vit et travaille, en amont de sa carte blanche parisienne dans le cadre du Festival d’automne. Si l’idée de décor et de mise en scène imprègne sa façon de travailler, on peut surtout dire qu’elle compose : avec les lieux, les espaces, les situations, les temporalités, les matières et les mots.

Sans concession face à l’air du temps, l’artiste portugaise ne se laisse enfermer dans aucune case, et décline toute proposition qui lui semble aller à l’encontre de ses principes d’électron – très – libre. Ainsi, elle n’était pas dans la riche exposition de groupe, cet été, au Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCC OD) de Tours sur les femmes artistes portugaises, « Tout ce que je veux. Artistes portugaises de 1900 à 2020 », où elle aurait eu pleinement sa place. Ce n’est simplement pas une militante, et elle avance autrement : « Le monde est dominé par les hommes. Je fais de mon mieux pour vivre dans le monde tel qu’il est. J’ai juste toujours fait ce que j’avais envie de faire », formule-t-elle.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés

Avec « Une chambre en ville », Ana Jotta investit un appartement récemment quitté par sa dernière occupante pour être transformé en extension des résidences d’artistes de la Cité internationale des arts. Elle y propose une composition domestique en revisitant l’espace et en y intégrant des œuvres existantes, comme le fruit de ses collectes estivales dans les rues de Paris. L’intérieur tout à la fois foisonnant et dépeuplé, réel et fictionnel, entre présence et absence, humour et mélancolie, ne renie en rien le goût de l’artiste pour le vide dans son travail ni son aversion pour la saturation.

« Comme une gifle »

« L’art doit être vivable, il ne doit pas s’imposer. Je mets le moins de choses possible, sinon c’est comme une gifle, or on n’a pas besoin de gifles, on en prend déjà tous les jours dans la vie », déclarait-elle à Lisbonne, devant un sofa suranné en velours rouge, comme tout droit sorti d’un roman anglais du tournant du XXe siècle, qu’elle venait de chiner pour une exposition aux airs de salle de cinéma, « Sempre » (« toujours »), à la galerie Lumiar Cité. Comme le nom de sa proposition parisienne, « Une chambre en ville », ce sofa à la présence théâtrale entrait déjà en résonance avec Une chambre à soi (1929), célèbre pamphlet de Virginia Woolf sur les conventions de la bonne société britannique.

Il vous reste 43.39% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.