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Festival d’automne : avec Patricia Kopatchinskaja, les musiciens du « Philhar » s’amusent comme des fous

Une nouvelle œuvre d’Olga Neuwirth et deux relectures osées de György Ligeti par la violoniste étaient au programme de l’Orchestre philharmonique de Radio France.

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Un concert de Patricia Kopatchinskaja sort toujours de l’ordinaire, pour l’œil comme pour l’oreille. La violoniste d’origine moldave l’a encore prouvé, vendredi 25 novembre, à l’auditorium de Radio France, dans le cadre d’une ambitieuse soirée du Festival d’automne à Paris dont la première partie était consacrée à György Ligeti (1923-2006).

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Conformément à ses habitudes, la soliste arrive sur scène pieds nus. Elle ne porte pas un frac mais une veste noire qui craque de toutes parts : dos, épaules et avant-bras. De l’élégance à base de haillons ? Le principe vaut, en tout cas, pour le Concerto pour violon (1992), de Ligeti. Dans cette œuvre historique, le compositeur autrichien d’origine hongroise joue, en effet, avec des bribes de musique aux contours rendus incertains par l’usage d’instruments à la sonorité vacillante (entre autres, quatre ocarinas) et par l’accord particulier (fixé à partir des harmoniques de la contrebasse) du violon solo.

L’interprétation de Patricia Kopatchinskaja est exaltante par un « vécu », une volonté de s’approprier l’œuvre qui la conduit même à proposer, en fin de parcours, une cadence de son cru

Ce chef-d’œuvre d’alternative à tous les langages alors en vigueur (tonal, modal, sériel, spectral) se divise en cinq mouvements qui, chacun à sa manière, révèlent une sorte d’expression de l’au-delà. Acoustique, esthétique, cosmique. La tâche du soliste consiste à ouvrir la voie, à attirer les autres musiciens sur ses traces, à investir un nouvel espace. Patricia Kopatchinskaja s’y emploie avec une puissance incitative qui n’a d’égale que sa créativité dans le domaine de la subversion. Elle bouge, elle danse, elle change d’apparence – entre violoneux des campagnes et Petit Prince d’une lointaine planète – et, surtout, elle fait des émules.

Son duo avec Hélène Collerette, premier violon solo de l’Orchestre philharmonique de Radio France, évoque le « pétage de plombs » de deux gamines rebelles. Les passages plus doux, voire mélancoliques, du Concerto (la magnifique mélopée qui ouvre le deuxième mouvement) bénéficient également du son charnu de Patricia Kopatchinskaja. Plus généralement, son interprétation est exaltante par un « vécu », une volonté de s’approprier l’œuvre qui la conduit même à proposer, en fin de parcours, une cadence de son cru. Contre toute attente, la violoniste chantonne ! Osé, mais légitime au regard de ce que György Ligeti a un jour déclaré : « Je ne veux pas accepter les choses comme elles sont, y compris dans ma propre musique. »

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