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Festival d’automne : Tilda Swinton prend l’habit chez Pasolini

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Costume de Prêtres du film L’Evangile selon Saint Matheiu, 1964
Ruediger Glatz
Par Clément Ghys

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FactuelAvec la performance « Embodying Pasolini », présentée à la Fondazione Sozzani, à Paris, l’historien de la mode Olivier Saillard et la comédienne britannique Tilda Swinton ressuscitent le vestiaire des films du réalisateur italien.

Du cinéma de Pier Paolo Pasolini viennent d’abord en tête des images de chair. Celle de l’acteur Terence Stamp qui, dans Théorème, débarque dans une famille de la haute bourgeoisie et couche avec tous ses membres, dont la majestueuse Silvana Mangano. Celle d’Anna Magnani, prostituée bouleversante de Mamma Roma, celle d’Enrique Irazoqui, le Christ de L’Evangile selon saint Matthieu, mais également les corps des adolescents de Salò martyrisés par des fascistes, ceux des figurants, eux aussi très sexués, du Décaméron, des Contes de Canterbury et des Mille et Une Nuits.

Il y a enfin le corps de Pasolini lui-même, massacré à coups de bâton et écrasé par une voiture dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975 sur la plage d’Ostie, près de Rome, au cours d’un crime commis par un ­adolescent et dont personne n’a, à ce jour, ­éclairci les circonstances exactes.

De cette vie et de cette carrière sans équivalent, on n’associe pas, au premier abord, le vêtement. Pourtant, le cinéaste était obsédé par les costumes dans ses films. Il entamait chaque nouveau projet d’une matière particulière : la rugosité antique de la laine, tricotée à grosses mailles, pour Œdipe roi ; le velours épais pour l’opulence médiévale des Contes de Canterbury.

« Pasolini voyait le costume comme un point de départ, une manière de fixer le film à venir. » Olivier Saillard, historien de la mode

« Il voyait le costume comme un point de départ, une manière de fixer le film à venir », souligne l’historien de la mode Olivier Saillard, aujourd’hui directeur artistique de la maison J.M. Weston. Celui qui a dirigé le Palais Galliera, musée parisien dédié au vêtement, consacre une performance, baptisée Embodying Pasolini, à ces costumes, en collaboration avec l’actrice Tilda Swinton. Olivier Saillard a coutume d’organiser des spectacles d’un genre particulier, où des actrices et des mannequins portent des habits, sur leurs corps ou dans leurs mains.

Écouter aussi Olivier Saillard : « En matière de mode, on assiste à une uniformisation de la différence »

Tels des défilés sans ­commerce, des pièces sans texte, des films sans pellicule : une scène, des femmes et des habits. Il y eut des mannequins, comme Christine Bergstrom, Axelle Doué ou Violeta Sanchez. Des actrices, comme Charlotte Rampling et, donc, Tilda Swinton. Embodying Pasolini est sa troisième collaboration avec cette dernière, égérie d’un cinéma d’auteur international et élégant allant de Wes Anderson à Jim Jarmusch ou Apichatpong Weerasethakul.

«  Pasolini a été une sorte de parrain dans ma vie, comme pour beaucoup, et une source d’encouragement et de lumière. » Tilda Swinton, actrice

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