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Figure du jazz français, l’Angoumoisin Matthis Pascaud jouera à domicile jeudi à La Nef

Figure du jazz français, l’Angoumoisin Matthis Pascaud jouera à domicile jeudi à La Nef
Entre blues et rock, Hugh Coltman et Matthis Pascaud mettent cap au sud. A savourer à La Nef.

Repro CL

Par Julien PRIGENT - j.prigent@charentelibre.fr, publié le 29 novembre 2022 à 15h06.

Devenu au fil des ans une figure de la scène jazz française, le guitariste angoumoisin Matthis Pascaud joue à domicile jeudi 1er décembre, à La Nef. En compagnie du chanteur Hugh Coltman, ils déroulent leur brillant dernier album, un hommage à Dr John et au son de la Louisiane.

Il avoue une pointe de trac. Pourtant musicien aguerri, Matthis Pascaud, 33 ans, concède ressentir un peu de nervosité à l’idée de jouer à domicile. Le guitariste a grandi et vécu à Angoulêmejusqu’à ses 19 ans. Le fils de Christian Pascaud, qui est à la tête de la galerie Art Images, rue de Genève, a joué de ses premiers instruments ici. D’abord percussionniste au conservatoire avant de se prendre de passion pour la six-cordes dont il est devenu un expert, ce qu’a confirmé...

Il avoue une pointe de trac. Pourtant musicien aguerri, Matthis Pascaud, 33 ans, concède ressentir un peu de nervosité à l’idée de jouer à domicile. Le guitariste a grandi et vécu à Angoulême jusqu’à ses 19 ans. Le fils de Christian Pascaud, qui est à la tête de la galerie Art Images, rue de Genève, a joué de ses premiers instruments ici. D’abord percussionniste au conservatoire avant de se prendre de passion pour la six-cordes dont il est devenu un expert, ce qu’a confirmé sa trajectoire (conservatoire à Bordeaux après son lycée à Guez puis école Didier Lockwood).

Jeudi 1er décembre, lui qui est devenu une référence du jazz français sera sur la scène de La Nef, sa deuxième maison, accompagné du chanteur britannique Hugh Coltman. Les deux complices viennent de signer Night Trippin’. L’album, paru le 2 septembre dernier, a été encensé par la critique. Ce n’est que justice. Conçu comme un hommage au légendaire Dr. John, figure de la scène de La Nouvelle-Orléans, ce disque au son brut, poisseux, chaud, est envoûtant comme une séance de vaudou. On a hâte de voir de quelle façon les deux amis et leurs musiciens le restitueront sur scène.

Etes-vous impatient de jouer à La Nef ?

Matthis Pascaud. C’est spécial. Jouer devant des gens que tu ne connais pas, c’est facile. Mais face à un public familier, ce n’est pas si simple… La Nef, ça représente beaucoup pour moi. Nous y avons été en résidence en février dernier pour préparer cette tournée. Mais au-delà de ça, j’y viens depuis le lycée. L’équipe est à la fois sympa et très pro. Moi qui tourne beaucoup, je peux vous dire que les Angoumoisins ont une sacrée chance d’avoir une salle comme celle-là. Je suis content de venir y présenter notre nouvel album à mes proches.

Un album qui est une plongée dans l’univers de Dr. John. Qui était-ce ?

Une figure emblématique de La Nouvelle-Orléans. Ce guitariste, pianiste, chanteur, compositeur mort il y a trois ans a eu une grande influence musicale des années 1960 à aujourd’hui. Il plonge ses racines dans le blues, mais a beaucoup voyagé musicalement à travers le funk, le rock psychédélique. Il était admiré par les Beatles, les Stones, Eric Clapton. Il n’a certes pas rencontré autant de succès qu’eux mais il a été une figure respectée, inspirante. Je me souviens l’avoir vu ici à La Couronne, en 2015, dans le cadre des Nuits Romanes. Je voyais une de mes idoles jouer… Mais bien qu’il fasse toujours preuve d’une incroyable fraîcheur malgré son âge, je n’étais pas admiratif de son esthétique musicale d’alors.

Comment est né ce projet avec Hugh Coltman ?

Tous les deux on partage une passion pour la musique du sud des Etats-Unis. Hugh a croisé plusieurs fois Dr. Jhn dans les années 1990 / 2000. J’ai souvent joué avec le groupe de Hugh, je l’ai aussi invité sur scène, comme sur la scène du théâtre de Ruelle il y a deux ans juste avant que le covid n’empêche tout concert. On y avait joué des morceaux de Dr. John et on y avait pris un grand plaisir. Alors, pendant le confinement, assez naturellement, on a décidé d’aller plus loin. Ça faisait sens !

D’où vient votre passion pour cette musique ?

De mon enfance. A la maison, on écoutait Muddy Waters, les Allman Brothers, Dr. John… ça m’a tout de suite parlé, je ne sais pas pourquoi… J’ai mis tout ça un peu de côté lorsque je me suis lancé dans le jazz mais ensuite ça a fait le lien avec des artistes comme Amy Winehouse ou les Black Keys, que j’ai écouté plus tard.

A l’écoute de votre album, Nigh Trippin’, on est marqué par le son un peu sale, chaud et humide que vous êtes parvenu à restituer. Comment vous y êtes vous pris ?

On a enregistré dans un studio parisien, Mercredi 9, où l’ingénieur du son est un spécialiste de l’analogique. Ça a presque disparu aujourd’hui : on enregistre quasiment plus qu’en digital. J’ai posé plusieurs conditions au groupe : jouer les morceaux ensemble, dans la même pièce. Ça signifie que si un musicien se plante, on doit refaire toute la prise. J’ai dit aux gars : « il y aura des erreurs, mais on va les assumer ». Quant à Hugh Coltman, il a chanté dans un ampli de guitare, ce qui lui donne une voix distordue. J’emploie beaucoup le terme de geste artistique : ça peut paraître un peu pompeux, mais c’est vraiment ça ici : un geste artistique particulier et assumé.

Le jeudi 1er décembre, 19h30, à La Nef, Angoulême. Places : 5 € (abonnés), 10 € (réduit), 13 € (prévente), 15 € (sur place). Première partie : Arhkan.