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[Filière] Intercéréales insiste sur l'enjeu de la compétitivité

Souveraineté alimentaire, logistique, accès à l'eau, innovations, décarbonation : les débats furent nombreux lors de l'assemblée générale d'Intercéréales le 22 novembre 2022 à Paris. Des sujets d'importance pour améliorer la compétitivité de la filière céréalière. Jean-François Loiseau, réélu président de l'interprofession, a souligné devant le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, la nécessité d'avoir "le cadre, la trajectoire, les éléments fondamentaux de la performance pour rester une filière d'excellence et toujours contribuer à l'emploi, à l'occupation des territoires et à la balance commerciale".

"Montrer son ambition"

Et de poursuivre : "la filière céréalière est une filière de solutions, mais elle est mise à mal !" Concernant l'accès à l'eau, Jean-François Loiseau explique : "L'eau, c'est un bien commun, c'est un patrimoine. À nous de montrer que l'eau, ce n'est pas fait que pour l'export, c'est aussi fait pour des emplois, de la taxe, une gestion collective autour du tourisme, pour les pompiers qui en ont besoin...Prenons le sujet plutôt par le haut." Le président de l'interprofession estime que la filière doit "montrer son ambition" et "ne pas se défendre en permanence".

Prélever en période hivernale

En clôture de l'assemblée générale, Marc Fesneau a insisté : "l'eau, c'est le grand débat que nous avons devant nous". Il a qualifié de "désespérants" les débats autour des projets de réserve de substitution, qu’il estime "vertueux". Tout en reconnaissant : "là où il y a un projet qui n'est pas de nature à répondre à la multiplicité des usages, il faut assumer aussi qu'on ne le fait pas". Mais il insiste : "dans un contexte de changement climatique, il n’y a pas d’autre solution que de prélever en période hivernale pour avoir besoin de moins prélever en période estivale".

Multifonctionnalité des ouvrages

Le ministre de l'Agriculture estime, sur le sujet de l'accès à l'eau, que "nous avons intérêt à "internaliser la contrainte plutôt que de l'externaliser. Cela évite les débats sur l'accaparement ou pas. L'accaparement, c'est pour des besoins personnels, pas pour l'alimentation humaine qui est la priorité d'une nation." Dans ce cadre, il a insisté sur la "multifonctionnalité des ouvrages là où on peut. Ce n'est pas le même type d'ouvrage, ils sont plus grands donc cela pose d'autres problèmes. Mais cela permettra de répondre à l'irrigation, aux inondations, à la défense des forêts contre les incendies et à l'alimentation en eau potable", a-t-il plaidé.

Le ministre a aussi appelé à "casser dans l’opinion publique l’idée qu’on peut faire de l’agriculture sans eau", rappelant qu’au-delà du cas controversé du maïs, d'autres cultures comme le maraîchage et les prairies aussi ont besoin d’eau.

Les NBT, une voie prometteuse

Au sujet des biotechnologies, Marc Fesneau s'est à nouveau montré favorable aux nouvelles techniques d'édition génomique (NBT). "C'est sans doute l'une des voies les plus prometteuses pour répondre aux alternatives aux produits phytos et pour avoir des plantes plus résilientes face à la sécheresse", a jugé le ministre précisant qu'il fallait arriver à convaincre les autres pays européens. "Ce qui est plutôt en bonne voie objectivement."