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Fin des restrictions sanitaires : Mais comment expliquer que les Français acceptent avec sérénité les nombreuses atteintes à leur liberté ?

Les outils de restriction de liberté tels que le Pass Santé étaient faciles à mettre en œuvre

© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

'Société of Fear'

Fin du pass santé et autres mesures le 1er août. Cependant, plusieurs raisons pourraient facilement expliquer pourquoi nous les avons tolérées.

Christophe de Voogd est historien et spécialiste de la pensée et de la rhétorique politique. Il enseigne à Sciences Po et à Bruxelles. Ouvrage le plus récemment publié : "Réforme : ce que les discours persuadent." (Vonderpoel, 2017).chez Fayard. Il s'agit d'un ouvrage collectif Egalement l'un des auteurs des 50 Mornings That Woke France

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La loi promulguée le 30 juillet 2022 a été expressément abrogée à compter du 1er août 2022, la loi du 31 mai 2021 Dispositions relatives aux urgences sanitaires et aux régimes de gestion des urgences sanitaires Les mesures de confinement, les couvre-feux ainsi que les laissez-passer sanitaires ne peuvent pas être édictés sans nouvelle législation pendant plus de deux ans sans réelle réponse à ces mesures. 

Christophe de Voogd : Rappelons que la nécessité de se conformer à la loi a toujours été respectée, et compte tenu des pouvoirs constitutionnels des législateurs dans ce domaine, c'est normal et heureux, mais cela signifie aussi que la nouvelle législation mais signifie que ce qui est enlevé par la loi peut être mis Dans tous les cas, la France, contrairement à l'Espagne, l'Australie ou même l'Italie, n'a pas de réels problèmes, si ce n'est les retards de vaccination  

Oui, le gouvernement, face à une menace nouvelle et potentiellement redoutable, ne peut a posteriori condamner la riposte forte d'autant plus saluée par l'opinion publique à l'époque, que le choix de la Suède de ne pas confiner du tout était plus risqué. étaient plus courageux, mais la durée de l'état d'urgence L'absurdité flagrante de certaines mesures, comme l'interdiction d'entrée dans les espaces naturels et l'« auto-approbation » des sorties, interroge les exceptions françaises en la matière. Je vois l'effet cumulatif de trois facteurs : 2. Avec une population vieillissante et le vote massif des personnes âgées, les appels à la protection des personnes âgées sacrifient les intérêts des jeunes.  3/ Culture agressive de "prévention", principe constitutionnel depuis 2005. Cela peut justifier des mesures draconiennes dans une société ouverte à toutes les peurs, même face à des risques avérés. C'est pourquoi je pense que l'introduction du pass vaccin en janvier 2022 est vraiment un problème. Car, au début de l'épidémie, l'arrivée d'Omicron a radicalement changé la donne, rassurant le Danemark sur les données britanniques et le taux de mortalité danois, malgré la nouvelle variante. Avec quelques autres, j'ai pris conscience de cette divergence et j'ai annoncé que ce laissez-passer serait retiré par les puissances elles-mêmes à l'approche des élections. Le jour même où Emmanuel Macron a annoncé sa candidature, il a été suspendu, mais cela n'a pas fait grand bruit dans la sphère politique ou médiatique.

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Placer ces décisions sous les auspices de "l'intérêt commun" exclut tout débat de fond, y compris au niveau parlementaire, sur la justification des atteintes à la liberté. Quelles étaient les discussions philosophiques et politiques qui auraient dû avoir lieu ? 

Christophe de Voogd : Les trois facteurs que je viens d'énumérer et les manœuvres électorales autour de la voie vaccinale sont en fait centraux, pointant vers un problème. : Malgré le beau manifeste et les premiers mots de la devise républicaine, la liberté n'est pas notre principe le plus élevé. Au mieux, place-t-on sur un pied d'égalité les objectifs de protection des libertés et de santé publique, dont les " valeurs constitutionnelles " sont soulignées avec force par le Conseil constitutionnel. La recherche de " réconciliation " entre ces deux exigences est donc le véritable leitmotiv de toutes ses décisions en la matière. Mais dans les faits, avec les urgences dévorantes, réelles et imaginaires, et le principe de précaution qui a pris en otage les décisions publiques, la liberté a été en réalité mise en retrait, et le public à chaque étape de la crise.Le mot d'ordre d'hygiène s'est répandu. Ici aussi, l'interprétation de la jurisprudence par le Conseil constitutionnel est claire. Pour reprendre l'image du grand expert Jean Rivero, sa maxime est " filtrer les moustiques, laisser passer les chameaux", c'est-à-dire dissidence dans le détail, mais dans l'essentiel Texte législatif (en réalité d'origine gouvernementale).

En fait cet argument n'est pas configuré correctement : L'idée de `` médiation '' se trouve entre deux valeurs égales qui seraient en conflit en fonction de cela . Concernant l'erreur de double concept. La première est de mettre sur le même plan liberté et santé publique Ce ne sont pas des exigences de même nature ni de même niveau. La liberté - c'est l'intuition fondamentale du libéralisme - s'éprouve dès qu'elle est emprisonnée .Il y a force de preuve. Qui peut prétendre que les mesures de santé et les résultats des politiques gouvernementales ont le même pouvoir de preuve ? 

La deuxième erreur est d'opposer constamment liberté et sécurité. C'est le véritable pont vers les ânes dans le débat politique. Mais toute pensée libérale est basée sur le fait que sans sécurité il n'y a pas de liberté. Les obligations de sécurité sont à l'origine même du contrat social de John Locke, et de là découle tout le domaine de ce qu'on appelle Regalian  : les garanties de sécurité interne et externe. Mais c'est exactement là où nous sommes coincés :  Nous vivons une époque étrange. Nous sommes prêts à sacrifier nos libertés fondamentales au nom d'obligations de sécurité sanitaire incertaines, tout en abandonnant la sécurité la plus élémentaire. La délinquance est à nouveau rappelée chaque jour, malgré des masses de preuves. Par conséquent, il n'y a rien de mal à priver l'ensemble de la population de son droit fondamental d'entrer ou de sortir. 

Cette preuve de liberté, là encore parfaitement connue des privés de liberté, est une raison profonde de leur supériorité sur les autres grands groupes. Valeur : Celles-ci sont plus incertaines et moins définies, comme l'égalité (Droits Opportunités Conditions ). Le libéralisme affirme donc que, par pragmatisme, non par idéologie, la liberté prime, et que ce n'est pas la liberté qu'il faut justifier, mais ses limites. C'est ce qu'on appelle les " principes de base du libéralisme ". Liberté  ; mais le même droit public entérine rapidement les mesures d'abus, sans les définir, en élargissant la notion d'" intérêt commun ". On y retrouve les échos des sources d'inspiration duales et contradictoires de notre modernité politique depuis la Révolution française : libéralisme et républicanisme : Montesquieu d'un côté, de l'autre Puis Rousseau.  

Nous devons craindre que l'état d'exception établi en raison de Covid ne crée un précédent. Notre réaction aux restrictions de Covid suggère-t-elle une acceptation résolue de décisions futures similaires ?

Christophe de Voogd : Comme indiqué plus haut, quelle loi fait loi peut défaire la loi et vice versa. Il est vrai que le climat politique est défavorable à l'adoption de mesures à grande échelle et brutales. RN et NUPES y sont non seulement résistants, mais ont également une proportion accrue de LR. Deuxième changement  : Les leçons de la crise du COVID commencent à être tirées  : Nous nous réveillons lentement d'une longue période de léthargie et commençons à nous poser de sérieuses questions sur la gestion de la crise. Restrictions sur l'efficacité de la vaccination. En particulier, des études comparatives des conséquences de diverses politiques anti-corona et des procédures parlementaires et judiciaires tenues à l'étranger les renforceront sans aucun doute. 

Cependant, le cycle peut facilement redémarrer lorsqu'un risque jugé important survient. Après tout, l'opposition a été très prudente dans la gestion du gouvernement pendant la crise du COVID, craignant une réaction très timide des électeurs. À l'été 2021, c'était la première fois qu'un seul gauchiste prenait le contrôle du Conseil constitutionnel sur la prolongation de l'état d'urgence. Quant au vote de LR pour le laissez-passer vaccinal soutenu par le candidat à la présidentielle, il s'agissait d'une erreur sanitaire doublée d'une erreur politique majeure.    

De plus, la « société de la peur » dont j'ai parlé provoque constamment une nouvelle panique. Et de plus en plus dans le domaine de l'environnement. La chaleur et la sécheresse ont aidé, et pas un jour ne se passe sans les mesures de désinfection proposées dans la région. Il en va de même pour la liberté d'expression. En effet, la liberté d'expression est constamment menacée par la montée de la culture d'annulation et du wokisme, propagés par les plateformes numériques et les forces politiques influentes. J'observe que le danger vient des revendications sociales ou, sinon plus, des désirs des seuls détenteurs du pouvoir, comme dans le libéralisme classique. Constant, Tocqueville et Stuart Mill avaient déjà mis en garde contre la « tyrannie de la majorité ». Il faut combattre les minorités aujourd'hui en même temps. Le premier privilégie toujours le confort et la conformité à la liberté.La seconde est une idéologie anticapitaliste et/ou anti-occidentale et donc anti-libérale.  

Cliquez ici pour lire l'analyse de Chantal Delsol à ce sujet.

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