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ÉDITO. À la suite du sociologue Norbert Elias, Emmanuel Macron pose sur la crise de notre démocratie le diagnostic de « décivilisation ». Mais sans agir…
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« Le pire état de l'homme, note Montaigne dans les Essais, c'est quand il perd la connaissance et gouvernement de soi. » En l'espèce, il parlait de l'ivrognerie, mais la formule peut s'appliquer tout aussi bien à la république de la parole dans laquelle nous vivons aujourd'hui : plus le pouvoir est paralysé, plus il blablate.
Macron ne gouverne pas, il commente.« Spectateur engagé », comme Raymond Aron se définissait lui-même, le président a trouvé une excellente formule pour qualifier la crise systémique en cours : « un processus de décivilisation ». Réflexe pavlovien, les experts en intoxication de la fachosphère gaucho-médiatique ont perçu dans ce mot une connotation d'extrême droite que rien n'atteste, même si Renaud Camus l'a pris naguère comme titre d'un de ses livres.
L'extrême g...
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