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Foot - Bleues - Corinne Diacre : « J'ai l'unité de mon groupe à préserver »

« Clara Mateo, Ouleymata Sarr et Sandy Baltimore ne sont pas dans votre liste. Pourquoi ?
Clara et Ouleymata sont blessées, pour Sandy c'est un choix du moment. Je juge ses performances dernièrement avec son club (le PSG) un peu en dessous. Rien de bien méchant, c'est une sélection à un instant T. Cela va me permettre de voir Lindsey (Thomas) et Faustine (Robert), même si elles jouent plutôt de l'autre côté (sur l'aile droite).

Laurina Fazer (18 ans, PSG) fait sa première apparition dans votre groupe. Pourquoi l'avoir appelée ? Même question pour Faustine Robert (28 ans, Montpellier) et Lindsey Thomas (27 ans, AC Milan)...
Laurina, je l'ai surtout observée lors de la dernière Coupe du monde U20. L'idée avec mon staff, c'était d'intégrer encore des jeunes. Elle a fait une bonne Coupe du monde, on la suit depuis un moment. Elle avait déjà eu du temps de jeu la saison dernière à Paris, elle en a un petit peu plus cette saison. C'est le moment de la voir, en plus contre deux adversaires de renom. Cela va lui permettre de se jauger au niveau international. Faustine fait un bon début de saison avec Montpellier. Elle était déjà venue avec nous, c'est une joueuse que l'on connaît, un peu plus âgée, mais ça salue ses performances actuelles. Pour Lindsey, ça fait un petit moment qu'on la suit. Elle a des stats, du temps de jeu, on avait un peu de place avec le forfait de Clara. Ce sera intéressant de voir son évolution depuis qu'elle a quitté notre Championnat.

La grave blessure de Griedge Mbock a conclu tristement le dernier rassemblement. Avez-vous de ses nouvelles ?
Bien sûr, je prends des nouvelles régulièrement, sans l'embêter tous les jours non plus. Elle va mieux, elle est en rééducation. Il faut qu'elle prenne son mal en patience. Elle a le moral. Je lui tire mon chapeau, elle est extraordinaire, elle a une telle force, un tel courage. Je pense qu'à sa place j'aurais abandonné depuis un petit moment. Mais elle a envie encore, elle souffre moins aujourd'hui, ça lui permet de se projeter un peu plus. Elle est en rééducation avec Marie-Antoinette Katoto, toutes les deux se soutiennent et s'épaulent dans ces moments un peu difficiles.

« Quand vous ouvrez la presse, il n'y a jamais rien qui va. Donc on aurait plutôt tendance à être très mal tous les jours. Je prends l'inverse, le contre-pied »

Kadidiatou Diani réalise un début de saison canon avec le PSG, et porte le brassard de capitaine. Pourriez-vous le lui confier chez les Bleues ?
Elle est efficace et c'est très bien, c'est peut-être ce qu'on aurait pu lui reprocher dans le passé. Elle le sait, elle travaille pour ça au quotidien. Elle sait qu'elle doit être beaucoup plus décisive. Pour le capitanat, on a Wendie (Renard) qui revient, c'est Wendie capitaine, il n'y a pas de question à propos de cela.

Kadidiatou Diani, avec le PSG féminin cette saison. (F. Faugère/L'Équipe)

Kadidiatou Diani, avec le PSG féminin cette saison. (F. Faugère/L'Équipe)

Au regard des derniers développements sur l'enquête autour de l'agression de Kheira Hamraoui, faudra-t-il aborder ce sujet lors du rassemblement à venir, pour mettre les choses à plat et entendre les joueuses ?
Ce n'est pas prévu. Ce n'est pas une histoire qui concerne l'équipe de France, en tout cas pas directement. On en a déjà parlé après l'agression de Kheira. Il y a une affaire en cours, il faut laisser la justice faire. Il faut qu'on reste concentrée sur le terrain, on a des choses à préparer. On connaît ce qui se dit dans la presse, je ne vais pas faire plus de commentaires. Je n'ai pas toutes les informations, je vais m'abstenir de dire quoi que ce soit.

Votre nom apparaît dans les écoutes révélées entre Aminata Diallo et son conseiller César M., également compagnon de Kadidiatou Diani. Comment avez-vous réagi, et allez-vous en discuter avec Diani ?
J'aurais certainement une discussion avec Kadi, mais je ne pense pas à ce sujet-là. On va surtout se concentrer sur le football, ses performances actuelles. Ce n'est pas Kadidiatou Diani qui a parlé dans la presse, je n'ai aucun problème avec elle. Il n'y a qu'un son de cloche, je préfère en avoir deux. On va s'abstenir de toute discussion sur ce sujet-là. J'ai l'unité de mon groupe à préserver, ça va être important. On a fait de bonnes choses à l'Euro, il faut capitaliser. Ces deux matches doivent nous permettre d'asseoir notre jeu, de continuer à progresser aussi face à deux belles nations.

Plusieurs affaires extra-sportives sont révélées actuellement, et notamment autour de la FFF. Cela vous inquiète ?
Je ne suis pas forcément d'un naturel très optimiste, mais je le deviens. Avec tout ce qu'on peut entendre, ce qu'on peut lire... Quand vous ouvrez la presse, il n'y a jamais rien qui va. Donc on aurait plutôt tendance à être très mal tous les jours. Je prends l'inverse, le contre-pied. On est en équipe de France, je vis à fond ce que je vis avec mes joueuses, mon staff. On est focalisées sur nos performances, nos prestations. Il faut faire abstraction de ce qui va mal. On va chercher le côté positif.

« Si Kheira (Hamraoui) est amenée à rejouer dans un club et à être performante, elle sera sélectionnable »

Le président de la Fédération Français Noël Le Graët a été mis en cause dans le contexte des affaires autour de la FFF. L'avez-vous senti touché ?
Bien sûr qu'il est affecté. Maintenant, je ne ferai pas de commentaires supplémentaires. En tout cas, les échanges que j'ai avec lui sont toujours cordiaux et très professionnels. Encore ce matin (jeudi), on s'est vu au sujet de la Coupe du monde à venir (du 20 juillet au 20 août 2023, en Australie et en Nouvelle-Zélande). On travaille bien ensemble.

Êtes-vous lassée d'entendre parler de football féminin pour les affaires plutôt que pour du sportif ?
Non, parce que c'est pareil pour les garçons. Pour une fois, on est traitées de la même manière.

Kheira Hamraoui souhaite poursuivre son aventure en équipe de France. A-t-elle raison d'y croire ?
Je n'ai pas de jugement à porter sur cette affaire-là. Si Kheira est amenée à rejouer dans un club et à être performante, elle sera sélectionnable. La porte n'est fermée pour personne, mais aujourd'hui la question ne se pose pas puisqu'elle ne joue pas.

Kheira Hamraoui, à l'échauffement avec le PSG la saison passée. (P. Lahalle/L'Équipe)

Kheira Hamraoui, à l'échauffement avec le PSG la saison passée. (P. Lahalle/L'Équipe)

Les blessures de Griedge Mbock et Marie-Antoinette Katoto, et la grossesse d'Amel Majri, privent actuellement l'équipe de France de trois joueuses majeures. Êtes-vous optimiste quant à leur présence à la Coupe du monde l'été prochain ?
Pour Marie et Amel oui. Pour Griedge, un peu moins.

Wendie Renard réclame plus d'évolution dans le football féminin français, avec notamment le besoin de créer une Ligue professionnelle. Qu'en pensez-vous ?
Il y a des choses qui sont faites à la Fédération, avec notamment la mise en place d'une Commission de haut niveau, qui est habilitée à réfléchir et prendre des décisions. Je pense qu'elle trouvera des solutions, des choses prennent forme. Les joueuses sont dans de bonnes conditions, elles sont payées pour jouer, ce qui n'était pas le cas à mon époque. Il doit y avoir certainement une évolution, mais il faut laisser le temps au temps. »

publié le 29 septembre 2022 à 13h50