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Foot: ces communes de Charente qui coupent l’éclairage le samedi soir

Confolens, Terres-de-Haute-Charente (Charente Limousine, Fontafie), La Rochefoucauld-en-Angoumois, Saint-Fraigne, Châteauneuf. La liste des communes concernées s’allonge depuis le début de l’année 2023 et le passage aux nouveaux tarifs prohibitifs.

Ce sont les clubs des villes moyennes et grandes qui sont les plus pénalisés. Contrairement aux petites communes - moins de deux millions d’euros de budget et moins de dix salariés - les grosses collectivités ne peuvent pas bénéficier du bouclier tarifaire mis en place par l’État, qui, comme pour les particuliers, limite la hausse de la facture à 15 %.

De 2000 à 20000€ à Confolens

À Confolens, le maire Jean-Noël Dupré a sorti sa calculette. S’il n’avait pris aucune mesure, la facture de l’éclairage des stades de foot pour les entraînements et les matches nocturnes serait passée de 2.000 à 20.000€ entre février 2022 et février 2023. Fois dix !

À La Rochefoucauld, où l’éclairage du stade représente « le deuxième ou troisième poste » de dépense d’énergie, le maire, Jean-Louis Marsaud, estime que « la facture va être multipliée par six ».

À Terres-de-Haute-Charente, la facture n’a été multipliée « que » par trois et demie mais la note reste salée. Le coût d’un match organisé en nocturne (deux heures d’éclairage) passe de 150 à 500€. Pour un simple entraînement sur le terrain annexe, c’est 450€.

Sans mesures d’économie, la facture énergétique pour toute la commune passerait de 340.000€ à 1,1 M€ par an, c’est complètement irrationnel”, estime la maire Sandrine Précigout.

Les habitants ne comprendraient pas que le foot continue à jouer le samedi soir alors qu’on demande à tous de faire des efforts.

Pour faire face à l’urgence de la situation, les conseils municipaux ont pris des mesures plus ou moins drastiques. Confolens, qui fait face à la plus forte flambée, a tranché dans le vif. Les footeux n’ont le droit de s’entraîner qu’une fois par semaine en nocturne dans l’attente du remplacement du compteur jaune par un compteur bleu (moins de 36 ampères) qui réduira la facture du terrain annexe. Même les entraînements en salle sont prohibés.

Vincent Villedieu et ses joueurs de Régional 3 ont trouvé refuge dans la commune voisine d’Esse, qui bénéficie du bouclier tarifaire.

L’interdiction de l’éclairage du stade fait partie d’une politique globale de baisse des dépenses énergétiques, fait valoir Jean-Noël Dupré. Les habitants ne comprendraient pas que le foot continue à jouer le samedi soir alors qu’on demande à tous de faire des efforts.”

« Les joueurs comprennent l’enjeu écologique »

Consultés, les clubs sont contraints de faire contre mauvaise fortune bon cœur. « On n’a pas le choix », souffle Antoine Lacouture, co-président de Charente Limousine (Régional 2), qui ne sait pas trop quoi penser de la décision municipale.

« La mesure me semble logique, elle a été bien prise par les joueurs qui comprennent l’enjeu écologique. » Néanmoins, le président espère que les efforts du club ne seront pas vains. « J’espère qu’on aura un retour de la municipalité, qu’on saura combien ça a permis d’économiser. Si c’est pour faire des économies de bout de chandelle, ça ne vaut pas le coup. »

Comme d’autres dirigeants sportifs, Antoine Lacouture ne veut pas que le sport serve de symbole, comme lors de la crise sanitaire où le milieu sportif n’avait pas été épargné par les mesures de distanciation sociale. « C’est dommage que ce soit encore les sportifs qui trinquent. Le risque, c’est que des footeux arrêtent et se tournent vers les écrans. »

À Confolens, le président Florent Gemeau hésite, lui aussi, entre compréhension et abattement. « On n’a pas le choix, on est mis devant le fait accompli. » Plutôt que de se morfondre, il s’est mis en quête de solutions de repli alors qu’il doit désormais partager le terrain avec les rugbymen le dimanche après-midi. « Sur certains week-ends, ça va coincer. On imagine jouer le samedi après-midi ou délocaliser à Esse. »

Avec le risque de voir les recettes de la buvette fondre. « Il risque d’y avoir un manque à gagner pour les associations sportives », reconnaît la maire de Terres-de-Haute-Charente, Sandrine Précigout, maman d’un jeune footeux. « Devoir interdire les matches nocturnes me peine énormément. Les matches le samedi soir, c’est la convivialité. »

Tous espèrent désormais que les cours de l’énergie retrouvent des niveaux acceptables pour pouvoir rejouer le samedi soir la saison prochaine.

Un week-end de rattrapage

Plusieurs matches en retard sont prévus le week-end prochain pour le début des vacances scolaires. En Régional 2, Charente Limousine recevra Mignaloux-Beauvoir et Merpins jouera contre Migné-Auxances. En Régional 3, Confolens, Ruelle, Puymoyen, l’Alliance 3B seront sur le pont, tout comme Vindelle et Soyaux qui s’affrontent. En District, trois matches de Départemental 1 (Champniers - Portugais du Gond, Roullet - La Couronne, Alliance 3B (B) - Basseau) et deux matches de Départemental 2 (Saint-Yrieix (B) - Montbron, Chazelles - Montmoreau) sont au programme.