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Foot (Mondial): Des Bleus stressants puis bluffants filent en quarts

Dans cette course à obstacles qui doit la mener jusqu’à la finale, l’équipe de France n’a pas tout réussi, tant s’en faut, face à la Pologne, mais l’essentiel est assuré. Ce 8e de finale face à l’une des équipes les plus défensives du premier tour avait tout d’un piège. D’autant que les Polonais, plus entreprenants qu’attendu, avaient réservé des surprises aux Bleus.

La Pologne loupe le coche

Bien entrés dans le match, les Français ont rapidement perdu le fil face à un adversaire qui l’a fait déjouer en se montrant moins attentiste que prévu. Manquant de vitesse dans le jeu, plombés par un déchet technique inhabituel, ils ont longtemps buté sur la solide défense polonaise, usant de centres et de coups de pied arrêtés peu dangereux. La meilleure occasion était pour Giroud à deux doigts de reprendre un centre de Dembélé (29), signalé hors-jeu après coup. Mais c’était peu, trop peu. De quoi doucher l’enthousiasme des 3000 supporteurs français présents dans un stade Al-Thumama qui sonnait creux.

Sentant les Français prenables, les Polonais ont bien géré les transitions pour se créer plusieurs occasions. Le match aurait pu basculer en leur faveur à la 38e minute avec l’arrêt décisif de Lloris devant Zielinski, suivi, dans la foulée, du sauvetage sur sa ligne de Varane après une frappe de Kaminski. Malgré les accélérations de Rabiot, les embardées de Mbappé, les Bleus sont tombés dans un faux rythme, pas aidés par le mauvais positionnement de Griezmann, qui a mis du temps à trouver sa place, comme l’a reconnu Deschamps après le match.

Mbappé en sauveur

Heureusement, cette équipe de France n’est pas qu’un collectif, c’est aussi une addition d’individualités. Et quelles individualités ! En haut de la pile figure Mbappé. En se réaxant après plusieurs échecs sur son côté gauche, le phénomène a trouvé la clé du verrou polonais avec une superbe passe pour Giroud, qui est devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France avec 52 buts (1-0, 38).

Après quelques ajustements à la mi-temps, tout s’est éclairci pour les tricolores, qui ont déroulé avec un Griezmann retrouvé. Le Madrilène est depuis le début de la compétition le point d’équilibre des Bleus, alors quand Grizou retrouve son sens du jeu, tout semble plus léger. Avec l’avantage du score, c’est encore plus facile. Car à mesure que le chronomètre tournait, la Pologne n’a eu d’autres choix que de se découvrir alors qu’elle piochait physiquement après trois matches à courir après le ballon.

Pas assez précis sur les attaques placées, les Bleus ont procédé en contres. C’est sur l’un d’eux, rondement mené par Giroud et Dembélé, que Mbappé, pourtant pas dans un grand jour, a libéré les Bleus d’une lourde frappe dans la lucarne de Szczesny (2-0, 74). Avant le doublé sur un missile encore plus beau (3-0, 90+1). La réduction du score de Lewandowski, sur penalty, était anecdotique (3-1, 90+9).

Avec leur force collective, aussi précaire soit-elle, et tous leurs talents, ces Bleus-là peuvent voir plus loin.

Deschamps : « Les joueurs manquaient de peps »

Didier Deschamps sélectionneur de la France. « C’est le match bascule de la compétition. Tu sors des poules et il fallait le gagner, ce match, face à une adversaire qui nous a donné du fil à retordre. Si leur composition d’équipe ne l’était pas, les Polonais ont joué beaucoup plus offensifs, qu’ils ne l’avaient fait lors des trois derniers matches. Au regard de notre statut de favori, c’est normal qu’on batte la Pologne. Mais on a eu un coup de mou pendant vingt-cinq minutes, avec et sans le ballon. Cela vient peut-être du fait que les joueurs, pour la plupart, n’avaient pas commencé le dernier match (contre la Tunisie, 0-1). Ils manquaient de peps. Modifier la position de Griezmann nous a amené une meilleure dangerosité sur la largeur. Les mi-temps servent à ça. »
Czesław Michniewicz, sélectionneur de la Pologne. « Demain nous rentrerons au pays, nous sommes tristes et déçus. Nous aurions pu gagner si nous avions marqué en premier. Nous sommes un peu amers, mais nous pouvons dire avec fierté que nous avons atteint notre objectif ce que la Pologne n’a pas pu faire depuis 36 ans. Il a fallu affronter les champions du monde en titre, ils ont été meilleurs. Ils ont créé de belles occasions et ils ont réussi à marquer. Nous aussi à 0-0 nous en avons eu, avec des belles phases de transition. Tout a changé ensuite, juste avant la mi-temps, avec le but inscrit par les Français. Ça a permis de donner davantage de sérénité aux Français, et nous avons subi plus de pression et de stress. »