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Football (Mondial) : au Qatar, les Anglais sont aussi discrets que la bière

C’est comme si les Anglais, d’habitude si démonstratifs, avaient boycotté en masse la Coupe du monde au Qatar. Pourtant, selon le Daily Mail, ils étaient 7000 dans les tribunes du stade Al-Bayt, dimanche, pour assister à la victoire de leur équipe contre le Sénégal (3-0), en 8e de finale. Un chiffre honorable. À titre de comparaison, 3000 Français ont encouragé les Bleus face la Pologne (3-1). Lors du premier tour, le derby contre le Pays de Galles avait rassemblé 15000 Britanniques.

My God, mais où se cachent ces milliers d’Anglais ? Sherlock Holmes s’appuyait sur le docteur Watson, nous, quitte à verser dans le cliché, on feuillette « The ultimate Qatar drinking guide » (1). Disponible sur internet, c’est une sorte de guide Michelin qui recense les bars qui servent de l’alcool à Doha. Même les horaires d’ouverture et les prix des consommations sont indiqués !

11,5€ la pinte

Direction le Baila, un pub dans la pure tradition britannique, au deuxième étage de l’hôtel Horizon Manor. John et Bill sont attablés devant le match Croatie – Japon. Il n’est que 16h mais les deux quinquagénaires n’ont pas résisté à l’offre spéciale « six Heineken pour 100 riyals (25€) » lancée spécialement pour la Coupe du monde. C’est toujours plus intéressant que la pinte de Carlsberg à 45 riyals (11,5€).

Originaires de Bournemouth, les deux potes sont venus au Qatar sans femmes ni enfants. Ils ont assisté à tous les matches de l’Angleterre et ont prolongé leur séjour jusqu’aux quarts de finale. « On se plaît bien ici, même si l’ambiance est différente des autres Coupe du monde. Il faut chercher un petit peu pour trouver des endroits où boire un coup », sourit John.

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Titulaire à droite de la défense depuis le match contre le Danemark, Jules Koundé peine à convaincre. Il risque de souffrir face à l’Anglais Phil Foden samedi en quarts de finale. Mais Didier Deschamps n’a pas d’alternatives.

Leur programme quotidien est immuable depuis le début du Mondial. « Visite le matin, restaurant le midi et bar pour regarder les matches à la télévision », décrit Bill.

Lors de la balade matinale, les deux compères croisent peu de compatriotes. « Beaucoup d’Anglais séjournent à Dubaï et font l’aller-retour pour les matches. Et plusieurs de mes amis ont renoncé à venir car l’hébergement est trop cher à Doha », explique John.

Il faut chercher un petit peu pour trouver des endroits où boire un coup.

Andrew, qui a choisi l’option pinte de Guinness quelques tables plus loin, a une autre explication. « Beaucoup d’Anglais ont été effrayés par ce qu’ils ont lu sur cette Coupe du monde. Surtout l’interdiction de l’alcool », se marre le jeune Londonien de 30 ans, qui séjourne chez un ami expatrié. « L’avantage, c’est que je peux prendre l’apéro sur sa terrasse. »

La vente d’alcool n’est pas interdite au Qatar. Les non-musulmans peuvent s’en procurer dans un des deux magasins dédiés à Doha, les « Qatar Distribution Company ». À condition de présenter un « permis d’achat d’alcool » qu’on obtient grâce à une lettre signée par son employeur. Il faut gagner au minimum 4000 riyals (1000€) par mois et on ne peut pas consacrer plus de 20 % de son salaire à l’achat d’alcool taxé, depuis 2019, à 100 %.

« On peut vivre sans boire un coup »

De nombreux Anglais dépourvus de pied-à-terre à Doha ont choisi de séjourner dans un des paquebots amarrés au port. Marthe et Henry, un couple venu de Manchester avec leurs deux ados Tom et Eiton, ont loué une cabine dans le MSC Word Europa, le plus gros paquebot d’Europe construit aux Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire. C’est une ville dans la ville. Il mesure 333 mètres, peut recevoir 6 762 passagers et dispose de 20 bars, 13 restaurants et 7 piscines.

À l’intérieur, on peut boire de l’alcool mais la mère de famille a insisté pour que son mari l’accompagne acheter quelques souvenirs au Souk Waqif. Où Henry ne pourra pas s’en jeter une. « On peut vivre sans boire un coup », lance Marthe à monsieur, qui acquiesce mollement. « Je me rattraperai ce soir devant le match du Brésil. »

Henry reconnaît un mérite à l’intransigeance qatarienne sur l’alcool. « L’ambiance au stade est top. Tout le monde se mélange, il n’y a aucune agressivité ». Bière ou pas, Henry et ses deux « little brat » (sales gosses) sont prêts à donner de la voix pour aider les Three Lions à terrasser les Froggies samedi.

(1) « Le guide ultime pour boire au Qatar »

John et Bill ont déniché un pub pour boire des bières en regardant le match à la télévision.
John et Bill ont déniché un pub pour boire des bières en regardant le match à la télévision.

Photo CL