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Football (Mondial) : le Maroc s’offre l’Espagne et entre dans l’histoire

Les Marocains, qui s’étaient offert le scalp de la Belgique en poules, ont fait encore plus fort en éliminant la grande Espagne, ce mardi, en 8e de finale de la Coupe du monde (0-0, 3-0 t.a.b.). Au terme d’un match fermé, intense, tendu, indécis. Walid Regragui et ses hommes chercheront à réaliser un nouvel exploit en quarts de finale, samedi (16h), face au Portugal, bourreau de la Suisse (6-1), un peu plus tard dans la soirée.

45.000 spectateurs presque tous acquis à la cause du Maroc.

On a tout dit sur l’ambiance parfois moribonde de ce Mondial au Qatar, sur les tribunes clairsemées, mais quand le Maroc joue, c’est une autre histoire. Ce mardi, ce n’était pas Doha mais Casablanca. L’enceinte d’Al-Ryaan, à l’Ouest de Doha, avait fait le plein (pour de vrai cette fois) avec 45.000 spectateurs presque tous acquis à la cause du Maroc. Dans les tribunes, plus de 30.000 Marocains en transe dans leur maillot rouge, une poignée d’Espagnols, et quelques milliers de Qatariens en thobe blanche, moins bruyants, mais le cœur marocain.

Pendant plus de 120 minutes, tout ce beau monde a offert un supplément d’âme aux Lions de l’Atlas, exemplaires de courage et d’abnégation, pour résister à des Espagnols qui faisaient figure de favori. Le match s’est résumé à une opposition de style entre une Espagne adepte de la possession de balle, et un Maroc attaché à bien défendre en bloc avant d’essayer de profiter d’éventuels contres.

Domination stérile pour l’Espagne

À ce petit jeu, chaque équipe a eu des opportunités. L’Espagne, qui a terminé le match avec 77 % de possession et 1019 passes au compteur, a manqué de vitesse et de mouvement dans son jeu pour déstabiliser une équipe marocaine solidaire et bien en place. En dehors des dernières minutes du temps réglementaire et des prolongations, les hommes de Luis Enrique ont affiché une domination stérile, incapable de porter le danger devant le but adverse.

La première période s’est conclue avec un seul tir espagnol, non cadré, et il a fallu attendre la 94e minute, et un coup franc lointain d’Olmo, pour que les Ibériques se procurent leur première véritable occasion. En toute fin de match, c’est le poteau qui a sauvé le Maroc sur une dernière tentative de Sarabia (120+4).

Bounou arrête deux tirs au but

Les Marocains ne méritaient pas de perdre. S’ils ont plié sur les coups de boutoir de la Roja, ils n’ont jamais rompu. L’entrant Cheddira a même gâché les deux meilleures occasions du match en manquant deux duels avec Simon en bout de course (104, 114).

Qu’importe, les tirs au but étaient une première victoire pour des Marocains qui commençaient à flancher physiquement en fin de match à force de courir après le ballon. Ils ont oublié leur fatigue et leurs crampes. Portés par leur formidable public, qui s’était époumoné à siffler toutes les longues phases de possession espagnoles, les Lions de l’Atlas ne pouvaient pas laisser passer l’occasion d’atteindre pour la première fois de leur histoire les quarts de finale du Mondial. La séance de tirs au but ne pouvait pas leur échapper.

Devant un kop hostile, le Parisien Sarabia a d’abord heurté le poteau quand les Marocains Sabiri et Ziyech n’ont pas tremblé. Avant que Bounou, connu pour son talent pour stopper les pénaltys, ne sorte le grand jeu. Ses deux arrêts devant Soler, un autre Parisien, et Busquets, ont offert à Hakimi la balle de match malgré l’échec de Benoun, le troisième tireur marocain.

La suite, on la connaît, avec cette panenka qui entre par la grande porte dans l’histoire du football maghrébin. Désormais, tous les espoirs sont permis pour le Maroc qui peut compter sur le soutien de tout le monde arabe. Le Qatar éliminé, c’est désormais les Marocains qui jouent à domicile. Ils n’ont sans doute pas fini d’étonner le monde.

« Ma mère est devenue folle »

Sofiane Boufal (ailier gauche du Maroc). « C’est l’un des plus beaux jours de ma vie. Le plus beau jour de ma vie dans le football, en tout cas. Aujourd’hui, on a écrit l’histoire. On pouvait tous voir la joie des gens, de nos familles… C’est incroyable, ce sont des émotions qui sont indescriptibles. C’est historique. Le football, au Maroc, c’est fou, tout le monde vit pour le football. Ma mère est devenue folle. C’est la chose la plus importante de ma vie. Voir ma mère pleurer et heureuse, je ne peux rien demander de plus. »
Walid Regragui (sélectionneur du Maroc). « On a accepté de ne pas avoir la possession. On savait que Busquets, Gavi, Pedri, c’était la clé. Nos attaquants, nos milieux ont parfaitement fermé les angles de passes. Il fallait juste savoir combien de temps on allait tenir. Le plan de jeu a été respecté. »