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Foulées d’Angoulême. Christelle Daunay : « Il me reste trois images »

Redevenue kinésithérapeute, c’est en spectatrice avertie (« Je viens pour prodiguer des conseils et accompagner...

Redevenue kinésithérapeute, c’est en spectatrice avertie (« Je viens pour prodiguer des conseils et accompagner les athlètes ») qu’elle suivra les 10 km et 5 km samedi à Angoulême.

C’est votre première venue en Charente ?

Christelle Daunay. Non, je connais Angoulême de réputation et la région. J’étais aussi venue aux championnats de France de cross-country à Roullet-Saint-Estèphe en 2005, j’avais fini 6e. C’était un très bon parcours mais difficile.

Les Foulées, je connaissais de nom mais je ne me suis jamais inscrite pour une question d’agenda. Après la saison de cross, je privilégiais davantage la préparation du marathon de Paris plutôt qu’un 10 km.

Malgré l’arrêt de votre carrière, vous continuez à courir ?

J’ai donné naissance à ma fille en 2019. Après quinze ans de carrière de haut niveau, il y a un passage un peu difficile où il faut se consacrer à un nouveau métier. Même si j’avais été kiné pendant dix ans, il faut se refaire la main. En 2020, pendant la pandémie, j’avais été aussi manager des équipes de France de marathon mais j’ai décidé d’arrêter quand l’opportunité de redevenir kiné à Paris s’est présentée. Je cours mais je ne fais plus de compétition, j’ai dû en faire 2 ou 3 depuis 2019. La motivation n’est pas optimale mais ça reviendra.

Ça n’a pas été dur d’arrêter le haut niveau ?

Forcément oui. Après, j’étais vraiment en fin de course car j’avais 45 ans. Les performances étaient en baisse comme on avait pu le remarquer au marathon de New York en 2017, le dernier que j’ai fait, où je termine 12e même si le chrono en 2h32 était très correct. Ça ne permettait plus d’être à très haut niveau et de maintenir une vie professionnelle. Et puis j’ai fait le choix d’une vie familiale. Même pour le corps, c’est un vrai changement et même si c’était mon choix, mentalement, la décision n’a pas été si simple.

Votre plus haut, c’est le marathon de Paris en 2010 avec le record de France, qui tient toujours ?

Si on parle en chiffres, oui, c’est ce record (2h24’22’‘). J’avais aussi le record du semi en 1h08’34” qui a été battu par Mekdes Woldu en décembre.

Par contre, la meilleure année, c’est 2014 et mon titre de championne d’Europe en 2h25 sur un parcours exigeant qui valait 2h21 ou 2h22 sur un parcours propice. J’avais fait aussi 7e aux championnats du monde de semi-marathon.

Ce sont vos meilleurs souvenirs ?

Ce sont toujours des questions pièges. Il y en a beaucoup. Ce que j’ai apprécié dans ma carrière, c’est d’être polyvalente puisque j’ai aussi été aussi quatre fois championne de France de cross. Après, c’est le marathon qui m’a apporté les plus belles émotions puisque j’ai aussi fait les Jeux Olympiques de Pékin 2008 et Rio en 2016.

Il me reste trois images. Ma troisième place à New York sur le marathon le plus prisé du monde, c’est un souvenir extraordinaire de pouvoir fouler ces rues en tête car un moment j’étais première. Quand j’ai eu le record du marathon à Paris en 2010, mon conjoint courait avec moi, ce sont des émotions décuplées. Enfin, en 2014, à Zurich, j‘ai eu droit à la seule Marseillaise de ma carrière et puis c’est ce que retiennent les gens : Christelle Daunay championne d’Europe.

Votre plus grande déception ?

Ne pas avoir pu faire les Jeux de Londres de 2012 car je me suis blessée quinze jours avant. J’étais en forme et j’y allais avec l’ambition de faire le top 10. À Londres, ce n’était pas loin, la famille aurait pu être présente.

Y aura-t-il des médailles françaises au Marathon de Paris 2024 ?

Le marathon va être une superbe course. On a une très belle équipe de France masculine qui monte en puissance mais de là à avoir des médailles, c’est toujours compliqué avec les Africains. Nicolas Navarro a fait 5e aux Europe. Quant aux filles, non, il n’y aura pas de médaille mais déjà si on a des qualifiées, on sera très content. Ce sont des jeunes filles qui montent mais qui ne seront pas prêtes pour 2024.