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France-Angleterre : Aubeterre attend son Crunch

France-Angleterre : Aubeterre attend son Crunch
Au club de football d’Aubeterre qui accueille plusieurs Britanniques, le Crunch est lancé depuis plusieurs jours.

Photo Renaud Joubert

Par Antoine BENEYTOU - a.beneytou@charentelibre.fr, publié le 9 décembre 2022 à 20h11.

Ce samedi soir, la France affronte l’Angleterre. Un match forcément particulier au club de football d’Aubeterre où évoluent plusieurs Britanniques. Et dans ce village très prisé des Anglais.

Angleterre - France, coup d’envoi ce samedi soir à 20 heures. À 5.000 km de Doha, à Aubeterre, le Crunch est bien lancé depuis plusieurs jours. « Alors Bobby, tu rêves pas trop de Mbappé ? «  « Fuck off ! » Bienvenue au FC Aubeterre. 44 licenciés, dont près d’un quart de Britanniques. Idem à l’école de foot. Un club à l’image de ce village. Savant mélange de Charentais et de sujets de Sa Majesté. Mercredi soir, une quinzaine de joueurs ont bravé le froid...

Angleterre - France, coup d’envoi ce samedi soir à 20 heures. À 5.000 km de Doha, à Aubeterre, le Crunch est bien lancé depuis plusieurs jours. « Alors Bobby, tu rêves pas trop de Mbappé ? «  « Fuck off ! » Bienvenue au FC Aubeterre. 44 licenciés, dont près d’un quart de Britanniques. Idem à l’école de foot. Un club à l’image de ce village. Savant mélange de Charentais et de sujets de Sa Majesté. Mercredi soir, une quinzaine de joueurs ont bravé le froid pour venir s’entraîner alors qu’il ne faisait qu’un tout petit degré sur ce terrain en bord de Dronne.

Ici, les Anglais sont comme chez eux. Forcément, le match de samedi ne laisse pas indifférent. « Cela fait deux jours qu’ils ne dorment pas », chambre Joshua Dupont, joueur d’Aubeterre et supporter des Bleus. Un être serait la cause de ces insomnies : Kylian M’Bappé. « C’est le problème pour l’Angleterre », admet bien volontiers Andrew Davies, milieu de terrain des jaune et noir installé à Bonnes depuis dix ans. « Incroyable ce mec », salue Bob Greatbanks, 51 ans et gardien de l’équipe réserve. Le quinqua vêtu d’un survêtement du XV de la Rose se montre plus admiratif de l’attaquant du PSG que du portier de la sélection anglaise, Jordan Pickford. « Pfff… il est terrible, il ne fait que parler, comme un chien méchant ! »

« S’ils sont bannis, on n’a plus d’équipe »

Andrew, DJ de son état pour une radio de Brooklyn depuis sa maison du Sud-Charente voit les Anglais vainqueurs. « 2-1”. Bob Greatbanks hésite. Celui qui gère des gîtes autour d’Aubeterre et en Angleterre ne sera pas avec ses coéquipiers ce samedi, mais Outre-Manche. Si la France gagne, « je reste en Angleterre. » « De toute façon, si l’Angleterre gagne, ils sont bannis », lance Mickaël Ferchaud. « Euh, s’ils sont bannis, on n’a plus d’équipe », prévient Vincent Sibilaud, le coach des jaune et noir qui gère cette équipe avec Chris Loosemore, un Britannique.

Il peut aussi compter sur Federico Troncoso, un Argentin arrivé à Bellon par amour, mais aussi sur un Néerlandais, Dirk Over de Linden. Hier soir, l’entraînement a été avancé pour suivre Argentine-Pays Bas. Pour le Crunch, Federico, prof d’espagnol dans des collèges, a choisi son camp. « Quel que soit l’adversaire, on est toujours contre l’Angleterre », lance-t-il en enlaçant Bob Greatbanks dans le club-house tapissé de coupures de Charente Libre. Tout sauf l’Angleterre. Un réflexe atavique encore plus développé en Argentine qu’en France. « Jusqu’à ce qu’ils coupent la tête du Roi, on sera toujours contre l’Angleterre (sic) ! », poursuit Federico. Il réfléchit. « Non en fait je voudrais que vous gagniez », dit-il à Bob Greatbanks. « Les Anglais, c’est sûr qu’on les bat », assure ce supporter Albiceleste. « Alors que la France, ce sont les plus forts… »

Entraîneur à Aubeterre depuis 12 ans, Vincent Sibilaud est ravi. « On a aussi un Guinéen et un Burkinabé », ajoute-t-il. Et un Irlandais qui ne sera pas spécialement supporter de l’Angleterre ce soir. « C’est vraiment une force pour ce club d’être multiculturel, on prend ce qui est bon dans chaque culture. » Et notamment le sacro-saint fighting spirit anglais. « Ils donnent tout ce qu’ils peuvent, il n’y a vraiment aucun calcul. » Le meneur de jeu Gabriel Brard l’assure, mieux vaut les avoir dans son équipe qu’en face. « Les adversaires ils lèvent les chevilles », illustre-t-il. « Sur les consignes, cela oblige à s’adapter, il faut traduire, heureusement, certains parlent les deux langues. »

Quel que soit l’adversaire, on est toujours contre l’Angleterre !

À Aubeterre, le café « Barbacane », notamment, diffusera le match, comme depuis le début du Mondial. Le patron Jaap Burgers espère voir des clients anglais. Mais note que depuis le début de ce Mondial « il n’y a pas un grand intérêt, ce n’est pas comme les Coupe du Monde d’avant. » La faute à l’hiver « et aux controverses d’avant la Coupe du monde. Un client m’a demandé de ne pas diffuser. Mais là, j’ai l’impression que ça commence à s’enflammer. » Y aura-t-il du monde ce samedi soir ? « Difficile à estimer », dit Jaap Burgers. Le maire d’Aubeterre, où vit une quarantaine d’Anglais en basse saison, s’attend « à un moment d’histoire amicale. Tout ceci suscite sourires et plaisir ! », s’enthousiasme Charles Audouin.

De l’autre côté de la place, le club de football se donne rendez-vous au bistrot « Au vin d’abord », tenu par Jérémy Gallien, joueur du club. Il y attend de nombreux Britanniques. Comme lors de la dernière finale de l’Euro perdue par les Three Lions où le bar et la place étaient bondés. On y espère la même issue pour les Anglais.