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France : la croissance du PIB reste faible, les prix se détendent

La capacité de résilience de l'économie française face à une conjoncture morose ne se dément pas. Elle n'a toutefois rien de spectaculaire : selon la Banque de France, entre avril et juin, le produit intérieur brut (PIB) progressera de 0,1% par rapport au premier trimestre, où il avait augmenté de 0,2%. Cette prévision pour le deuxième trimestre est inférieure à celle de l'Institut national de la statistique (Insee), qui table sur une hausse de 0,2% du PIB.

La croissance du PIB français légèrement meilleure que prévu au premier trimestre mais reste faible

 « Mois après mois, l'activité continue de progresser même si c'est sur un rythme modéré », a déclaré jeudi Olivier Garnier, directeur général des statistiques, des études et de l'international à la Banque de France, en présentant la nouvelle enquête mensuelle de conjoncture de l'institution.

Une progression dans l'industrie et les services en mai

La « résilience de l'activité » reposerait sur une progression dans l'industrie et les services en mai, qui devrait se poursuivre en juin, a-t-il expliqué à propos de cette enquête menée par la Banque de France auprès d'environ 8.500 entreprises entre le 26 mai et le 5 juin. Le secteur du bâtiment devrait également connaître une embellie en juin, après un repli le mois précédent, particulièrement pour le neuf.

Comme facteurs moins favorables à l'économie, Olivier Garnier a cité la nouvelle progression des stocks des produits finis en mai dans la plupart des secteurs, reflétant une demande moins dynamique des clients. Et, malgré un léger infléchissement, les difficultés de recrutement demeurent élevées, signalent 49% des entreprises consultées.

Du mieux sur le front des prix

Sur le front des prix, la Banque de France a fait état d'une amélioration, dans un contexte d'inflation qui reste toutefois élevée. Comme le mois précédent déjà dans l'industrie, qui retrouve un rythme de progression des prix comparable à la période pré‑Covid, « on voit maintenant aussi une nette inflexion du côté des prix des services », a souligné Olivier Garnier. Les prix ralentissent aussi dans le bâtiment. « Ceci nous conforte dans l'idée que le pic de l'inflation est probablement atteint au cours du deuxième trimestre de cette année, et qu'on devrait voir un ralentissement au cours du second semestre », a-t-il ajouté. « Dans beaucoup de secteurs, on est à peu près revenus à la normale ».

Mais si les industriels mentionnent une « nette baisse » des prix des matières premières en mai, ils doutent de pouvoir la répercuter dans son intégralité sur les prix de vente en raison du renchérissement des intrants et des hausses salariales. Ainsi, 5% des industriels disent avoir baissé leurs prix de vente en mai, 10% les ont augmentés et même 13% dans l'agro-alimentaire, secteur accusé par le gouvernement de traîner des pieds pour revoir ses prix à la baisse. Dans les services, 12% des entreprises disent avoir augmenté leur prix, contre 19% en avril.

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Selon une première estimation de l'Insee, l'inflation a marqué un net ralentissement en mai en France, bénéficiant d'un sérieux coup de frein dans l'énergie, à l'origine du choc inflationniste mais supplantée depuis par l'alimentation. Les prix ont ainsi continué à augmenter sur un an, de 5,1%, mais moins fortement que les mois précédents (5,9% en avril et 6% en début d'année).

Le marché du travail reste dynamique malgré une croissance atone

Avec près de 90.000 créations d'emploi nettes dans le privé au premier trimestre, le marché du travail confirme sa résistance à une croissance atone, démentant une nouvelle fois les prévisions plus pessimistes des économistes. Selon l'estimation définitive publiée jeudi par l'Insee, l'emploi salarié privé a progressé de 0,4% sur les trois premiers mois, avec 86.800 créations nettes d'emplois. Cette estimation est deux fois plus forte que celle provisoire publiée le 5 mai et quatre fois supérieure aux prévisions de l'Institut en décembre. Au total, plus de 27 millions de Français occupent un emploi salarié, nouveau record, dont 5,9 millions dans la fonction publique (+0,1% ce trimestre). Pour atteindre un taux de chômage autour de 5% (contre 7,1% aujourd'hui), le gouvernement estime qu'il faut que l'économie crée 700.000 à 800.000 emplois supplémentaires d'ici la fin du quinquennat.

(Avec AFP)