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Gastronomades : les pros jouent les prolongations ce lundi à Carat

« Le reste de l’année, ils sont dans leurs établissements. Ils n’ont pas le temps d’aller à la rencontre des producteurs. Là, il y en a une cinquantaine de la région Nouvelle-Aquitaine, dont nous sommes sûrs qu’ils ne sont pas des revendeurs », affirme Julien Layrisse, chargée de mission à l’agence de l’alimentation de Nouvelle-Aquitaine (Aana), à l’initiative de cette opération Loc’Halles, qui a eu lieu à Bordeaux l‘an dernier. Joanna Stiers, apicultrice à Bazas, près de Bordeaux, y était l’an dernier. Depuis, elle vend son pollen frais à Philippe Etchebest, le chef étoilé qui en fait voir de toutes les couleurs aux restaurateurs dans « Cauchemar en cuisine » sur M6. « Cela nous a apporté de la notoriété et des ventes en plus. » Elle espère bien renouveler l’expérience aujourd’hui à Angoulême.

Entre deux bouchées de fromages

Pour Yohan Labarrere, qui vend des pâtés et des rillettes de porc ou canard dans les Landes, c’est l’occasion de toucher des clients « qui ne nous verraient pas. » Il en a capté une vingtaine l’an dernier à Bordeaux. « Surtout des caves à vin et des épiceries fines. »

Les organisateurs comptent aussi beaucoup sur cette journée off. « Les Gastronomades ne sont pas uniquement une manifestation grand public. Nous avons voulu créer un nouveau volet professionnel », précise Bruno Kemoun. Le vice-président des Gastronomades tient à conserver l’ADN de la manifestation « qui a toujours marché sur deux jambes. La gastronomie d’un côté, mais aussi la communication et la mise en avant des produits du terroir, son côté culturel. » Entre deux bouchées de boudin et de fromage, le but est de permettre au public d’assister à des conférences, d’aborder le thème du gaspillage, de parler circuits courts…. «L’an prochain, on parlera philosophie », annonce Bruno Kemoun.

On a pu diviser notre budget par deux en venant à Carat.

En attendant 2023, l’édition d’hier se termine sur une note optimiste. Les chiffres n’ont pas rattrapé les 15000 visiteurs de 2019, mais sont en augmentation par rapport aux 9000 de l’an dernier, fortement marqué par le covid. « Samedi, on avait 1000 personnes de plus que pour la dernière édition. L’entrée payante permet de capter un public qui vient pour acheter et pas seulement déguster », note Patrick Mardikian, l’organisateur des Gastronomades.

Les bulles coûtaient trop cher

« Nous savons que la mairie d’Angoulême voudrait qu’on organise plus d’événements en ville, mais nous sommes venus à Carat pour des raisons budgétaires, rappelle Bruno Kemoun (1). L’installation des bulles, la surveillance coûtaient trop cher. On a pu diviser notre budget par deux en venant à Carat. » Une économie conséquente pour faire face à la baisse de subventions de la ville de moitié en 20 ans.

Ça peut arriver même aux meilleurs de faire cramer ses croissants.
Ça peut arriver même aux meilleurs de faire cramer ses croissants.

Quentin Petit

« Gastronomades n’est peut-être pas la plus grosse manifestation de la ville, pas la plus dotée, mais une des mieux gérées, insiste Bruno Kemoun. Carat est une formule qui nous permet de boucler un budget respectable, de recevoir plus de producteurs qui vendent plus. »

1) Charente Libre tient à préciser que contrairement à ce que nous avons écrit samedi dans la page humeur, Gérard Lefèvre, l’adjoint de Xavier Bonnefont, le maire d’Angoulême, a bien pris la parole lors des discours d’inauguration vendredi soir. Même si la baisse de subvention de la mairie passe mal, pas de rancœur donc de la part de Bruno Kemoun. Dont acte.

On a beaucoup dégusté, mais aussi discuté le bout de gras sur les stands des producteurs locaux.
On a beaucoup dégusté, mais aussi discuté le bout de gras sur les stands des producteurs locaux.

Quentin Petit

Sur le stand de l’agence d’alimentation de Nouvelle-Aquitaine, le public pouvait repérer les produits médaillés et aller les acheter sur place.
Sur le stand de l’agence d’alimentation de Nouvelle-Aquitaine, le public pouvait repérer les produits médaillés et aller les acheter sur place.

Quentin Petit