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Gengis Khan brave la censure chinoise au Musée d’histoire de Nantes

L’exposition consacrée au fondateur de l’Empire mongol, annulée en raison de l’interventionnisme de Pékin en 2020, reviendra sous une autre forme en octobre 2023.

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Annulée en octobre 2020 après une intervention des autorités chinoises pour la censurer, l’exposition consacrée à Gengis Khan (vers 1160-1227), fondateur de l’Empire mongol, qui devait être l’événement du Musée d’histoire de Nantes au premier semestre 2021, ouvrira finalement au public en octobre  2023. Sous une forme différente de celle qui avait été envisagée, et avec les mots refusés par les autorités chinoises : « Gengis Khan », « empire » et « mongol ».

Les deux cent vingt-cinq pièces, dont des sceaux impériaux et des objets en or des XIIIe et XIVe siècles, qui devaient faire le voyage à Nantes en provenance du Musée de Mongolie-Intérieure à Hohhot, en Chine, seront remplacées par plusieurs centaines de pièces tout aussi précieuses, prêtées par le Musée national de Mongolie, à Oulan-Bator.

Située dans le nord de la Chine, la Mongolie-Intérieure est peuplée de 4,2 millions de Mongols, qui représentent 17 % de la population de cette région. Autonome en théorie, le territoire est très contrôlé par le pouvoir central chinois, qui entend y imposer sa langue et sa religion, celles des Han. Que le Musée d’histoire de Nantes veuille mettre en avant un discours en rupture avec le récit national avait été jugé inacceptable par Pékin.

« Solidarité muséale »

« Quand il y a eu la censure pour notre projet initial, le gouvernement mongol a vite réagi. Le président a mandaté ses ministères pour nous aider et nous prêter des objets, dont des trésors nationaux », se félicite Bertrand Guillet, directeur du Château des ducs de Bretagne-Musée d’histoire de Nantes, qui précise que la collaboration s’est passée « sans interventionnisme ». D’autres institutions, européennes et américaines, choquées par l’attitude chinoise, ont également proposé leur participation.

Lors du montage du premier projet, le bureau national du patrimoine de Pékin avait demandé un contrôle de tous les documents présentés

« Finalement, la polémique a eu un effet bénéfique. Il y a eu une solidarité muséale », souligne le directeur, encore étonné de l’écho rencontré par la polémique au niveau international, dans les cercles diplomatiques et culturels. Même Taïwan, qui dispose d’un important fonds d’art mongol, a souhaité apporter sa contribution à l’exposition à travers le prêt de copies d’œuvres, dont un grand portrait de Gengis Khan.

Lors du montage du premier projet, le bureau national du patrimoine de Pékin avait demandé un contrôle de tous les documents présentés et fait rédiger un synopsis « comportant des éléments de réécriture tendancieux, visant à faire disparaître totalement l’histoire et la culture mongoles au bénéfice d’un nouveau récit national », rappelle Bertrand Guillet, qui avait alors pris la décision de stopper le projet « au nom des valeurs humaines, scientifiques et déontologiques ».

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