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Ghani proclamé président, Abdullah annonce un gouvernement parallèle

Afghanistan.

Après de longs mois de polémiques et de soupçons de fraude autour du scrutin du 28 septembre 2019, le président afghan sortant a été déclaré vainqueur, soulevant indignation et inquiétudes.

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Photo Jerzy Dudek / Reuters

Il aura donc fallu près de cinq mois pour connaître le résultat de l’élection présidentielle afghane. Mardi 18 février, la Commission électorale a annoncé solennellement que le chef de l’État sortant, Ashraf Ghani, avait été réélu lors du scrutin qui s’est tenu le 28 septembre 2019. Un scrutin “marqué par un faible taux de participation et des soupçons de fraude”, rappelle le Kabul Times.

Ashraf Ghani aurait obtenu 50,64 % des voix contre 39,52 % pour son principal concurrent, Abdullah Abdullah, avec qui il gouvernait depuis 2014. L’ancien Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar ne serait quant à lui arrivé qu’en troisième position, loin derrière, avec seulement 3,85 % des suffrages. Le journal rappelle que “seul 1,8 million d’électeurs sur un total de 9,6 millions” s’était rendu aux urnes.

Rebondissements post-électoraux

“Les résultats devaient au départ être annoncés le 7 novembre, mais ils ont été reportés à plusieurs reprises, en raison d’accusations de dysfonctionnements et de problèmes techniques liés au dépouillement des bulletins de vote”, souligne The Diplomat. Les opérations de comptage avaient été notamment interrompues à l’initiative d’Abdullah Abdullah, numéro deux de l’exécutif sortant, celui-ci ayant décidé “du retrait de ses observateurs [après que] ses partisans eurent dénoncé de probables bourrages des urnes en faveur d’Ashraf Ghani”.

Peu après la proclamation des résultats, Abdullah Abdullah a déclaré être le vainqueur de la présidentielle, accusant son adversaire de “trahison nationale” et de “coup de force contre la démocratie”, rapporte la chaîne d’information Tolo News. Abdullah Abdullah a même décidé de “former un gouvernement d’union” pour bien signifier qu’il n’entendait pas jeter l’éponge.

Lundi 17 février, la veille des résultats officiels, l’Afghanistan Times s’est plaint de “la loi de la jungle” qui règne aujourd’hui en Afghanistan. Avec les multiples rebondissements qui ont eu lieu autour de 300 000 bulletins de vote douteux, “la population perd confiance” et le pays se retrouve “en proie à une incertitude qui risque de dégénérer progressivement en une spirale violente”, assure le quotidien. En campant sur leurs positions, Ghani et Abdullah “bafouent l’État de droit”. Et comme en 2014, “la controverse post-électorale risque de conduire à la formation d’un gouvernement illégal sous pression des Américains”.

Guillaume Delacroix

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