France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

« Ghost Therapy » : un fantôme en plein spleen

Réalisé avec trois fois rien et sans effets spéciaux, le film de Clay Tatum, coécrit avec Whitmer Thomas, séduit par son autodérision.

Article réservé aux abonnés

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Clay se dit photographe, mais il passe la majeure partie de son existence vautré sur son canapé. Contempler le bout de ses pieds est l’un de ses passe-temps favoris. Cela fait bien longtemps que ce quadragénaire indolent ne croit plus à la magie d’Hollywood, où il a constaté que même pour être serveur il fallait être mannequin. Il a bien tenté une nouvelle coupe de cheveux, mais cela n’a rien donné, si ce n’est quelques sourcils froncés.

Livré à lui-même le temps d’un week-end, il attend le retour de sa compagne, avec pour mission de se bouger. L’idée dont il est le plus fier ? Se faire passer pour un agent immobilier et prendre l’argent de dépôt des locataires potentiels. Ses quelques gains suffisent à le revigorer. Le voilà sur un terrain vague, prêt à mitrailler un matelas, en quête d’inspiration. C’est alors qu’un vieil ami entre dans son cadre : Whit a toute l’apparence d’un vivant, mais il est mort il y a quelques semaines déjà…

Loin des SOS Fantômes et autres démesures spectrales englués dans le film d’aventures ou la romance Chamallows, Ghost Therapy innove avec trois fois rien (30 000 dollars), deux acteurs également auteurs (Clay Tatum et Whitmer Thomas), peu d’effets numériques, quelques rues et deux maisons pour décor… Pour la première fois, un fantôme n’effraie pas grand monde mais se fait peur à lui-même. Privé de toucher, il ne peut plus boire ni faire l’amour, même plus passer à travers les murs, et personne ne le voit, sauf Clay. Que va-t-il devenir ? Est-il condamné à l’ennui éternel ?

Dialogues sarcastiques

Au premier regard, on devine les influences de Tatum : Woody Allen et ses morts-vivants qui débarquent dans le salon pour écouter quelques confidences, mais aussi A Ghost Story (2017), de David Lowery, essai fauché sur le temps qui passe avec un drap comme effet de l’au-delà. Emaillé de dialogues sarcastiques et truffé d’autodérision, ce buddy movie réussit subtilement à contourner toutes les scènes obligatoires du genre pour capter le spleen du fantôme particulièrement sensible dans des scènes de toute élégance. Sur un quai de métro, par exemple, le trench mauve de Whit flotte à côté de son ami et se distingue du tout-venant des vivants par sa grâce.

Dans cette belle allégorie où l’on voit l’existence se réfléchir dans le trépas, le film ne perd jamais de vue son humeur comique. De plus en plus dérangé dans sa léthargie par son fantôme, Clay met tout en œuvre pour s’en débarrasser. Une manière de revenir dans le réel.

Il vous reste 4.35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.