France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Gloria Steinem : « La première version Women’s Lib était limitée. On a fait des progrès ­depuis »

A l’occasion de la nouvelle traduction d’« Une révolution intérieure », la grande figure du féminisme américain fait au « Monde des livres » un bilan des trente dernières années de combats pour les droits des femmes.

Article réservé aux abonnés

Avant de défendre, dans Une révolution intérieure, le pouvoir subversif de l’estime de soi, en parti­culier dans les relations entre les femmes et les hommes, la journaliste et essayiste Gloria Steinem, figure emblématique du féminisme américain, née en 1934, a passé vingt ans à sillonner les Etats-Unis. Des discussions qu’elle a animées, des réunions et des manifestations auxquelles elle a participé et des rencontres qu’elle a faites sont nés la plupart de ses livres, parmi lesquels son autobiographie, Ma vie sur la route (HarperCollins, 2019), et ses « réflexions sur l’amour, la vie, la révolte », La vérité vous libérera, mais d’abord elle vous mettra en rage (HarperCollins, 2020). C’est à l’occasion de la parution d’une nouvelle traduction d’Une révolution intérieure qu’elle a accepté de répondre aux questions du « Monde des livres ».

L’idée principale d’« Une révolution intérieure » est que l’estime et le soin de soi peuvent constituer un pouvoir révolutionnaire, qu’ils peuvent avoir des conséquences politiques – en rendant possible l’activisme, par exemple. Comment cette évidence du lien entre estime de soi et action politique s’est-elle imposée à vous ?

Il faut du temps pour prendre ­conscience des obstacles concrets qui se présentent à nous, les dangers, les agressions sexuelles, l’inégalité des salaires, l’inégalité dans la parentalité – qui est toujours bien ancrée, puisque ce sont les femmes qui s’occupent encore bien plus des enfants que les hommes. C’est long et difficile de faire tomber ces obstacles, parce qu’ils ont été normalisés par les structures autour de nous. Mais nous sommes des êtres sociaux et communautaires, et nous sommes donc aussi très vulnérables face à l’opinion que les autres se font de nous, dans nos familles, au travail, dans notre quartier. Chacun d’entre nous est un être unique, qui n’a jamais existé auparavant et qui n’existera jamais plus, mais nous vivons au milieu d’attentes et de restrictions qui sont susceptibles de nous empêcher d’exprimer pleinement ce que nous sommes.

Nous avons fait des progrès, aux Etats-Unis comme en France. En tant que ­femmes, par exemple, nous avons été longtemps encouragées à croire que nous étions responsables de ce qui nous arrivait. Si une femme était violée ou agressée, les premières questions qu’on lui ­posait étaient souvent : « Pourquoi portiez-vous ces vêtements ? », « Que faisiez-vous à cet endroit ? » Comme si elle était à blâmer, d’une manière ou d’une autre, pour la violence qu’elle avait subie. J’espère et je crois que c’est de moins en moins le cas.

Il vous reste 75.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.