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Grève à l'école : moins suivie ce mardi, toujours de fortes perturbations

Grève à l'école : moins suivie ce mardi, toujours de fortes perturbations Les premiers chiffres des syndicats laissent entendre une baisse de la mobilisation des enseignants pour la grève ce de mardi 31 janvier. Malgré tout, de très nombreux établissements (écoles, collèges, lycées) restent perturbés partout en France.

[Mise à jour le 31 janvier à 11h21] Une mobilisation a priori en baisse mais toujours suffisamment élevée pour perturber l'organisation du quotidien. Dans les écoles, la grève est bel et bien présente ce mardi 31 janvier 2023. Si les chiffres définitifs ne seront communiqués qu'en fin de journée, la Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a avancé que 50% des enseignants devraient cesser le travail tout au long de la journée pour protester contre la réforme des retraites. Un manque d'instituteurs et institutrices, couplé au mouvement de grève également mené par des agents municipaux assurant notamment la cantine ainsi que l'accueil périscolaire, qui nécessite ainsi une organisation des parents.

A Montpellier (Hérault), 16 écoles maternelles et 14 écoles primaires sont par exemple fermées toute la journée. Un accueil minimum des enfants est généralement tout de même assuré même si, par exemple, au Havre (Seine-Maritime), 17 établissements n'assurent ni l'accueil périscolaire, ni la cantine. Du côté de Rennes (Ille-et-Vilaine), des dizaines d'établissements sont également concernés par la fermeture de la garderie et de la cantine. A Toulouse (Haute-Garonne), aucun repas du midi n'est fourni. "La profession a bien saisi le sens de cette réforme qui les obligera toutes et tous à travailler plus longtemps. Dans un contexte où les conditions de travail se dégradent et où l'espoir d'être mieux rémunéré s'amenuise au fil des concertations avec le ministère, les enseignants et les enseignantes refusent de travailler jusqu'à 64 ans", a déclaré le Snuipp-FSU dans un communiqué.

Dans les collèges et lycées, 55% des professeurs seraient en grève à en croire les premiers chiffres avancés par le SNES-FSU, premier syndicat des enseignants du second degré. Là encore, il s'agit d'un chiffre en baisse puisque, lors de la mobilisation du 19 janvier, 65% de grévistes avaient été annoncés. Depuis le début de la journée, plusieurs lycées ont été bloqués, comme les établissements Turgot, Voltaire et Racine à Paris, Berthelot à Toulouse, Saint-Exupéry à Lyon, ou encore celui des Eaux-Claires à Grenoble.

Pourquoi la grève est-elle organisée dans les écoles ?

Comme lors de la précédente mobilisation, les enseignants et les personnels de l'Education nationale veulent essentiellement s'opposer à la réforme des retraites, une revendication commune à tous les secteurs. Les syndicats de l'enseignement trouvent beaucoup à redire contre le projet de loi qu'ils jugent "inacceptable". Parmi les points de la réforme critiqués : le recul de l'âge légal de la retraite à 64 ans, la non reconnaissance de la pénibilité du travail dans l'Education nationale ou encore la non prise en compte des carrières longues qui reculent davantage l'âge de départ à la retraite à 67 ans pour beaucoup.

D'autres revendications portées depuis longtemps par les syndicats de l'enseignant doivent aussi être défendues lors de la grève du 31 janvier : la revalorisation salariale, l'obtention de meilleures conditions de travail mais aussi la lutte contre une autre réforme d'Emmanuel Macron, celle sur la refonte de la voie professionnelle jugée inadaptée aux besoins des élèves.

Les enfants peuvent-ils être accueillis à l'école pendant une grève ?

Les grèves à l'école sont synonymes de casse-têtes pour les parents qui ne savent pas si leur enfant aura classe et encore moins s'ils pourront être accueillis par l'établissement scolaire. Une loi de 2008 prévoit pourtant une solution pour les parents souvent pris au dépourvu : le service minimum d'accueil. Dès lors qu'il y a plus de 25% de professeurs en grève dans une école, l'établissement scolaire se doit, à minima, de garder les élèves dans leur enceinte. La loi en question dispose qu'un "élève en école primaire (maternelle ou élémentaire) doit être accueilli pendant le temps de la classe, même si son maître ou sa maîtresse est absent. Ce service d'accueil est gratuit. Il est assuré différemment à l'école publique et à l'école privée sous contrat".

Si un tel service est garanti dans les écoles primaires, il n'est pas prévu dans les collèges ou les lycées où les élèves plus grands sont aussi plus autonomes. L'obligation de service minimum d'accueil ne concerne pas non plus les services périscolaires comme la garderie ou la cantine.

La grève du 31 janvier étant annoncée avec plus d'une semaine d'avance, les parents d'élèves ont plus de marge pour prendre des dispositions. Et les solutions de repli pourront être encore plus adaptées à deux jours de la mobilisation, du moins pour les élèves scolarisés dans le premier degré. Les professeurs des écoles maternelles et élémentaires ont l'obligation de se déclarer individuellement comme grévistes auprès de la direction de l'établissement s'ils comptent participer à la mobilisation. Les parents peuvent donc, deux jours avant la grève se renseigner auprès des écoles pour savoir si les enfants seront accueillis ou non.

Dans les collèges et les lycées, les professeurs n'ont nullement l'obligation de se déclarer grévistes et les élèves comme les parents découvrent le jour J si les cours sont assurés. Il n'est toutefois pas rare que les professeurs préviennent au préalable leurs élèves de leur absence via les plateformes numériques utilisées par les établissements scolaires. Enfin, les services de cantine et de garderie ne sont pas non plus obligés de prévenir du mouvement de grève. Il revient à la direction de l'établissement de recenser les grévistes et d'en informer les et les familles.

Que va t-il se passer dans les écoles après le 31 janvier ?

La journée du 31 janvier ne sera pas la dernière date à inscrire sur le calendrier scolaire, en effet le syndicat SUD Education a déjà anticipé la suite en annonçant la reconduction de la grève au delà. SUD éducation revendique "l'abandon du projet de réforme et la retraite à 60 ans maximum et 37,5 annuités" avec pour slogan "pas un jour de plus, pas un euro de moins !".