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Grève à l'école : quelles mobilisations le 31 janvier ?

Grève à l'école : quelles mobilisations le 31 janvier ? Comme lors de la dernière mobilisation initiée par l'intersyndicale du 19 janvier, le corps enseignant sera également mobilisé ce mardi 31 janvier pour s'opposer à la réforme des retraites.

[Mis à jour le 27 janvier à 12h18] La lutte contre la réforme des retraites risque de durer dans la rue mais aussi dans les écoles. Les syndicats de l'Education nationale ont annoncé rejoindre la grève interprofessionnelle du 31 janvier. C'est le troisième appel à la grève de l'enseignement au court du mois de janvier, signe de l'exaspération du corps enseignant. Un communiqué commun des syndicats SUD-éducation et du Syndicat des personnels de l'Education nationale (SNALC) publié le 23 janvier a confirmé l'envie des syndicats de se faire entendre. Un sentiment de colère partagé par le syndicat SNUipp-FSU, syndicat majoritaire du premier degré, qui dans un texte publié sur son site internet appelle les enseignants et accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) à manifester. Dans ce communiqué le syndicat a fait savoir que pour "les personnels des écoles, la non reconnaissance de la spécificité des métiers est une raison supplémentaire d'être en grève mardi 31 janvier pour faire reculer ce projet et imposer d'autres choix de justice sociale".

Il faut "amplifier le mouvement [...] en faisant de la grève du 31 janvier une journée encore plus massive que celle du 19 janvier", a encore enchérit le FSU dans un communiqué partagé par la secrétaire générale du SNUipp-FSU, Guislaine David. Une déclaration qui fait écho à celle du patron de la CGT qui au nom de l'intersyndicale a appelé tous les secteurs dont l'école à "faire entendre un peu plus fort les motivations de ces grève", sur l'antenne de Franceinfo le 25 janvier.

La grève du 31 janvier suivie dans les écoles ?

L'appel à la grève des écoles a été lancé dès le 20 janvier et depuis, en coulisses comme dans les médias, les syndicats martèlent leurs messages pour pousser les personnels de l'Education nationale à se mobiliser. Il est encore trop tôt pour dire avec certitude si oui ou non le mouvement social, troisième depuis le début de l'année 2023, va être suivi. Reste que la colère des enseignants et l'absence de réponses satisfaisantes à leurs revendications pourraient les pousser à battre le pavé une nouvelle fois. D'autant plus que pour pallier les difficultés financières de certains - faire grève revient à se priver d'un jour de salaire -, une "caisse de grève" a été ouverte par SUD-Education.

Les enseignants et les autres professionnels de l'Education nationale étaient parmi les travailleurs les plus mobilisés pendant la grève du 19 janvier. Les syndicats avaient compté 70% de grévistes dans le premier degré et 65% dans le secondaire. Des chiffres nettement revus à la baisse par les calculs du ministère de l'Education nationale selon qui 42,35% des enseignants étaient absents dans les écoles et 34,66% dans les collèges et les lycées.

Les écoles bloquées par les grèves et par les lycéens ?

Si les professeurs et les personnels de l'Education nationale sont invités à participer à la grève du 31 janvier par les syndicats, les lycéens sont aussi prêts à se mobiliser. Après une réunion, l'intersyndicale lycéenne a même officialisé l'appel à la manifestation et aux blocages des établissements scolaires, en particulier des lycées, le mardi 31 "voire même la veille, le 30, pour ouvrir la semaine de mobilisation". L'intersyndicale précise également dans son communiqué qu'en cas de grève massive qui rendrait le blocage "superflu", les jeunes sont invités à "se regrouper pour partir directement en manifestation, en convergeant aux côtés des professeurs".

Pourquoi la grève est-elle organisée dans les écoles ?

Comme lors de la précédente mobilisation, les enseignants et les personnels de l'Education nationale vont essentiellement s'opposer à la réforme des retraites, une revendication commune à tous les secteurs. Les syndicats de l'enseignement trouvent beaucoup à redire contre le projet de loi qu'ils jugent "inacceptable". Parmi les points de la réforme critiqués : le recul de l'âge légal de la retraite à 64 ans, la non reconnaissance de la pénibilité du travail dans l'Education nationale ou encore la non prise en compte des carrières longues qui reculent davantage l'âge de départ à la retraite à 67 ans pour beaucoup.

D'autres revendications portées depuis longtemps par les syndicats de l'enseignant doivent aussi être défendues lors de la grève du 31 janvier : la revalorisation salariale, l'obtention de meilleures conditions de travail mais aussi la lutte contre une autre réforme d'Emmanuel Macron, celle sur la refonte de la voie professionnelle jugée inadaptée aux besoins des élèves.

Les enfants peuvent-ils être accueillis à l'école pendant une grève ?

Les grèves à l'école sont synonymes de casse-têtes pour les parents qui ne savent pas si leur enfant auront classe et encore moins s'ils pourront être accueillsi par l'établissement scolaire. Une loi de 2008 prévoit pourtant une solution pour les parents souvent pris au dépourvu : le service minimum d'accueil. Dès lors qu'il y a plus de 25% de professeurs en grève dans une école, l'établissement scolaire se doit, à minima, de garder les élèves dans leur enceinte. La loi en question dispose qu'un "élève en école primaire (maternelle ou élémentaire) doit être accueilli pendant le temps de la classe, même si son maître ou sa maîtresse est absent. Ce service d'accueil est gratuit. Il est assuré différemment à l'école publique et à l'école privée sous contrat".

Si un tel service est garanti dans les écoles primaires, il n'est pas prévu dans les collèges ou les lycées où les élèves plus grands sont aussi plus autonomes. L'obligation de service minimum d'accueil ne concerne pas non plus les services périscolaires comme la garderie ou la cantine.

La grève du 31 janvier étant annoncée avec plus d'une semaine d'avance, les parents d'élèves ont plus de marge pour prendre des dispositions. Et les solutions de repli pourront être encore plus adaptées à deux jours de la mobilisation, du moins pour les élèves scolarisés dans les premier degré. Les professeurs des écoles maternelles et élémentaires ont l'obligation de se déclarer individuellement comme grévistes auprès de la direction de l'établissement s'ils comptent participer à la mobilisation. Les parents peuvent donc, deux jours avant la grève se renseigner auprès des écoles pour savoir si les enfants seront accueillis ou non.

Dans les collèges et les lycées, les professeurs n'ont nullement l'obligation de se déclarer grévistes et les élèves comme les parents découvrent le jour J si les cours sont assurés. Il n'est toutefois pas rare que les professeurs préviennent au préalable leurs élèves de leurs absence via les plateformes numériques utilisées par les établissements scolaires. Enfin, les services de cantine et de garderie ne sont pas non plus obligés de prévenir du mouvement de grève. Il revient à la direction de l'établissement de recenser les grévistes et d'en informer les élève et les familles.