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Grève à la SNCF : 60 % des TGV annulés ce week-end

En raison d'une grève des contrôleurs de la SNCF, de fortes perturbations sont à prévoir sur les TGV et Intercités durant ce week-end du 2 au 4 décembre. 

Source AFP
Un nouveau mouvement social perturbe le trafic des TGV et Intercites (photo d'illustration).
Un nouveau mouvement social perturbe le trafic des TGV et Intercités (photo d'illustration). © MAGALI COHEN / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Temps de lecture : 3 min

Week-end compliqué en perspective dans les gares françaises. Une grève lancée par un collectif de contrôleurs a contraint la société nationale des chemins de fer français (SNCF) à annuler 60 % de ses trains à grande vitesse (TGV) et Intercités de vendredi 2 à dimanche 4 décembre. Un mouvement social qui laisse craindre de nouvelles perturbations lors des fêtes de fin d'année.

Les contrôleurs - aussi appelés chefs de bord à la SNCF - ont décidé de cesser le travail pendant tout le week-end pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur statut. « Au total, on est plus de 80 % à être en grève et plus de 90 % sur le TGV, c'est du jamais vu », a assuré à l'Agence France-Presse (AFP) Nicolas Limon, membre du Collectif national ASCT (CNA), lancé en septembre sur Facebook en dehors de tout cadre syndical et qui compte aujourd'hui près de 3.000 membres.

Les syndicats (Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail, CFDT-Cheminots et FO-Cheminots) ont tous apporté depuis leur appui au mouvement, à l'exception de la CGT-Cheminots.

Chef de bord, un poste clé au sein de la SNCF

Les presque 10.000 chefs de bord de la SNCF, dont près de 3.000 travaillent sur les TGV et Intercités, ont une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs. Sans eux, les trains ne peuvent pas circuler. Le week-end s'annonce donc extrêmement perturbé et une « reprise progressive » est envisagée lundi 5 décembre, avec 3 trains sur 4 sur tous les axes TGV. L'axe Atlantique est particulièrement touché, avec seulement 1 TGV sur 4, comme pour les Ouigo.

« La direction n'a pas pris la mesure de la grogne », a assuré à l'AFP Rénald Szpitalnik, élu SUD-Rail et contrôleur dans le TGV Paris-Milan. Le collectif a été reçu à deux reprises par la direction, mais sans avancées concrètes, avant de mettre sa menace de grève à exécution. « C'est une grève qu'on n'a pas vu arriver, ni nous ni les syndicats », a reconnu jeudi le patron directeur-général (PDG) de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, lors d'une conférence organisée par le magazine Challenges. « On a été un peu surpris par ce mouvement », a-t-il admis.

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Nouvelle grève le 7 décembre

« On n'est pas considérés comme des personnels roulants alors qu'on travaille trois weekends par mois et qu'on ne dort pas chez nous dix soirs dans le mois », explique Nicolas Limon. Avec le CNA, il réclame l'intégration de diverses primes au salaire de base afin qu'elles soient prises en compte dans le calcul de la retraite. Ces primes sont indexées sur l'activité et ne sont donc pas versées en cas d'arrêt maladie ou lors des congés, dénonce aussi le cheminot, qui fait partie des six contrôleurs à l'origine de la création du collectif.

La direction de SNCF Voyageurs dit avoir proposé « une augmentation de la prime de travail de 600 euros par an pour tous les chefs de bord », une intégration « partielle » de celle-ci « au salaire fixe en 2024 », « l'accélération de la progression de la rémunération » et « le passage à deux chefs de bord par rame pour tous les TGV Inoui d'ici trois ans ». Des propositions qui n'ont pas calmé la mobilisation. « On n'est pas des révolutionnaires, mais il nous faut du concret », assure Nicolas Limon.

Le collectif a déposé un préavis de grève pour les weekends de Noël et du Nouvel An afin de mettre la pression sur la SNCF, mais « on fera le maximum pour qu'il n'y ait pas de grève à Noël », a promis Nicolas Limon.

Cette mobilisation survient à la veille du début des négociations annuelles obligatoires (NAO), qui doivent s'engager mercredi 7 décembre au niveau du groupe SNCF. La CGT, SUD-Rail et CFDT ont appelé à une « grève unitaire » ce jour-là. Passée cette date, les négociations entre chefs de bord et direction devraient reprendre et « entre le 8 et le 22 décembre, on aura 15 jours pour réenclencher un dialogue » et parvenir à un accord, a dit espérer Nicolas Limon.

Jean-Pierre Farandou a dit de son côté espérer pouvoir « trouver un équilibre entre (...) prix des billets d'un côté, augmentation des cheminots de l'autre, avoir des ressources pour innover et pour investir... »

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