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Grève des éboueurs à Paris : la mobilisation reconduite jusqu'à lundi, annonce la CGT

Le syndicat a voté ce mardi la reconduction de la grève «dans l'ensemble de la filière». D'autres métropoles pourraient aussi rejoindre le mouvement.

Si les montagnes de déchets entassés sur les trottoirs de la capitale diminuent tout doucement, les Parisiens vont devoir encore patienter avant de les voir disparaître. La CGT Services Publics a voté ce mardi en assemblée générale la reconduction de la grève jusqu'à lundi, a appris Le Figaro auprès de la CGT. Est concernée «toute la filière déchets de la ville de Paris : des éboueurs fonctionnaires de la ville de Paris, des éboueurs du secteur privé et les salariés des usines d'incinération », selon Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération CGT des services publics. D'après le syndicat, d'autres «agglomérations et métropoles» pourraient aussi rejoindre le mouvement.

De son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo, active ce mardi une cellule de crise quotidienne «qui mobilisera les adjoints, les maires d'arrondissement, le secrétariat général de la Ville et les directeurs concernés [...] afin d'assurer le continuité des services publics» pour les Parisiens. Lundi, 9300 tonnes de déchets jonchaient toujours les trottoirs, en léger recul après les 10.000 tonnes de vendredi. Selon Delphine Bürkli, maire divers droite du IXe arrondissement, «il va falloir une à deux semaines pour tout débarrasser».

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Sur les vingt arrondissements parisiens, dix sont gérés en régie directe par les services municipaux et sont concernés par les perturbations. Pour débloquer la situation, la Préfecture de police a ordonné jeudi dernier des réquisitions de personnel. Depuis le 16 mars, «674 agents ont été visés par des réquisitions», ainsi que «11 sociétés en régie ou concessionnaires», indiquent ce mardi les autorités. De quoi remettre «206 camions» en service et de débloquer quatre centres de tri, «pour permettre la sortie de ces véhicules».

Selon la mairie, 118 camions bennes ont ainsi réalisé des tournées de collecte samedi et 168 dimanche. Dans le IXe arrondissement, 26 camions bennes de six et dix tonnes ont ainsi circulé mais «il en faudrait minimum 80 pour venir à bout de toutes les poubelles», indique Delphine Bürkli. «Lundi, sur 195 bennes prévues, 122 n'ont pu être vidées, le blocage partiel ou filtrant de toutes les installations du SYCTOM rendant très compliqué le vidage des bennes et donc la collecte», a précisé la municipalité dans son communiqué.

La CGT indique cependant un autre son de cloche. En plus des éboueurs, les trois principaux centres d'incinération de déchets sont toujours perturbés en Île-de-France. Selon le syndicat, celui d'Issy-les-Moulineaux est totalement bloqué, l'usine d'Ivry est toujours occupée et des barrages filtrants sont en cours ce mardi à Saint-Ouen. Pour continuer de traiter les déchets, le centre de dépôt de Romainville, en Seine-Saint-Denis, a pris le relais, mais il est bloqué ce mardi pour le deuxième jour consécutif. Les forces de l'ordre sont intervenues une première fois sur le site lundi et ont permis à une dizaine de camions sur 80, conduits par des non-grévistes, de sortir. Habituellement, 250 camions bennes circulent quotidiennement dans Paris pour ramasser 3000 tonnes de déchets, en comptant le service de soirée.

Pour la CGT et la filière de traitement des déchets, cette réquisition est avant tout «un coup de communication politique du gouvernement». «Nous avons activé nos services juridiques car cette réquisition est un ordre de juridiction non constitutionnel, qui n'est ni urgent ni vital», ajoute le syndicat, qui va maintenir la grève au moins jusqu'à jeudi. À noter que les employés qui se refuseraient à leur réquisition s'exposent à six mois d'emprisonnement et une amende de 10.000 euros.