Grève du 29 septembre : des manifestations peu suivies, combien de personnes dans la rue ? GREVE 29 SEPTEMBRE. La manifestation organisée à Paris a rassemblé 40 000 personnes selon les organisateurs, ce jeudi 29 septembre. Quid des autres mobilisations ?

L'essentiel

  • Un mouvement de grève nationale a été organisé en France ce jeudi 29 septembre 2022. À Paris, la manifestation, qui s'est achevée vers 17h30, a rassemblé 40 000 personnes selon les syndicats.
  • Ailleurs dans les régions, des cortèges ont défilé à Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Rouen et autres contre les bas salaires et la flambée des prix du quotidien. Les mouvements ont rassemblé quelques milliers de personnes dans les grandes villes : 4 300 ont été comptabilisés à Marseille par la police, plusieurs centaines à Strasbourg, 500 à Belfort, 1 600 (préfecture) à 3 500 (CGT) à Caen, 3 500 (police) à 8 500 (syndicats) au Havre, un millier à La Réunion, 1 870 (préfecture) à 3 500 (CGT).
  • Dans l'Éducation nationale, le ministère a comptabilisé 11% d'enseignants grévistes, quand le SNUipp en revendique 30%.
  • De nombreux secteurs étaient concernés par cette journée de contestation sociale : dans l'Éducation nationale, les transports en commun, la SNCF ou même certains hôpitaux, du personnel a participé à cette mobilisation.

En direct

Alors qu'à Paris les organisateurs revendiquent 40 000 participants, près de 200 lieux de mobilisation étaient recensés ce jeudi 29 septembre. À Nantes, la CGT affirme que 4 500 personnes étaient dans la rue, tandis que la police parle de 3 200 personnes. Près de 800 personnes se sont mobilisées à Besançon, 2 000 à Toulouse, rapporte Le Parisien. À Belfort, la police a fait état de 500 manifestants, tandis qu'à Caen la préfecture comptabilisait 1 600 personnes et la CGT 3 500. Au Havre, entre 3 500 (police) et 8 500 personnes, selon les syndicats, étaient mobilisées. Enfin, à La Réunion, un millier de personne a défilé à Saint-Denis et à Saint-Pierre.

Sur son compte Twitter, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon s'est félicité du succès de la manifestation du 29 septembre à Marseille, évoquant une "ambiance chaleureuse et unitaire". L'ex-candidat à la présidentielle a par ailleurs rappelé le rendez-vous du 16 octobre. Seize organisations politiques et syndicales organiseront ce jour-là une grande marche contre la vie chère et l'inaction climatique. 

Parmi les manifestants, quelques têtes connues sont apparues dans le cortège parisien ce jeudi 29 septembre. Le socialiste Olivier Faure a notamment été aperçu, tout comme les écologistes Yannick Jadot et Sandrine Rousseau. Chez les communistes, l'ex-candidat à la présidentielle Fabien Roussel a battu le pavé ce jeudi. Enfin, la présidente du groupe LFI-Nupes à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, était également présente.

Le cortège de manifestants vient d'arriver place de la Bastille à Paris. Selon les organisateurs, il y aurait près de 40 000 personnes à manifester aujourd'hui dans les rues de la capitale. Ces chiffres n'ont pas encore été confirmés par les autorités. 

Selon le chiffre avancé par les syndicats, il y a eu une forte mobilisation des enseignants en Seine-Saint-Denis (93). Pour le syndicat des enseignants Snuipp-FSU, il y aurait eu 48 % des établissements primaires fermés dans le département. Ces chiffres n'ont pas été vérifiés par le ministère de l'Education nationale. 

Plusieurs banques ont été dégradées en marge du rassemblement qui a actuellement lieu à Paris. Des échanges tendus ont été observés dans la capitale entre certains manifestants et les forces de l'ordre qui encadrent cette journée de mobilisation générale. Ces dégradations semblent être minoritaires dans ce rassemblement qui se dirige vers la place de la Bastille. 

Forte mobilisation en Bretagne, selon les chiffres du Télégramme, plus de 2 000 personnes se sont regroupées à Brest ; 3 000 manifestants à Rennes. Le média breton en a profité pour recenser plusieurs slogans. À Quimper le mot d'ordre était "Augmentez les salaires, pas l’âge de la retraite". Le journal a pu interroger Claire Hareux, membre de la FSU (Fédération Syndicale Unitaire) qui estime qu'"Aujourd’hui, c’est le premier pas d’autres batailles à venir."

Ils étaient des milliers à manifester ce matin à Nantes. Comme pour chaque manifestation les chiffres défendus pas les organisateurs et les manifestants ne sont pas les mêmes. Ils étaient dans 4 500 dans le défilé pour la CGT et 3 200 pour la police. 

Il n'y a pas que la réforme des retraites comme sujet de préoccupation dans les manifestations en France. A Toulouse, Anne Marie qui est ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) demande une prise en compte de la pénibilité et sollicite également le gouvernement pour une hausse du pouvoir d'achat des français. Dans ce rassemblement toulousain nombreuses personnes avaient une pancarte "la précarité n'est pas un métier". 

Lors de cette journée de mobilisation générale plusieurs élus de gauche ont été aperçu dans les cortèges. Jean-Luc Mélenchon, de la France Insoumise, a fait une brève apparition ce matin 29 septembre dans le rassemblement marseillais. Fabien Roussel, secrétaire général du PCF, était présent à Paris cet après-midi pour marteler son opposition contre cette réforme des retraites tant décriée. 

Interrogé par BFMTV sur la réforme des retraites le secrétaire général de la CGT, présent dans le cortège parisien, s'est exprimé contre cette mesure. Il a appelé Emmanuel Macron à "écouter une majorité des français", ajoutant "qu'on écoute le peuple quand on est Président de la République". 

Combien de manifestants il y avait-il ce matin dans le cortège de Perpignan ? Selon les chiffres des manifestants il y avait 2 000 personnes dans la ville du Sud. La police dispose de chiffres différents, et estime qu'il était moitié moins, environ 1 000 personnes réunies pour manifester lors de la grève dans la ville occitane. 

Le cortège parisien commence son trajet dans les rues de la capitale partant de la place Denfert-Rochereau. Selon une source policière sont attendus entre 3 000 et 6 000 manifestants. Le cortège est en mouvement vers la place de la Bastille. Des manifestants vêtus d'un gilet jaune sont en tête du rassemblement.

L'un des Châteaux le plus connu de Paris, n'a pas ouvert ces portes pour cause de grève. L'impressionnant domaine entourant le bâtiment sera également fermé, ce jeudi 29 septembre. Il est donc recommandé aux visiteurs de reprogrammer leurs visites. 

En ce jour de grève générale, le cortège réunit à Lyon rassemblait plusieurs milliers de personnes et a pris fin en début d'après-midi, place de Bellecourt. Les chiffres des autorités n'ont pas été communiqué mais un important dispositif policier encadrait le mouvement pour éviter tout débordements. 

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Quels secteurs étaient concernés par la grève ce 29 septembre ?

Cette première journée de grève depuis la rentrée a été lancée dans tous les secteurs professionnels. Cependant, compte tenu de l'absence de deux principaux syndicats, la mobilisation était très modeste dans les cortèges. Toutefois, voici ce qui était prévu ce jeudi 29 septembre 2022 :

Grève à la SNCF

Les trains TGV INOUI, OUIGO, TER et Transilien (RER, Lignes H, J, N, R) sont touchés sur certaines lignes, depuis mercredi 28 septembre à 19 heures jusqu'au vendredi 30 septembre à 8 heures. Les sites internet de la SNCF et ceux correspondant aux TER affichent l'état de la circulation le jour J. Tous les détails sont à retrouver dans notre article ci-dessous :

Grève dans les transports urbains

Les transports en commun (bus, trams, métros) sont aussi impactés par les chauffeurs grévistes, même si le mouvement ne connaît pas une ampleur exceptionnelle. Vérifiez le site internet de vos services de transport afin de connaître les prévisions de circulation.

Grève à la RATP

La grève touche également la RATP. Le site internet du réseau de transport parisien donne plus de détails quant aux perturbations. Dans le métro et le tramway, il n'y a (presque) pas de perturbations impactant les trajets des usagers.

Grève dans les services publics et la santé

Les fonctionnaires sont appelés à participer à la grève nationale (mairie, services publics…). La Fédération CGT santé action sociale appelle aussi les secteurs de la santé, de la protection de l'enfance, du handicap et du grand âge à rejoindre la mobilisation. La mobilisation dans le monde hospitalier a eu lieu avant ce 29 septembre. Les trois syndicats hospitaliers signataires la FO, la CFDT, l'UNSA avaient lancé un préavis de grève dès le mardi 27 septembre. Certains hôpitaux y ont répondu, une partie du personnel de l'hôpital de Brocéliande était en grève manifestant contre la surpression des lits, la fermeture du service de soin et "des conditions de travail dégradées". Ce même mardi en Moselle une trentaine de soignants, et membres de l'hôpital Robert-Pax de Sarreguemines ont fait part de leurs mécontentements pour manque de personnels. 

Quelles sont les revendications des grévistes ?

L'une des principales revendications de cette mobilisation générale est l'opposition des syndicats à la très critiquée réforme des retraites impliquant un recul à 65 ans de l'âge de départ à la retraite. Ce 27 septembre au micro de BFMTV, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a exhorté Emmanuel Macron à faire preuve "d'un peu plus d'humilité" à ce sujet considérant qu'il devait "écouter" car la majorité des Français serait contre cette réforme qu'il a qualifié "d'aberration". Pour le secrétaire général de la CGT, "quand il y a autant de chômeurs dans ce pays garder plus longtemps ceux qui ont du boulot au boulot, ça veut dire empêcher ceux qui n'en ont pas d'en trouver."

La CGT, dans son communiqué, réclame une "réelle réflexion autour des salaires". Pour les travailleurs, "remplir le réfrigérateur, accéder à la culture, partir en vacances devient en effet de plus en plus difficile". Voici les principales revendications : 

  • augmenter le SMIC brut à 15 € de l'heure, contre 11,07 € actuellement ;
  • un revenu au niveau du SMIC pour les personnes sans emploi ;
  • une allocation autonomie pour les étudiants et les jeunes en recherche d'un premier emploi ;
  • une revalorisation des pensions de retraite (minimum de 2 000 € brut) ;
  • égalité salariale entre les hommes et les femmes ;
  • un salaire de base minimum en fonction du niveau de qualification (au moins 2 800 € pour un BAC, 3 200 € pour un BTS-DUT…) ;
  • un meilleur salaire pour les apprentis ;
  • abaissement du taux de TVA à 5,5 % pour les produits de première nécessité ;
  • baisser les loyers ;
  • la diminution des prix des carburants ;
  • l'arrêt des exonérations des cotisations fiscales et sociales.

D'autres grèves en perspective ?

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, invité de l'émission de Sonia Mabrouk ce lundi 26 septembre a prévenu d'un risque de forte mobilisation si la réforme des retraites passait en force. Il a informé qu'il y aurait "une opposition qui sera frontale, de la part des organisations syndicales et notamment de la CFDT". Le 3 octobre prochain seront invités dans les locaux de l'UNSA l'ensemble des syndicats Français. Peut-être l'occasion de s'accorder sur la date d'une future grève nationale ?