France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Grève du 31 janvier : à quelles perturbations faut-il s’attendre ?

Vers une nouvelle journée de mobilisation massive contre le projet de réforme des retraites du gouvernement ? Après le succès du 19 janvier, les syndicats appellent de nouveau à la grève ce mardi 31 janvier. Un moyen de maintenir la pression sur l'exécutif alors que le texte arrive à l'Assemblée nationale début février.

La première journée de mobilisation avait vu plus d'un million de manifestants battre le pavé dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur – deux millions selon les syndicats – et de nombreuses perturbations dans les transports, l'éducation, l'énergie… C'est bien plus que lors de la précédente tentative de réforme fin 2019 : 806 000 manifestants avaient défilé pour le lancement des hostilités. À quoi faut-il s'attendre ce mardi ? On fait le point.

À LIRE AUSSI« Ça peut craquer » : les états d'âme des macronistes sur les retraites

Transports en commun et train

À la SNCF, la mobilisation avait été très suivie le 19 janvier. Malgré une légère amélioration, le trafic sera à nouveau très fortement perturbé au niveau national, avec à peine un TGV sur trois, quasiment aucun Intercités et deux TER sur dix. En Île-de-France, les lignes Transilien et RER exploitées par la SNCF seront aussi au ralenti, d'un train sur trois à un train sur dix, voire pas du tout sur certaines lignes.

À la RATP, en première ligne car son régime spécial est menacé pour les nouveaux entrants avec la réforme, l'intersyndicale appelle également à la grève. Les perturbations seront fortes, mais un peu moins que le 19 janvier : seule la petite ligne 3 bis sera totalement fermée, les autres seront ouvertes seulement aux heures de pointe, et parfois pas en entier, avec moins de métros que d'habitude. Les RER de la RATP seront aussi perturbés. Quant aux bus et aux tramways, la mobilisation y sera plus indolore pour les passagers, avec huit trams et bus sur dix en moyenne.

À LIRE AUSSIJean Castex brave l'enfer de la RATP

Dans les autres métropoles, le service sera aussi fortement dégradé. À Lyon, par exemple, une ligne de métro sera totalement fermée et les autres fermeront plus tôt le soir. Idem à Marseille, avec une ligne de métro fermée et de nombreux bus qui resteront au dépôt, ou encore Toulouse, où le trafic est également annoncé comme « très perturbé » le mardi 31 janvier.

Un avant-goût de ce qui pourrait attendre les usagers en février, les syndicats appelant déjà à une nouvelle mobilisation les 7 et 8 février, alors que les vacances scolaires auront commencé pour la zone A, puis à une grève reconductible « dès la mi-février ». De son côté, FO transports entend « désorganiser le fonctionnement des entreprises » en appelant à la grève une heure par jour en début de service dès le 31 janvier.

Transport aérien

Dans le secteur aérien, l'Aviation civile a annoncé qu'un vol sur cinq serait annulé à l'aéroport d'Orly ce mardi. Cela n'exclut pas des perturbations dans les autres aéroports, ni même des mobilisations au sein des compagnies qui pourraient les conduire à supprimer des vols supplémentaires.

Éducation nationale

Le syndicat Sud-Éducation appelle à une grève reconductible dès le 31 janvier. Dans l'enseignement, la première journée de mobilisation avait été très suivie, avec 65 % de grévistes parmi les professeurs du secondaire et 70 % parmi les professeurs du primaire, selon les syndicats ; 34,66 % et 42,35 % selon le ministère.

À LIRE AUSSIGrève à l'école : « On s'organise, on n'a pas le choix ! »

Carburant

La CGT chimie avait pris les devants et annoncé, dès le départ et de façon unilatérale, plusieurs actions après le 19 janvier, dont une de 48 heures qui débute ce jeudi 26 janvier, puis une nouvelle de 72 heures le 6 février. Elle proposera ensuite une grève reconductible aux salariés du secteur.

Énergie

Le secteur des industries électriques et gazières voit lui aussi son régime spécial menacé, pour les nouveaux entrants, par le projet de réforme. Une grève reconductible, lancée par la CGT, est en cours depuis le 19 janvier. Entre les journées de mobilisation, le syndicat souhaite également mener des « temps forts », notamment des opérations de gratuité pour réduire la facture de particuliers ou de boulangers, par exemple, ou encore des rétablissements de lignes coupées.

La CGT menace par ailleurs toujours de mener des coupures d'électricité ciblées pour protester contre le projet de réforme du gouvernement. Plusieurs ont eu lieu le 19 janvier, touchant notamment une zone industrielle de Massy près de Paris, ou encore la permanence de Figeac de la députée Renaissance du Lot, Huguette Tiegna, qui a porté plainte, selon La Dépêche du Midi.

Des pratiques illégales assumées par le patron de la CGT, Philippe Martinez, qui expliquait sur RTL vouloir « essayer de faire vivre quelques heures, quelques jours, aux milliardaires, la situation que vivent les millions de foyers en précarité énergétique ». Une méthode critiquée par d'autres syndicats, le président de la CFE-CGC estimant notamment que cela « affaiblit le mouvement ».

Stations de ski

Deux revendications en une pour les salariés des remontées mécaniques, dont les syndicats appellent à la grève ce mardi 31 janvier contre la réforme des retraites, mais aussi contre le nouveau régime d'assurance chômage, plus restrictif, des saisonniers. Le préavis de FO est illimité, mais uniquement pour une question de délais légaux, assure le syndicat, qui dit ne pas vouloir « fragiliser encore des entreprises déjà en difficulté » après plusieurs saisons bouleversées par la pandémie. « Les remontées fonctionneront normalement à partir du lendemain. »

À LIRE AUSSIMélenchon manifeste à Marseille contre les retraites : « C'est mon kif ! »

Et après ?

Cette deuxième étape devrait être suivie de nouvelles journées de grève, les syndicats ayant prévenu qu'ils poursuivraient la mobilisation jusqu'au retrait du texte. Les prochaines grèves pourraient générer des perturbations en pleines vacances scolaires, qui débutent le 4 février pour la zone A. « À partir du moment où le gouvernement s'entête sur ce qui fait conflit, il y a possibilité de journées d'action pendant les vacances scolaires », a prévenu Philippe Martinez sur RTL.

Une, voire plusieurs dates de nouvelles mobilisations devraient être annoncées dans la foulée ce mardi 31 janvier. Reste à voir si la mobilisation ne faiblit pas dans le temps. La CFDT souhaite notamment des mobilisations le week-end pour rallier encore plus de monde, une possibilité sur la table.