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Grève du 31 janvier : mobilisation en hausse, 30 interpellations... ce qu'il faut retenir des manifestations du jour

Après un mouvement de contestation très suivi le mardi 19 janvier, ce mardi 31 janvier, la bataille contre le projet de réforme des retraites du gouvernement s’est livrée une fois de plus dans la rue avec 2,8 millions de manifestants en France, selon la CGT (1,272 million selon la police).

Les Français apparaissaient une nouvelle fois fortement mobilisés mardi contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, auquel s’opposent les principales organisations syndicales dans un rare front uni et une grande partie de l’opposition. Le syndicat CGT annonçait mardi soir le chiffre de 500 000 manifestant à Paris (87 000 selon la police) et 2,8 millions en France (1,272 million selon la police).

Forte du succès de la première journée de mobilisation nationale, l’intersyndicale a appelé à un mouvement encore plus massif que celui du 19 janvier, qui a réuni plus d’un million de manifestants à travers la France, selon les autorités, plus de deux millions selon la CGT.

Au départ de la manifestation parisienne, en début d’après-midi sur la Place d’Italie, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a annoncé des chiffres plus élevés que ceux de la première journée de mobilisation pour les rassemblements qui ont eu lieu dans la matinée en province, même si le nombre de grévistes semblait en baisse dans certains secteurs.

 "Ce qui nous remonte des différents lieux de manifestations, c’est mieux que le 19 janvier", a approuvé son homologue de la CFDT, Laurent Berger. On a le sentiment qu’on va faire encore plus de manifestants, ce qui est un vrai signal pour le gouvernement. C’est très mobilisé dans le privé, dans la métallurgie, le social, la santé... "

Pour LR, La réforme ne sera pas votée "en l'état actuel"

L’opposition fait parallèlement monter la pression alors que le projet de réforme a entamé lundi son parcours législatif à l’Assemblée nationale. Chez Les Républicains (LR, droite), sur lesquels compte le gouvernement pour obtenir une majorité parlementaire, on indique que la réforme ne sera pas votée "en l’état actuel".

Le numéro deux du parti Aurélien Pradié a conditionné mardi son vote à l’adoption d’un amendement déposé par son parti afin que les personnes ayant commencé à travailler avant l’âge de 21 ans puissent prendre leur retraite après 43 annuités, même si elles n’ont pas atteint l’âge légal de 64 ans.

"Une forme d’insurrection ", a déclaré Jean-Luc Mélenchon

De leur côté, la gauche et l’extrême droite, toutes deux opposées à la réforme, entendent mettre le Président Emmanuel Macron encore plus en difficulté en réclamant l’organisation d’un référendum sur la réforme, très impopulaire dans l’opinion.

Défilant mardi à Marseille, ville dont il est député, Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu’une motion référendaire déposée par l’alliance de gauche Nupes serait débattue lundi à l’Assemblée, le Rassemblement national (extrême droite) assurant de son côté que c’est son texte qui sera examiné. "C’est une journée historique", a déclaré l’élu de La France insoumise (LFI) à propos de la mobilisation du jour. "Nous entrons dans une nouvelle phase (...) C’est une forme d’insurrection (...) Macron est certain de perdre."

Des perturbations dans les transports

Le mouvement de grève a fortement perturbé l’activité dans certains secteurs, notamment à la SNCF et à la RATP, qui avaient annoncé lundi que le trafic serait très limité, y compris pour les TGV, voire quasi nul sur certaines lignes. Mais pour les syndicats, la difficulté va être de maintenir le momentum alors que l’inflation érode le pouvoir d’achat et que de récentes grèves visant à revendiquer des augmentations de salaires ont entamé la capacité de mobilisation. Mardi, le taux de grévistes apparaissait déjà en recul par rapport au 19 janvier dans plusieurs entreprises ou secteurs d’activité, même si l’impact du mouvement social restait significatif.

"La tension va monter", Philippe Martinez (CGT)

A la SNCF, en dépit des perturbations massives, une source syndicale a évoqué 36,5 % de grévistes à la mi-journée, soit environ 10 points de pourcentage de moins qu’il y a douze jours.

Chez EDF, 40,3 % des employés étaient en grève, un peu moins que le 19 janvier (44,5 %), selon les chiffres de la direction. La tendance était similaire chez Engie, qui a fait état de 34,3 % de grévistes, contre 40 % le 19 janvier. Dans les raffineries, la CGT a dit avoir atteint des taux de 75 à 100 % de grévistes, des chiffres contestés par TotalEnergies qui a évoqué 55 % de grévistes dans l’ensemble de ses sites de raffinage et dépôt.

Le ministère de l’Education nationale a avancé un taux de grévistes de 23,52 %, contre 35,15 % le 19 janvier. Dans les seuls collèges et lycées, il atteignait 25,22%, selon le ministère, les syndicats parlant de leur côté de 55%. "Est-ce qu’on a Président et un gouvernement qui écoutent la colère ?", s’est interrogé Philippe Martinez avant le départ du cortège. Dans le cas contraire, a-t-il prévenu, « la tension va monter ».

30 interpellations à Paris

Mardi soir, trente personnes avaient été interpellées à Paris en marge de la manifestation contre la réforme des retraites a annoncé la préfecture de police de Paris. Le gouvernement avait mobilisé quelque 11 000 policiers et gendarmes, soit un millier de plus que le 19 janvier, pour éviter tout débordement.