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Grève du 31 janvier : moins de grévistes ce mardi mais de fortes mobilisations

Grève du 31 janvier : moins de grévistes ce mardi mais de fortes mobilisations GREVE 31 JANVIER. La grève du 31 janvier a été suivie dans plusieurs secteurs et a entrainé d'importantes perturbations mais en nombre les grévistes sont moins nombreux que lors de la précédente mobilisation contre la réforme des retraites. Tous les chiffres.

La grève de ce mardi 31 janvier 2023 a particulièrement touché le secteur des transports, tant du côté de la SNCF que de la RATP à Paris, mais aussi plusieurs autres réseaux de métros et tramways partout en France. Dans la capitale, le métro a tourné au ralenti, tout comme à Marseille où la ligne 1 était fermée et la cadence des tramways considérablement allégée. Du côté de Lyon, c'est la ligne B du métro qui ne circulait pas, les autres lignes étant épargnées. En revanche, la fréquence de tramways était particulièrement réduite sur toutes les lignes.

Ce mardi, plus de 200 manifestations ont été organisées partout en France, en métropole mais aussi dans les DOM-TOM. Une importante mobilisation dans toutes les régions du pays, équivalente et souvent supérieur à celle du 19 janvier. En tête des cortèges qui ont réuni les opposants à la réforme des retraites, les organisations syndicales évidemment, auxquelles se sont joints des partis politiques de gauche, également contre le projet du gouvernement.

Après une tentative ratée lors de la précédente journée de mobilisation, un drapeau français a été incendié sur le toit de l'Office de Tourisme de Lyon mardi 31 janvier. Plusieurs individus au visage caché étaient à la main-d'œuvre. Un drapeau de l'Union européenne a subi le même sort. La préfète, Fabienne Buccio, n'a pas manqué de réagir, condamnant "fermement les dégradations des drapeaux français et européen commises en marge de la grève du 31 janvier". Elle a aussi déploré "les tags haineux inscrits à l'encontre des forces de l'ordre". Des actes "contraires aux valeurs républicaines", a-t-elle jugé.

À Lyon, plusieurs dizaines de milliers de manifestants étaient mobilisés ce mardi 31 janvier 2023, même si les chiffres divergent quelque peu d'une source à l'autre. Selon les syndicats, 45 000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale des Gaules. La préfecture avance, elle, le chiffre de 25 000 manifestants. Le défilé a été marqué par quelques échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants. Des jets de projectiles ont été constatés sur place, rapporte notamment Lyon Mag, tandis que les forces de l'ordre ont riposté avec des gaz lacrymogènes, ainsi qu'un canon à eau.

Au tour d'EDF de rendre public les estimations sur le nombre de grévistes au sein de l'entreprise. La direction de la société annonce 40,3% de salariés en grève sur l'ensemble de ses sites ce mardi 31 janvier contre 44,5% lors de la précédente manifestation. Le mouvement de grève aurait aussi entrainé des baisses de production de l'ordre de 3000 MW d'après les estimations faites à la mi-journée par la CGT.

Les grèves et les manifestation suffiront, on va continuer de se mobiliser", a affirmé Laurent Berger, le patron de la CFDT au milieu de la manifestation parisienne. La mobilisation, "c'est pas ce biais là qu'on essayera de convaincre l'opinion - déjà bien convaincue - et le gouvernement qu'il ne faut pas voter la retraite à 64 ans. Le syndicaliste a ajouté en défendant la cause des travailleurs qui "n'ont pas envie d'être méprisés", ou "qu'on leur dire qu'il faut travailler plus longtemps" : "Ils travaillent déjà, ils veulent être reconnus et disent non à la retraite à 64 ans".

Les syndicats dont la CGT n'écartent pas la possibilité de "durcir le ton" avec les grèves. "La question des grèves reconductibles est posée. Il y a déjà des journées qui sont programmées dans certaines professions dès la semaine prochaine", a fait savoir Philippe Martinez sans pour autant vouloir "anticiper les discussions de ce soir" avec l'ensemble des syndicats qui devront décider à l'unanimité d'une nouvelle grève nationale. L'objectif reste le même : "Obliger le gouvernement à retirer son projet".

"On est au moins aussi nombreux et d'après les premiers chiffres c'est même plus nombreux que le 19 janvier dans toutes les villes", a assuré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT devant les médias avant le départ de la manifestation parisienne. "Il y a beaucoup de gens du privé, y compris des ingénieurs et des cadres. Ce qui est intéressant, c'est qu'on le savait il y a des gens [qui manifestaient le 19, ndlr] qui pour des raisons de pouvoir d'achat ne sont pas là et pourtant on est plus nombreux. Ca veut dire que d'autres qui n'étaient pas là le 19 janvier sont venus", a souligné le syndicaliste.

Les chiffres de la grève sont aussi tombés chez TotalEnergie et le géant du pétrole a compté 55% de grévistes parmi ses salariés ce mardi marin. La direction avait compté 65% des salariés grévistes lors de la première grève. Le taux annoncé par la société pétrolière est nettement en-deçà des chiffres avancés par les syndicats qui comptent entre 75% et 100% des grévistes selon les sites.

A la SNCF, 36,5% des salariés feraient grève ce mardi 31 janvier selon une source syndicale auprès de l'AFP. Ce chiffre est inférieur à la mobilisation annoncée le 19 janvier par la direction de la société de transports (46,3%). La SNCF ne s'est pas étendue sur ces chiffres.

Les grèves et notamment celle du 31 janvier sont l'expression de l'opposition citoyenne à la réforme des retraites d'Emmanuel Macron. Galvanisés par la mobilisation des Français contre le projet de loi à l'appel des syndicats, plusieurs politiques ont suggéré le recours au référendum. Une voie qui selon eux devient inéluctable pour le gouvernement et qui permettraient de prouver à l'exécutif que la réforme est rejetée par une majorité de travailleurs. Après un député d'Horizon, Fabien Roussel, c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon de soutenir l'organisation d'un référendum.

C'est une mobilisation décidée tardivement mais qui est bien au rendez-vous ce mardi 31 janvier. Plusieurs dizaines de mairies, occupées pour la plupart par des élus de gauches, ont fermé leurs services pour la journée de grève. Le mouvement a été en partie initié par la mairie de Paris, portée par Anne Hidalgo, au grand dam de nombreux politiques de l'opposition et de la majorité qui ont fustigé une accaparation de la municipalité pour la défense d'opinion personnelle et un "problème moral ou politique" d'après l'expression du ministre du Travail, Olivier Dussopt. Reste que malgré la critique, les édiles grévistes ont tenu parole pour permettre aux agents publics qui le souhaitaient de prendre part aux mobilisations.

Selon les différents leaders syndicaux, un troisième acte dans la lutte contre la réforme des retraites est possible si le gouvernement n'entend pas et ne réagit pas aux revendications des organisations de travailleurs. Mais pour l'heure tout n'est qu'à l'état d'hypothèse. La suite du mouvement social sera décidée lors d'une réunion de l'intersyndicale prévue ce mardi 31 janvier à 18 heures et officialisé aux alentours de 19h45 lors d'une conférence de presse.

Non seulement de baisser la production d'électricité, les salariés grévistes du secteur de l'énergie poursuivent les opérations "Robin des bois" pour la grève du 31 janvier. Au lieu de couper le courant, les travailleurs le distribue gratuitement à certains établissements comme les hôpitaux, les écoles ou les logements HLM. Une initiative saluée par les syndicats mais aussi par les politiques comme le communiste Fabien Roussel qui soutient la grève. Invité de Public Sénat, le patron du PCF ne s'est pas opposé à des actions plus radicales comme les coupures visant les élus favorables à la réforme des retraites.

Alors que pour la deuxième fois une grève et une mobilisation nationale sont organisées contre la réforme des retraites, les négociations sur le projet de loi semblent inenvisageables. Pourtant l'intersyndicale n'en démord pas il faut que le gouvernement recule au moins sur le report de l'âge légal à 64 ans et l'allongement de la durée de cotisations. Des critères sur lesquels la Première ministre a fait preuve d'inflexibilité en rappelant notamment que le départ à la retraite à 64 ans n'est "pas négociable". Selon Philippe Martinez, patron de la CGT, il ne l'a "jamais été". Au micro de RMC-BFMTV ce matin, le syndicaliste a assuré que "toutes les propositions [des syndicats] ont été balayées d'un revers de la main" par l'exécutif. Une autre raison de faire grève ce 31 janvier.

La grève du 31 janvier bat son plein et déjà des appels pour de prochaines manifestations résonnent. Le syndicat FNME-CGT, par la voix de son secrétaire national Fabrice Coudour, appelle notamment à une grève chez EDF et sur tous les sites des industries électriques pour les 6,7 et 8 février. Il se calque ainsi sur l'appel à la grève lancé dans les raffineries.

Dans les écoles, le taux d'enseignants grévistes est de 26,65% dans le primaire et de 25,22% dans les collèges et les lycées d'après les chiffres donnés par le ministère de l'Éducation nationale. Un chiffre diminué de moitié par rapport aux estimations rendues par le syndicat Snes-FSU il y a quelques minutes (55% de professeurs en grève dans le secondaire).

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