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Grève du 7 février contre la réforme des retraites en direct : l’intersyndicale appelle à amplifier le mouvement

Manifestation contre la réforme des retraites à Lille, le 19 janvier 2023.

Live en cours

Les deux premières journées de grève et de manifestations ont réuni plus d’un million de personnes et la dernière a même dépassé le record de participation de 2010. La réforme, elle, a commencé à être examinée à l’Assemblée.

Manifestations contre la réforme des retraites, troisième round

  • Classes fermées, trains annulés et nombreux défilés prévus : les syndicats organisent mardi une troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites pour mettre la pression sur l’exécutif et les députés, qui viennent d’ouvrir les hostilités dans l’hémicycle.
  • Dans le secteur clé des transports, les grèves ont un peu moins d’incidence sur le trafic, mais la circulation des trains et des métros reste « fortement perturbée » à la SNCF et à la RATP.
  • Les grévistes d’EDF ont procédé, entre lundi et mardi, à des baisses de production d’électricité de près de 4 500 MW – l’équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires –, mais sans provoquer de coupures.
  • Unis contre le report de l’âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) espèrent une mobilisation aussi forte que les 19 et 31 janvier.
  • Vacances obligent, moins de grévistes sont attendus chez les enseignants. A l’université de Rennes-2, les étudiants ont voté le blocage lundi.
  • Avec plus de 200 rassemblements prévus dans le pays, une source sécuritaire évoque une fourchette de 900 000 à 1,1 million de manifestants, dont 70 000 à Paris. Pour encadrer les foules, 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4 000 dans la capitale.

Tout le live

Philippe Martinez déplore « l’ego surdimensionné » d’Emmanuel Macron

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé mardi matin sur RTL « l’ego surdimensionné » d’Emmanuel Macron, accusé par le dirigeant syndical de vouloir faire passer la réforme des retraites à tout prix. Le chef de l’Etat veut « montrer que lui, il est capable de faire passer une réforme. Quel que soit l’avis de l’opinion publique, quel que soit l’avis des citoyens et c’est dangereux de raisonner comme ça », a déclaré M. Martinez. « Le président de la République joue avec le feu », a-t-il insisté.

Il a aussi appelé l’exécutif et les députés, qui ont commencé lundi l’examen du texte, à « écouter le peuple ». « Si (...), une fois qu’on est élu, on fait ce qu’on veut et on n’écoute plus, forcément, il ne faut pas s’étonner (...) de l’abstention et du risque que dans quelques années (...) ça soit le Rassemblement national qui prenne les clés de l’Elysée », a fait valoir M. Martinez.

Dans un entretien au journal La Croix mardi, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a également enjoint l’exécutif à écouter le mouvement social. « Le 31 janvier, 1,27 million de personnes ont refusé pacifiquement la réforme dans la rue. Quelle serait la perspective si elles ne recevaient pas de réponse ? Faut-il l’outrance, la violence et la hargne pour se faire entendre ? » a-t-il interrogé en référence au mouvement des « gilets jaunes ». « Ce n’est pas une menace – je me battrai pour rester dans un cadre respectueux –, mais on ne peut répondre à cette tension sociale que par l’exercice démocratique du pouvoir. Cela passe aussi par l’écoute de la société », a-t-il mis en avant.

Plus de 50 % de grévistes chez TotalEnergies selon la direction, entre 75 et 100 % d’après la CGT

Plus d’un salarié sur deux (56 %) des raffineries TotalEnergies étaient en grève mardi à l’appel de la CGT, selon la direction, et entre 75 et 100 % selon les sites, a estimé le syndicat. « Les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour », a également annoncé la direction.

La CGT dénombrait 75 % de grévistes à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), 87 % à la raffinerie de Normandie, la plus importante de France, 90 % à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), et 100 % au dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque (Nord).

La direction de TotalEnergies a aussi précisé qu’« il n’y a pas de manque de carburants » dans les stations-service du groupe et assuré que « les stocks en dépôts et en station-service sont à un niveau satisfaisant ».

Olivier Dussopt défend une réforme « nécessaire » pour « sauver » le système

Invité sur RMC mardi matin, le ministre du travail, Olivier Dussopt, a plaidé en faveur d’une réforme des retraites « nécessaire parce que si on tient au système, qui est déficitaire, il faut le sauver »« Nous avons aujourd’hui un peu plus d’1,5 cotisant pour un retraité. Il y a 30 ans, c’était trois cotisants pour un retraité. Il faut faire quelque chose », a insisté le ministre, ajoutant : « Le système sera déficitaire d’1,8 milliards en 2023. Dès 2027, c’est 12,5 milliards par an. (...) Si on ne fait rien, il n’y a pas de nouveau droit. »

La réforme « n’est pas injuste pour les femmes », a également assuré M. Dussopt. Selon l’étude d’impact du projet de loi présenté le 23 janvier par le gouvernement, la réforme va pousser les femmes à prolonger un peu plus leur activité que les hommes. « Jusqu’à il y a un an, les femmes partaient plus âgées que les hommes, parce que leurs carrières sont hachées. Aujourd’hui, c’est le même âge », a justifé le ministre. Sur la question des trimestres de maternité, « on va ouvrir un débat sur les droits familiaux », a-t-il affirmé.

Quelle est la légalité de ces initiatives ? Pour un salarié du privé, est-ce compliqué de se mettre en grève et faut-il déposer un préavis ? Que perd-on en rémunération ? Nos réponses à vos questions :

Lire aussi : Droit de grève : préavis, rémunération, réquisitions… Que dit la loi ?

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Manifestations contre la réforme des retraites, troisième round

  • Classes fermées, trains annulés et nombreux défilés prévus : les syndicats organisent mardi une troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites pour mettre la pression sur l’exécutif et les députés, qui viennent d’ouvrir les hostilités dans l’hémicycle.
  • Dans le secteur clé des transports, les grèves ont un peu moins d’incidence sur le trafic, mais la circulation des trains et des métros reste « fortement perturbée » à la SNCF et à la RATP.
  • Les grévistes d’EDF ont procédé, entre lundi et mardi, à des baisses de production d’électricité de près de 4 500 MW – l’équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires –, mais sans provoquer de coupures.
  • Unis contre le report de l’âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) espèrent une mobilisation aussi forte que les 19 et 31 janvier.
  • Vacances obligent, moins de grévistes sont attendus chez les enseignants. A l’université de Rennes-2, les étudiants ont voté le blocage lundi.
  • Avec plus de 200 rassemblements prévus dans le pays, une source sécuritaire évoque une fourchette de 900 000 à 1,1 million de manifestants, dont 70 000 à Paris. Pour encadrer les foules, 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4 000 dans la capitale.

Avant la manifestation à Alès, dans le Gard, au cœur d’un bassin mino-métallurgique en convalescence

Tout au long de la journée, les correspondants du Monde seront mobilisés dans différentes villes pour suivre les manifestations contre la réforme des retraites.

A Alès, sous-préfecture du Gard qui compte 40 000 habitants, près de 10 000 personnes ont participé à la manifestation du 19 janvier – du jamais vu depuis des années. L’affluence n’a pas faibli le 31 janvier. Entre ces deux dates, des rassemblements ont été organisés devant la sous-préfecture du Gard et des réunions d’information dans les villages des environs.

Dans cette petite ville de province, sur un territoire économiquement défavorisé, cette forte mobilisation rappelle à beaucoup les années 1970, lorsque toute la ville défilait contre la fermeture des mines. Depuis, malgré l’arrivée de certaines industries (Alstom, Crouzet, Schneider Electric…), le bassin mino-métallurgique semble être en convalescence et peine à retrouver son dynamisme. Le chômage y est toujours important (27 % des 15-69). Située aux portes des Cévennes, la ville est aussi devenue une place forte des anti-Macron, allant de ceux qui s’opposent à la réforme de l’assurance-chômage à ceux qui ne voulaient pas entendre parler du passe vaccinal.

Agathe Beaudouin (Nîmes, correspondante )

Avant la manifestation à Rodez, dans l’Aveyron, un départemental rural et vieillissant

Tout au long de la journée, les correspondants du Monde seront mobilisés dans différentes villes pour suivre les manifestations contre la réforme des retraites.

A Rodez, chef-lieu du département de l’Aveyron, cette troisième journée de manifestations va-t-elle battre un nouveau record ? Le 31 janvier, ils étaient environ 13 000 à défiler dans les rues de la capitale rouergate. De mémoire d’Aveyronnais, « on n’avait jamais vu ça depuis les grandes manifs des années 1970 contre le camp militaire du Larzac », selon l’intersyndicale.

Dans la préfecture de 25 000 habitants, mais aussi à Millau ainsi qu’à Villefranche-de-Rouergue, dans un département plutôt conservateur qui vote centre-droit, la mobilisation a surpris. Au pays du peintre Pierre Soulages et du Roquefort, l’inquiétude concerne notamment l’emploi. Fin 2021, le plus gros employeur de Rodez, l’équipementier Bosch, avait annoncé le licenciement de 750 personnes sur un total de 1 250 salariés. A Decazeville, c’est la fonderie SAM qui avait licencié 315 personnes la même année.

De quoi alimenter l’angoisse dans un départemental plutôt rural et vieillissant : « Une personne sur trois a 60 ans ou plus contre une sur quatre en France métropolitaine et la part des 75 ans ou plus est particulièrement élevée : 14 % contre 9 % en métropole », selon les chiffres publiés par l’Insee en 2022.

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

Environ 4 500 MW de baisses de production d’électricité dans les centrales d’EDF, annonce la CGT

Les grévistes d’EDF ont procédé, entre lundi et mardi, à des baisses de production d’électricité de près de 4 500 MW – l’équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires –, mais sans provoquer de coupures, pour s’opposer à la réforme des retraites, a appris l’AFP auprès de la CGT.

Plusieurs centrales nucléaires, comme celle de Paluel (Seine-Maritime) et de Dampierre (Loiret), mais également la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) ou encore la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône) étaient touchées, avec « de forts taux de grévistes » et des « filtrages à l’entrée des sites », selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

Dès ses prémices, le débat sur la réforme des retraites s’est heurté aux antagonismes d’un Hémicycle morcelé. Il a fallu attendre 23 heures, lundi 6 février, pour que les députés examinent les premiers amendements sur les 16 500 jugés recevables du projet de loi qui prévoit le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans d’ici à 2030.

Avant cela, c’est dans une atmosphère chaotique que les députés de la coalition présidentielle et Les Républicains (LR) ont rejeté en début de soirée une motion de rejet préalable du texte, défendue par La France insoumise (LFI), puis une motion référendaire, portée par le Rassemblement national (RN), à l’issue de plusieurs heures de débats tendus.

 Trafic « perturbé » en Ile-de-France

La circulation des métros et RER sera « très perturbée » mardi, malgré une nette amélioration par rapport aux deux précédentes journées de grève, selon la RATP. Aucune ligne de métro ne devrait être entièrement fermée.

Les lignes 8 et 13 seront ouvertes aux heures de pointe – de 6 h 30 à 9 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30 – sur une partie de leur parcours, avec 1 rame sur 3. Les lignes 3, 10 et 11 fonctionneront également à des heures de pointe élargies – très variables –, mais sur toute leur longueur, avec 1 rame sur 2 ou 1 rame sur 3.

Les lignes 2, 5, 6, 7, 7 bis, 9 et 12 fonctionneront toute la journée, avec 1 rame sur 3 dans le pire des cas, 2 sur 5 au mieux.

La ligne 4, partiellement automatisée, roulera toute la journée, avec 1 rame sur 2.

Les lignes 1 et 14, automatisées, fonctionneront normalement.

Un certain nombre de stations resteront fermées, comme Alésia, Barbara, Hôtel de Ville, Opéra, Réaumur-Sébastopol ou République.

On comptera 3 trains sur 5 sur le RER A, 1 train sur 2 sur la partie sud du RER B.

La situation devrait être bien meilleure pour les autobus RATP, avec 8 passages sur 10 à Paris et en petite couronne.

Côté tramways, la RATP prévoit un trafic normal sur toutes les lignes.

Les syndicats espèrent une mobilisation aussi forte que les 19 et 31 janvier

Du côté des syndicats, la détermination ne faiblit pas. Outre cette journée d’action, une autre mobilisation est prévue samedi 11 février, après deux journées de manifestations, les 19 et 31 janvier. Le ministère de l’intérieur avait alors comptabilisé 1,272 million de manifestants. Une affluence qui dépasse celle mesurée au pic de la mobilisation de 2010 (1,25 million de manifestants).

C’est une semaine de mobilisation, « avec deux dates et un point d’orgue », les défilés du mardi 7 et du samedi 11, auxquels « il faut venir massivement », a dit le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dimanche. « On a conjugué un jour en semaine et un samedi, on verra sur l’ensemble des deux jours, malgré cette période de vacances scolaires » (les congés de février), a renchéri le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, vendredi.

Bienvenue dans ce direct

Bonjour à toutes et à tous,

Bienvenue dans ce live. Nous allons suivre la troisième journée de mobilisation intersyndicale contre le projet de loi sur la réforme des retraites. Galvanisés par le succès des deux premières journées de manifestations – respectivement 1,12 et 1,27 million de personnes à travers la France selon les autorités, plus de deux millions et plus de 2,5 millions d’après les organisateurs –, les 19 et 31 janvier, les huit principaux syndicats ont de nouveau appelé à manifester, mardi 7 février. Plus de 200 rassemblements sont prévus à travers la France. A Paris, le cortège défilera à partir de 14 heures de la place de l’Opéra à Bastille.

Le contexte

  • Après deux journées de grève et de manifestations, les 19 et 31 janvier, dont la dernière a dépassé le record de participation de 2010, l’intersyndicale a annoncé deux nouvelles journées d’action, les mardi 7 et samedi 11 février.
  • La deuxième journée de mobilisation a réuni le 31 janvier plus de 1,27 million de personnes, selon le ministère de l’intérieur (plus de 2,5 millions, selon les syndicats), soit davantage que la première du 19 janvier (1,12 million de personnes, selon les autorités), et que le record historique de 2010. « Il faut amplifier » la mobilisation, a enjoint le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. Les syndicats restent toutefois prudents sur leurs chances d’égaler la mobilisation du 31 janvier.
  • Dans l’opinion, la contestation va grandissante contre la réforme phare du second quinquennat Macron. Mais le gouvernement n’en démord pas : elle est « indispensable » pour « préserver notre système de retraites par répartition », a réaffirmé jeudi la première ministre, sans dévier sur le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans.
  • Tchat. La bataille sur la réforme des retraites, qui s’est également engagée lundi après-midi à l’Assemblée, promet par ailleurs d’être une course d’obstacles pour le gouvernement. Mariama Darame et Jérémie Lamothe, journalistes en charge du Parlement, répondront à vos questions à partir de 12 heures.

Nos contenus sur la réforme des retraites :

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