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Grève du 7 février : Les chauffeurs de bus se mobilisent-ils moins à la RATP ?

« Un trafic très perturbé » pour les RER et métros, mais huit bus sur dix en circulation ce mardi. Ce dernier secteur de la RATP serait-il alors moins touché par le préavis de grève interprofessionnelle ? Si la régie des transports parisiens comme les syndicats indiquent que les conducteurs de bus ont tendance à moins se mobiliser que leurs homologues des réseaux ferrés, – on se souvient tous des bus complètement bondés de décembre 2019 alors qu’une majorité des lignes de métros était à l’arrêt, ou ne circulait qu’en heures de pointe au ralenti -, la tendance s’avère plus prononcée depuis le début de la grève contre la réforme des retraites version 2023. Le 31 janvier déjà, les prévisions de circulation annonçaient huit bus sur dix, et un trafic des Noctilien normal. Côté RER et métros, c’est un peu mieux que mardi dernier, quand cinq lignes avaient dû fonctionner sur une portion seulement.

La grève déclenchée en septembre par les conducteurs de bus RATP, qui a duré jusqu’en décembre, et dont a découlé l’accord majoritaire modifiant l’organisation et le temps de travail des conducteurs de bus et de tramway, semble avoir également pesé sur la mobilisation de ces personnels-là. « Et puis, l’ouverture du réseau de bus à la concurrence va tous les conduire à l’intégration dans une entreprise de droit privé, donc ils ne se battent plus pour le maintien des régimes spéciaux. Ils ont déjà perdu cette bataille-là », glisse Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral FO Transports.

Le régime spécial n’est plus un enjeu

Les conducteurs de bus ont mené leur propre mobilisation fin 2022, pour dénoncer l’ouverture du réseau de bus à la concurrence à partir du 1er janvier 2025, « ainsi que de nouvelles conditions de travail imposées par la direction », assure Jean-Christophe Delprat. Ils ont tapé dans leur porte-monnaie pendant plusieurs mois, à raison d’un à trois jours par semaine », ajoute le secrétaire fédéral FO Transports. Sans compter les pénuries de personnels, qui ont donc directement affecté des agents qui se battaient pour leurs salaires et leurs retraites : en septembre, le service de bus sur Paris intra-muros et en petite couronne affichait un taux de 25 % d’offre non réalisée, soit un bus sur quatre qui ne circulait pas.

Mais l’éclaircie est arrivée le 6 janvier avec la signature d’un accord, dont se félicite aussi la RATP : « c’est un accord gagnant-gagnant qui permet aux chauffeurs de bus de gagner plus en travaillant plus d’heures, pour un total de 372 euros brut par mois ». Et la direction de mettre dans la balance l’accord NAO, qui a également permis à tous ses salariés, d’obtenir une augmentation nette mensuelle de 105 euros. En ouvrant le porte-monnaie, Jean Castex donne donc l’impression d’avoir apaisé un climat social particulièrement tendu et ainsi contenté momentanément des chauffeurs de bus, pour qui la réforme des retraites se joue désormais avec les salariés du secteur privé.