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Grève le 19 janvier 2023 : transports, énergie et école mobilisés... Ce qui est prévu

Grève le 19 janvier 2023 : transports, énergie et école mobilisés... Ce qui est prévu GREVE 19 JANVIER. Les syndicats continuent d'appeler à la grève et à une "mobilisation massive" avec des millions de personnes dans les rues le 19 janvier 2023. Quels sont les secteurs qui ont déjà promis de prendre part au mouvement ?

"Le 19 janvier, il faut des millions de personnes en grève et dans la rue". Au micro de BFMTV le 13 janvier 2023, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a renouvelé son appel à des grèves et des manifestations jeudi prochain. Jour de "mobilisation massive" décrété par l'intersyndicale pour dénoncer et combattre la réforme des retraites présentée par le gouvernement Borne.

Les espoirs du syndicaliste vont plus loin et l'homme prévient d'ores et déjà que les grèves prévues ou attendues jeudi prochains ne seront que les premières d'une longue série : "C'est le premier rendez-vous, ça veut dire qu'il y en aura d'autres. Il y aura, je l'espère, plusieurs millions de grévistes et de manifestants. Parce que tout le monde est concerné." S'il faudra attendre le jour de la mobilisation pour savoir à quel point le mouvement est suivi, déjà plusieurs secteurs ont répondu positivement à l'appel à la grève : les transports, le secteur de l'énergie et du pétrole ou encore les écoles.

La colère continue de gonfler parmi les travailleurs et les syndicats et certains préviennent des risques encourus en cas de grève. Les raffineries de pétrole, qui étaient déjà en grève à l'automne dernier, ont par exemple prévenu que la mobilisation pourrait conduire à "baisses du débit" de carburant produit et livré. Face à quoi, la Première ministre a enjoint les syndicat à "ne pas pénaliser les Français". Pas sûr toutefois que le message soit entendu, au contraire le patron de la CGT le renvoi à Elisabeth Borne : "C'est elle qui aurait dû réfléchir avant de lancer cette réforme, c'est elle qui met le feu, ce n'est pas nous. Tous les syndicats, et c'est rare, l'ont prévenu. Qu'elle assume la responsabilité de la mobilisation."

Si tous les yeux sont rivés sur la grève intersyndicale du 19 janvier, les différents secteurs mobilisés n'ont pas mis de côté leur propre mobilisation. Car les mouvements sociaux prévus pour la fin du mois de janvier sont nombreux. Ce vendredi 13 janvier, la RATP est déjà en grève tandis que le domaine de la santé est aussi affecté par des grèves à l'hôpital et suivie par certains médecins libéraux.

Un appel à la grève intersyndical le 19 janvier 

Uni dans un front commun pour la première fois depuis 12 ans, les huit leaders des syndicats français ont appelé à faire grève et à manifester en bloc contre la réforme des retraites présentée par Elisabeth Borne le mardi 10 janvier et qu'ils jugent "injuste". La CFDT, la CGT, FO, la CFTC, l'Unsa, la FSU, la CFE-CGC et Solidaires invitent toutes leurs branches syndicales à stopper le travail et à battre le pavé. Beaucoup d'espoirs reposent sur cette journée de mobilisation car "le moment qui peut le plus fédérer dans le pays sera la date proposée par les organisations syndicales", reconnaissant la députée LFI Clémentine Autan sur BFMTV le 10 janvier.

Pour l'heure, les lieux de mobilisation n'ont pas été annoncés, mais plusieurs regroupements se feront dans toute la France, et pas uniquement à Paris. Sur le site de la CGT seront listés les divers lieux de regroupements. 

Toute la gauche, du PS aux écologistes, a appelé à rejoindre les rangs. "Mes baskets sont prêtes", déclarait à l'AFP Marine Tondelier, nouvelle secrétaire nationale d'EELV. Du coté du Parti communiste français, mené par Fabien Roussel, l'appel est partagé. Pourtant, toute l'opposition ne sera pas présente. Sur BFMTV, le secrétaire de la CGT, Philippe Martinez, a déclaré que n'était pas convié "les députés ou les représentants du Rassemblement national". Sur franceinfo, Laure Lavalette, porte-parole du RN à l'Assemblée nationale, déclarait plutôt que "les manifestations ne font pas partie de l'ADN" du parti.

La CGT-Pétrole appelle à plusieurs jours de grève

Le réforme des retraite "illégitime et inacceptable" ne doit pas entrer en vigueur pour les syndicats du secteur pétrolier. La CGT-Pétrole a invité les salariés à multiplier et intensifier les grèves ces prochaines semaines anticipant des "baisses de débit" et "l'arrêt des expéditions" de carburants, selon Eric Sellini le coordinateur national du syndicat chez TotalEnergie. 

Le syndicat prévoit une grève de 24 heures le 19 janvier, une autre de 48 heures, le 26 janvier et enfin une grève de trois jours à compter du 6 février. Un plan en trois étapes qui laisse la voie ouverte à une reconduction du mouvement social et même "si nécessaire, à l'arrêt des installations de raffinage". En réponse et avant de revivre la crise de l'automne, la Première ministre Elisabeth Borne a enjoint les grévistes à "ne pas pénaliser les Français" lors d'un déplacement le 12 janvier.

Le secteur de l'énergie mobilisé en janvier

"La grève commence le 19 janvier et s'arrêtera quand la réforme aura été retirée", assurait Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l'énergie CGT (FNME), sur franceinfo le 11 janvier, promettant toutefois : "Nous ne pénaliserons pas les usagers". Pour lui qui attend une mobilisation "massive et d'ampleur", "la grève reconductible va être posée, tout comme les actions sur nos outils de travail".

Outre le recul de l'âge légal du départ à la retraite, c'est la suppression des régimes spéciaux qui inquiète dans le secteur des industries électriques et gazières, comme chez EDF. "Nous ne voulons pas être la génération qui enterre le régime spécial de retraite. Nous sommes contre le dumping social et nous allons nous battre", a-t-il expliqué. Comme le rapporte Sébastien Miche, délégué général de la Fédération chimie énergie-CFDT, dont Le Figaro se fait l'écho, "les fédérations de l'énergie se rencontrent lundi prochain pour se concerter, mais la mobilisation attendue doit être forte".

Une grève à la RATP en janvier, et à la SNCF ?

La RATP est aussi partante pour prendre part à la grève du 19 janvier tout comme la SNCF. Le 4 janvier le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou a dit craindre une "réaction assez vive" des cheminots à la présentation de la réforme des retraites, à raison. Cette "réaction" pourrait "venir perturber l'entreprise" a t-il déclaré, pessimiste.

Mais avant la mobilisation du 19, la RATP a pris les devants avec la CGT qui a déposé un préavis de grève pour "l'ensemble du personnel, de toutes catégories et dans l'ensemble des services" ce vendredi 13 janvier. La date correspond à la tenue des négociations annuelles obligatoires et doit permettre à chaque salarié de "se faire entendre" selon le syndicat. Dans la liste des revendications : une "augmentation statutaire mensuelle de 300 euros, équivalente à 50 points d'indice" et désormais la lutte contre la réforme des retraites.

La fonction publique en grève en janvier

Mercredi 11 janvier, au lendemain des annonces d'Élisabeth Borne concernant la réforme des retraites, l'intersyndicale de la fonction publique a invité tous les agents à se mobiliser le 19 janvier, dénonçant une réforme "injuste et inutile". Dans un communiqué commun, CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires et UNSA "exigent" tout simplement du gouvernement "le retrait de son projet de reporter l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans et d'augmenter la durée de cotisation". Et de renchérir : "Les améliorations évoquées des droits des agents par la mise en place d'une retraite progressive dans certains cas, la conservation des droits liés au service actif et désormais leur portabilité, ne peuvent en aucun cas compenser le recul de l'âge d'ouverture des droits à la retraite ou l'allongement de la durée de cotisation."

Le secteur de la santé aussi en grève

Depuis le 10 janvier, les hôpitaux en proie à la crise sanitaire prennent part aux mouvements de grève sur l'initiative des branches santé de FO et la CGT. Dans un  communiqué, le syndicat FO se plaint "des conditions de travail inacceptables" et veut défendre un personnel soignant "épuisé". À l'hôpital, les revendications sont nombreuses : augmentation des salaires - certains militent pour un smic à 2000 euros -, une retraite à 60 ans et possiblement anticipée à 55 ans, mais aussi le recrutement de "200 000 agents dans les secteurs sanitaire, social et médico-social".

Quelques médecins sont encore en grève même si le mouvement n'a pas été reconduit à l'échelle nationale. "Médecins pour demain" explique que les grèves pourront continuer le samedi matin mais aussi de la PDSA, à savoir les médecins travaillant durant la permanence des soins donc le soir, la nuit mais aussi les week-ends. 

Les membres du collectif "Médecins pour demain" réclament une hausse des tarifs des consultations, un allégement de leurs tâches administratives ou encore des mesures incitatives pour diminuer le nombre de déserts médicaux. La première revendication est celle qui cristallise le plus les tensions. Les médecins réclament un doublement du montant de la visite, passant de 25 à 50€.

Des grèves dans l'Éducation nationale ?

L'Éducation nationale se prépare à une mobilisation des enseignants le 17 janvier après un appel lancé par plusieurs syndicats de l'enseignement. Parmi leurs revendications : la hausse des salaires et l'opposition à la réforme des retraites sans surprise, mais aussi la lutte contre la réforme des lycées pros et de la voie professionnelle qui est critiquée à bien des égards et depuis plusieurs mois.

Les gilets jaunes de retour ?

Les grèves de janvier pourraient être le point de départ du retour du mouvement des "gilets jaunes". Le samedi 7 janvier, entre 3 000 et 4 000 personnes ont manifesté partout en France pour donner un second souffle au mouvement citoyen qui luttait contre l'inflation et la réforme des retraites dès octobre 2018. Plusieurs pages Facebook appellent encore à reprendre les grandes thématiques de la rentrée sous une nouvelle lutte des gilets jaunes : lutte contre la réforme des retraites, l'inflation, les prix de l'énergie et du carburant ou encore l'utilisation du 49.3. Reste à voir si cet appel va être entendu.