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Grève SNCF : 60 % des TGV annulés ce week-end

Grève SNCF : 60 % des TGV annulés ce week-end
L’axe Atlantique est particulièrement touché, avec seulement 1 TGV sur 4, comme pour les Ouigo.

Photo AFP

publié le 2 décembre 2022 à 23h33, modifié à23h36.

Une grève de ses contrôleurs a contraint la SNCF à annuler 60 % des TGV et Intercités de vendredi à dimanche. De quoi laisser craindre de nouvelles perturbations lors des fêtes de fin d’année.

Les contrôleurs - appelés chefs de bord à la SNCF - ont décidé de cesser le travail pendant tout le week-end, avec une « reprise progressive » envisagée lundi, pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur statut. L’axe Atlantique est particulièrement touché, avec seulement 1 TGV sur 4, comme pour les Ouigo.

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« Au total, on est plus de 80 % à être en grève », assure Nicolas Limon, un des six membres fondateurs du Collectif national ASCT (CNA), qui compte près de 3.000 membres depuis son lancement en septembre en dehors de tout cadre syndical. Selon une source proche de la direction, 42 % des chefs de bord étaient en grève vendredi, un chiffre qui devrait monter dans le week-end.

Les syndicats (Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail, CFDT-Cheminots et FO-Cheminots) ont tous apporté leur appui au mouvement, à l’exception de la CGT-Cheminots.

« Une grève qu’on n’a pas vue arriver »

Les presque 10.000 chefs de bord de la SNCF, dont près de 3.000 travaillent sur les TGV et Intercités, ont une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs. Sans eux, les trains ne peuvent pas circuler. Le collectif a été reçu à deux reprises par la direction, mais sans avancées concrètes, avant de mettre sa menace de grève à exécution. « C’est une grève qu’on n’a pas vue arriver, ni nous ni les syndicats », a reconnu jeudi le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou.

« On n’est pas considérés comme des personnels roulants alors qu’on travaille trois week-ends par mois et qu’on ne dort pas chez nous dix soirs dans le mois », explique Nicolas Limon. Avec le CNA, il réclame l’intégration de diverses primes au salaire de base afin qu’elles soient prises en compte dans le calcul de la retraite. Ces primes indexées sur l’activité ne sont donc pas versées en cas d’arrêt maladie ou lors des congés.

La direction de SNCF Voyageurs dit avoir proposé « une augmentation de la prime de travail de 600 euros par an pour tous les chefs de bord », une intégration « partielle » de celle-ci « au salaire fixe en 2024 », « l’accélération de la progression de la rémunération » et « le passage à deux chefs de bord par rame pour tous les TGV Inoui d’ici trois ans ». Des propositions qui n’ont pas calmé la mobilisation. « Les réponses concernant la reconnaissance du métier et sa valorisation », ainsi que les propositions « sur le déroulement de carrière n’ont pas été jugées satisfaisantes », estiment Sud-Rail et la CFDT Cheminots.

Les syndicats, en soutien du collectif, ont déposé un préavis de grève pour les week-ends de Noël et du Nouvel An afin de mettre la pression sur la SNCF. Mais « on fera le maximum pour qu’il n’y ait pas de grève à Noël », a promis M. Limon. Cette mobilisation survient à la veille du début des négociations annuelles obligatoires, qui doivent s’engager mercredi au niveau du groupe SNCF. La CGT, Sud-Rail et la CFDT ont appelé à une « grève unitaire » ce jour-là.

La fréquentation des TER repartie à la hausse

La fréquentation des trains régionaux en France a fortement rebondi cette année, étant désormais supérieure de 10 % à son niveau 2019, année de référence avant la pandémie de Covid-19, a indiqué vendredi le directeur national des TER à la SNCF, Jean-Aimé Mougenot. Après un premier trimestre toujours en recul de 20 %, le rebond a été spectaculaire, si bien que les TER transportent actuellement 1,2 million de voyageurs par jour, contre 1,1 million en 2019.

Le responsable explique cette embellie par un retour à la normale après la crise sanitaire, la prise en cause de « l’urgence climatique qui rentre dans les têtes » et les prix moins élevés que la voiture. La fréquentation des TER avait progressé de 60 % entre 2002 - date à laquelle les régions les ont pris en main - et 2019, a rappelé M. Mougenot.
Quant à la ponctualité, avec 92,3 % de trains à l’heure, « nous avons rejoint le peloton de tête des pays européens », s’est-il félicité. L’offre, elle, est revenue « à 100 % à quelques ajustements près », selon lui.