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Guerre en Ukraine : à Vienne, un sommet pour faire taire les armes

Le mot d’ordre est clair : « Faire taire les armes et que la diplomatie commence. » À Vienne, un sommet pour la paix en Ukraine va rassembler, ces samedi et dimanche, plus de 800 organisations, associations, syndicats et citoyens. « La preuve, la moitié d’entre eux, dont des citoyens ukrainiens et russes, participeront personnellement aux discussions. La paix par des moyens pacifiques rappelle notre devise », constate Oleg Bodrov, membre du Bureau international pour la paix.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, le conflit a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des centaines de milliers de blessés, d’innombrables destructions. « La paix n’est pas seulement l’affaire des États et des diplomates, mais aussi de la société civile mondiale. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’un mouvement mondial exigeant que toutes les parties cessent de se battre et commencent à parler (…) une fenêtre d’opportunité est peut-être en train de s’ouvrir », affirment les organisateurs du sommet.

« Toutes les initiatives de paix sont utiles »

Au bout de 471 jours, les initiatives se multiplient au niveau diplomatique pour obtenir un cessez-le-feu. Après les propositions de la Chine, du Brésil, de l’Indonésie ou du pape François, six dirigeants de pays africains (Égypte, Sénégal, Zambie, Afrique du Sud, Ouganda et Congo-Brazzaville) travaillent sur un projet de médiation entre la Russie et l’Ukraine. Cyril Ramaphosa, le président sud-africain, l’a signifié le mois dernier, affirmant que Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, ses homologues russe et ukrainien, avaient « accepté de recevoir la mission et les chefs d’État africains, à Moscou et à Kiev ».

« Toutes les initiatives de paix sont utiles, notamment celles émanant des pays du Sud global, qui n’ont aucun intérêt dans ce conflit. L’Amérique du Sud, l’Afrique ou l’Asie sont directement impactées par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie qui en découle. Cela aggrave un contexte déjà difficile », estime Roland Nivet, porte-parole du Mouvement de la paix.

Rappeler les « racines du conflit »

Outre les organisations Bureau international de la paix, Codepink, assemblée du Forum social mondial, Transform ! Europe, Europe for Peace, International Fellowship of Reconciliation (Ifor), Peace in Ukraine, Global Campaign for Peace Education, Disarmament and Common Security (CPDCS), Prague Spring 2, présentes dans la capitale autrichienne, le président brésilien interviendra par vidéo.

Lula devrait porter dans son message de paix le non-alignement de son administration, qui a refusé d’envoyer des munitions à l’Ukraine ou d’appliquer des sanctions contre la Russie, et appelé au respect de l’ONU comme cadre international. Lors de ce sommet, le président brésilien et d’autres interlocuteurs souhaitent aussi rappeler les «racines du conflit» avec la politique d’élargissement de l’Otan qui « a nourri la stratégie de Poutine et justifié sa politique », rappelle Yurii Sheliazhenko, secrétaire exécutif du Mouvement pacifiste ukrainien.

Lever « un double rideau de fer »

Selon l’universitaire américain Jeffrey D. Sachs, pour aboutir à un processus de paix, il faudra traiter de « la question de l’élargissement de l’Otan, qui est au centre de cette guerre ». Le professeur à l’université de Columbia affirme que « cela ne justifie pas l’invasion de la Russie. Une bien meilleure approche pour la Russie aurait pu être d’intensifier la diplomatie avec l’Europe et avec le monde non occidental pour expliquer et s’opposer au militarisme et à l’unilatéralisme américains. Cela aurait été plus efficace ».

Le principal objectif du Sommet de la paix est de publier un appel mondial : la Déclaration de Vienne pour la paix. Celui-ci exhortera les dirigeants politiques à agir en faveur d’un cessez-le-feu et de négociations. Au terme du congrès, une marche vers les ambassades des différents pays de l’Otan, de la Russie et d’Ukraine et vers les organisations internationales établies à Vienne doit déboucher sur la remise officielle de cette déclaration. Pour Oleg Bodrov, l’un des enjeux de ce week-end est de renouer le dialogue.

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« La société civile en Russie traverse une période très difficile. Si, auparavant, sous l’Union soviétique, il y avait un rideau de fer construit d’un côté, nous vivons maintenant sous un double rideau de fer. L’un a été construit par le gouvernement russe, l’autre par les pays occidentaux. Nous devons surmonter ces barrières, forcer de nouveaux politiciens à construire un monde nouveau, plus sûr et plus juste », conclut-il.