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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 223e jour de l'invasion russe

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Les forces ukrainiennes ont repris la ville de Lyman à l'armée russe. © Metin Aktas / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Europe 1 avec AFP 16h51, le 04 octobre 2022
L'Ukraine a annoncé dimanche avoir repris la ville de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par la Russie, au moment où la Cour constitutionnelle russe a jugé légaux les traités d'annexion des territoires ukrainiens signés par Vladimir Poutine. Europe 1 fait le point au 223e jour de l'invasion russe de l'Ukraine.

"À partir de 12h30 locales (9h30 GMT), Lyman est totalement débarrassée (de l'armée russe). Merci à nos militaires", s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. "Je suis optimiste et très motivé. Je vois l'activité sur la ligne de front et les territoires que l'on reprend", s'est réjoui auprès de l'AFP un soldat ukrainien de 33 ans posté près de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, et qui se fait appeler par son nom de guerre "Fumée".

L'Ukraine a annoncé dimanche avoir repris la ville de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par la Russie.

Les informations à retenir :

- L'Ukraine annonce avoir repris la ville stratégique de Lyman dimanche

- La Cour constitutionnelle russe valide les traités d'annexion

- Kadyrov réclame l'utilisation d'armes nucléaires de faible puissance

Lyman, un revers de taille pour l'armée russe

Samedi, les soldats ukrainiens étaient entrés dans cette ville stratégique de la région de Donetsk, dont l'annexion vendredi par Moscou a été fermement condamnée par Kiev et les Occidentaux. Anticipant cette importante victoire tactique, car Lyman est un nœud ferroviaire crucial, Volodymyr Zelensky avait assuré samedi soir que la semaine prochaine, "de nouveaux drapeaux ukrainiens [flotteraient] sur le Donbass", où se trouve la région de Donetsk.

Puis il avait lancé, s'adressant aux soldats et aux responsables russes et évoquant le président russe Vladimir Poutine : "Tant que vous tous n'aurez pas résolu le problème de celui qui a tout commencé, qui a déclenché cette guerre insensée contre l'Ukraine, vous serez dégagés l'un après l'autre, devenant des boucs émissaires, parce que vous n'admettez pas que cette guerre est une erreur historique pour la Russie". La perte de Lyman, dans la région annexée de Donetsk, est un revers de taille pour l'armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu'elle occupe en Ukraine.

La Cour constitutionnelle russe valide les annexions

Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain par la Russie depuis le début d'une contre-offensive réussie par Kiev début septembre, le processus légal de formalisation de l'annexion des régions ukrainiennes suit son cours à Moscou. Après la signature des traités d'annexion vendredi en grande pompe au Kremlin par Vladimir Poutine et les dirigeants des régions séparatistes et occupées, la Cour constitutionnelle russe les a jugés dimanche "conformes à la Constitution".

Selon Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, les députés de la chambre basse du Parlement russe examineront lundi un projet de loi en vue de la ratification des traités. L'adoption de ce texte est prévue normalement dans la foulée, avant qu'il ne passe devant la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération.

Des annexions qui rendent "presque impossible la fin de la guerre"

L'annexion des régions ukrainiennes par la Russie n'est toutefois pas reconnue par la communauté internationale. Le pape François a ainsi "supplié" Vladimir Poutine d'"arrêter" la "spirale de violence et de mort" en Ukraine, tout en déplorant les annexions "contraires au droit international". Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, l'annexion par la Russie de territoires ukrainiens rend "beaucoup plus difficile, impossible, presque, la fin de la guerre".

Le président français Emmanuel Macron, qui a échangé dimanche avec Volodymyr Zelensky, a, lui, promis de travailler à de "nouvelles sanctions" européennes contre Moscou. De leur côté, pour renforcer l'arsenal militaire ukrainien et repousser la Russie, l'Allemagne, le Danemark et la Norvège ont annoncé dimanche qu'ils allaient fournir à Kiev à partir de 2023 seize canons d'artillerie automobiles blindés, des Zuzana-2 slovaques.

La dirigeant de la Tchétchénie appelle à l'utilisation "d'armes nucléaires de faible puissance"

Les difficultés rencontrées depuis plusieurs semaines par les troupes de Moscou entraînent de vives réactions de la part des plus farouches va-t-en guerre russes. Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie et fidèle du Kremlin, Ramzan Kadyrov, a par exemple appelé samedi l'armée russe à utiliser "des armes nucléaires de faible puissance" en Ukraine, après le retrait des Russes de Lyman.

Il s'en est également pris au "népotisme" présent selon lui au sein des forces armées russes, une des raisons principales des difficultés militaires rencontrées depuis maintenant plusieurs semaines par les troupes de Moscou. "Il n'y a pas de place pour le népotisme dans l'armée, surtout dans les moments difficiles", a-t-il juré dans un message virulent posté sur les réseaux sociaux.

L'Ukraine condamne la "détention illégale" du directeur de la centrale de Zaporijjia

L'Ukraine a condamné d'autre part samedi la "détention illégale" du directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), Igor Mourachov, arrêté pour une raison encore inconnue vendredi par la Russie qui contrôle le site, avant d'être relâché ce lundi. Dans un communiqué, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a évoqué une "grave préoccupation".

Rafael Grossi "devrait se rendre à Kiev et à Moscou la semaine prochaine", peut-on aussi lire dans le communiqué.