France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Guerre en Ukraine, en direct : 261 000 hommes auraient quitté la Russie depuis l’annonce de la mobilisation « partielle », selon le FSB

Des passagers font la queue pour faire vérifier leurs documents au point de contrôle frontalier de Vaalimaa à Virolahti, en Finlande, le 25 septembre 2022.

Live en cours

De son côté, Kiev dit enquêter sur une nouvelle fosse commune proche de la frontière russe, dix jours après avoir découvert plus de 440 tombes et une fosse commune près d’Izioum, dans la même région de Kharkiv.

La Hongrie, très dépendante de l’énergie russe, dit son opposition à des sanctions sur le nucléaire russe

Au lendemain de consultations européennes concernant un éventuel nouveau train de sanctions visant Moscou, la Hongrie s’est vigoureusement opposée à toute mesure de l’Union européenne qui toucherait à la coopération nucléaire avec Moscou.

« Malheureusement, certaines entités au sein de l’UE (...) ne cessent d’essayer de mettre des obstacles aux investissements nucléaires », a regretté le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto, à la tribune de la Conférence générale annuelle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne aujourd’hui. Pour lui, il s’agit « d’attaques contre la souveraineté » de ce pays d’Europe centrale enclavé, qui bénéficie de dérogations à l’embargo européen sur le pétrole et ne veut pas entendre parler d’autres sanctions énergétiques, même indirectes (construction, ingénierie ou services informatiques). C’est « une ligne rouge », a-t-il insisté, ajoutant que de telles mesures « violeraient les règles européennes ».

La Hongrie doit démarrer sous peu le chantier de deux nouveaux réacteurs nucléaires, en collaboration avec le conglomérat russe Rosatom. Ils vont compléter les quatre tranches actuelles, alimentées avec du combustible provenant de Russie et qui assurent près de la moitié de la production d’électricité.

La rupture de la coopération nucléaire avec la Russie est réclamée par les pays partisans de sanctions fortes – les Etats baltes, la Pologne et l’Irlande – mais elle ne fait pas consensus au sein des Vingt-Sept, selon une source diplomatique européenne. La Bulgarie, déjà privée de gaz russe, est elle aussi inquiète : son unique centrale nucléaire, alimentée en partie avec du combustible russe, produit environ le tiers de l’électricité du pays.

Washington débloque une nouvelle aide pour Kiev, destinée à financer ses forces de l’ordre

Les Etats-Unis ont annoncé cet après-midi une nouvelle aide de 457,5 millions de dollars à l’Ukraine pour financer sa police, ses gardes-frontières et les policiers chargés d’enquêter sur les crimes de guerre. « Les Etats-Unis se tiennent au côté du peuple ukrainien et restent déterminés à soutenir une Ukraine démocratique, indépendante et souveraine », a justifié le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué annonçant cette aide.

Cette nouvelle tranche, qui porte à 645 millions de dollars l’aide totale des Etats-Unis au financement des forces de l’ordre ukrainiennes, s’ajoute aux milliards de dollars d’aide militaire que Washington a déjà débloqué pour Kiev. « Nos envois d’équipements de protection, de matériel médical et de véhicules blindés ont nettement réduit le nombre de morts parmi les civils ukrainiens et leurs défenseurs », a affirmé M. Blinken.

Une employée municipale lors du référendum sur la sécession de la région de Zaporijia et son rattachement à la Russie, dans la ville de Melitopol, le 26 septembre 2022. Une bannière informant d’un référendum sur le rattachement des régions ukrainiennes contrôlées par la Russie à la Russie. La bannière clame : « La Russie, c’est l’ordre ». Melitopol, le 26 septembre 2022. Un homme vote lors d’un référendum sur la sécession de la région de Zaporijia de l’Ukraine et son rattachement à la Russie, dans la ville de Melitopol, le 26 septembre 2022.

Reportage : à Pervomaïsk, les débris de la guerre exposés comme des pièces de musée

Pavlo Netyosov, un Ukrainien de 48 ans, s’est mis en tête de glaner sur les champs de bataille tout ce que les Russes ont laissé derrière eux : armes, débris d’avion, documents personnels… Les expositions qu’il organise attirent un large public, par exemple à Pervomaïsk, dans la région de Mykolaïv, relate notre journaliste Florence Aubenas, présente sur place.

Pour Viktor Orban, les sanctions de l’Union européenne contre la Russie se sont « retournées contre elle »

En ouverture de la session d’automne du Parlement hongrois, dans un discours très critique à l’égard des sanctions de l’Union européenne contre la Russie qui, selon lui, font grimper les prix de l’énergie, Viktor Orban a déclaré que la Hongrie devait s’attendre que la guerre en Ukraine dure longtemps. Le premier ministre hongrois a déclaré que les sanctions de l’UE s’étaient « retournées contre elle » et qu’il n’était pas surprenant que les électeurs rejettent leurs gouvernements, en allusion à la victoire de l’alliance des droites lors des élections législatives italiennes dimanche.

Les soldats russes tués en Ukraine seront lavés de leurs péchés, dit le chef de l’Eglise orthodoxe de Moscou

Quelques jours après l’annonce par Vladimir Poutine de la première mobilisation dans le pays depuis la seconde guerre mondiale, les soldats russes qui mourront dans la guerre en Ukraine seront lavés de tous leurs péchés, a déclaré le chef de l’Eglise orthodoxe de Russie. Le patriarche Kirill Ier est un allié du président russe. Il a déjà exprimé son soutien à l’intervention militaire en Ukraine, a critiqué les opposants à cette guerre et a appelé les Russes à être solidaires du Kremlin.

« L’Eglise prie pour que cette bataille prenne fin le plus rapidement possible, afin que le moins de frères possible s’entretuent dans cette guerre fratricide » a déclaré Kirill Ier, âgé de 75 ans, dans son premier sermon dominical depuis l’ordre de mobilisation. « En même temps, l’Eglise a conscience que si quelqu’un, poussé par le sens du devoir et la nécessité d’honorer son serment (…), meurt dans l’accomplissement de ce devoir, alors (…) il se sera sacrifié pour les autres. Et donc, nous croyons que ce sacrifice lave tous les péchés qu’une personne a commis », a-t-il ajouté.

Le FSB rapporte que 261 000 hommes auraient quitté la Russie depuis l’annonce de la mobilisation

Le FSB, service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, a signalé que 261 000 hommes auraient quitté le pays après l’annonce de la mobilisation « partielle » dans le pays, rapporte lundi Novaïa Gazeta Europe, qui cite une source proche de l’administration présidentielle. « Les discussions sur la fermeture de la frontière aux hommes en âge de servir ont débuté au sein de l’administration présidentielle mercredi 21 septembre, lorsque les forces de l’ordre ont commencé à signaler le nombre d’hommes quittant le pays. Selon notre source, le FSB affirme dans son dernier rapport, qui date du 25 septembre, que 261 000 hommes ont quitté la Russie entre mercredi et samedi soir », écrit le journal sur son site Internet.

L’Ukraine dit enquêter sur une fosse commune présumée proche de la frontière russe

Kiev a dit lundi enquêter sur une fosse commune présumée située dans le Nord-Est, près de la frontière avec la Russie, dix jours après avoir découvert plus de 440 tombes et une fosse commune près d’Izioum, dans la même région de Kharkiv. Le site sur lequel enquêtent les autorités ukrainiennes est un élevage industriel de volailles situé près de Kozatcha Lopan, à moins de 3 kilomètres de la frontière avec la Russie. Pendant l’occupation de la région ces derniers mois, l’armée russe l’utilisait comme hangar pour y cacher ses chars. Les autorités ukrainiennes ont évoqué lundi « jusqu’à cent corps », sans toutefois donner plus de précisions.

Dimanche, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait déclaré dans un entretien à la chaîne américaine CBS News qu’avaient été découvertes « deux fosses communes de plus, des grosses fosses communes avec des centaines de personnes » enterrées, sans préciser le lieu de ces découvertes. Début septembre, les troupes ukrainiennes ont mené une contre-offensive qui leur a permis de reprendre de larges pans de territoires dans cette région, atteignant la frontière reconnue internationalement entre l’Ukraine et la Russie. Mais la fosse commune présumée reste aujourd’hui dans la portée de tir de l’artillerie russe. Et les équipes ukrainiennes travaillent toujours au déminage du site, ce qui rend de facto impossibles les recherches des équipes scientifiques à ce stade.

Selon Lioudmila Vakoulenko, à la tête de l’administration locale de Kozatcha Lopan, l’armée ukrainienne avait essayé une première fois de reprendre la ville aux Russes en avril, sans toutefois y parvenir. Après la reprise de la ville, « les militaires m’ont affirmé qu’ils avaient vu un lieu de sépulture pour les soldats, mais ils ne m’ont pas dit combien » de tombes il y aurait sur le site, a-t-elle dit lundi. Les autorités ukrainiennes suspectent les troupes de Moscou d’y avoir enterré des soldats ukrainiens, mais aussi leurs compagnons d’arme russes et des civils tués.

La Russie et la Chine au banc des accusés du Conseil des droits de l’homme, une première

En dépit des pressions, la Russie et la Chine, deux membres permanents du Conseil de sécurité, sont pour la première fois de l’histoire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU la cible de projets de résolution. Les pays occidentaux et leurs alliés hésitaient depuis plusieurs mois à s’en prendre à la Russie et à la Chine, craignant de ne pas parvenir à construire une alliance assez forte pour faire approuver les textes à la majorité des 47 Etats membres du Conseil des droits de l’homme.

Mais les ONG ont exercé des pressions croissantes pour que le plus haut organe onusien de défense des droits de l’homme s’intéresse à la situation en Russie et dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de Chine, où Pékin est accusé de crimes contre l’humanité. Les pays occidentaux ont donc fini par sonner la charge, en deux temps.

La semaine dernière, les pays membres de l’Union européenne sauf la Hongrie ont présenté un projet de résolution demandant au Conseil de nommer un rapporteur spécial chargé de surveiller la situation des droits humains en Russie pour une période d’un an, une initiative que Moscou a qualifiée de « politiquement biaisée ». Cette initiative survient dans un contexte d’inquiétude face à l’intensification de la répression en Russie, alors que la guerre fait rage dans l’Ukraine voisine. Lundi, ce sont les Etats-Unis, soutenus par le Royaume-Uni, le Canada, la Suède, le Danemark, la Finlande, l’Islande et la Norvège, qui ont lancé un projet de résolution pour demander un débat au Conseil, en février-mars 2023, sur la situation des droits humains dans le Xinjiang. D’autres pays toutefois pourraient soutenir le texte ces prochains jours.

Izioum, ville libérée le 11 septembre 2022 de l’occupation russe

Six chambres de torture ont été découvertes dans cette ville de l’est de l’Ukraine, transformée en prison pour ses habitants pendant les six mois d’occupation russe. Récemment libérée, elle est devenue un des symboles de la guerre.

La Bourse de Moscou plonge de 10 %, à son plus bas depuis le début de l’offensive contre l’Ukraine

La Bourse de Moscou plongeait lundi matin de 10 %, atteignant son plus bas niveau depuis le début de l’offensive contre l’Ukraine fin février, sur fond de tensions dans de nombreuses régions quant à la mobilisation militaire. L’indice principal MOEX (en roubles) était en baisse de 10,25 % à 12 h 10, heure française, à 1 873,55 points, passant brièvement sous 1 900 points pour la première fois depuis le 24 février.

Le RTS (libellé en dollars) chutait, lui, de 8,59 % à 1 043,70 points. Ces fortes chutes interviennent sur fond de mobilisation partielle pour renforcer les troupes engagées en Ukraine et au moment où des « référendums » d’annexion sont en cours jusqu’à mardi dans quatre régions de l’est et du sud de l’Ukraine en partie contrôlées par Moscou. Le risque de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie perturbe aussi les marchés. L’action du géant russe Gazprom, contrôlé majoritairement par l’Etat russe, s’enfonçait ainsi lundi de 6,11 %.

La Moldavie envisage de nouvelles sanctions contre ses citoyens qui combattent pour la Russie en Ukraine

Chisinau pourrait révoquer la citoyenneté de ses ressortissants qui possèdent la double nationalité russe et partent combattre en Ukraine, a déclaré lundi la présidente moldave, Maia Sandu. Vladimir Poutine a lancé un décret de mobilisation « partielle » la semaine dernière pour renforcer ses troupes en Ukraine et les premiers réservistes russes ont commencé à arriver sur les bases militaires lundi.

Deux cent mille personnes possédant la double nationalité moldave et russe vivent dans la région séparatiste de la Transnistrie et risquent d’être appelées par Moscou pour combattre, a déclaré Mme Sandu. « Pour éviter que cela ne se produise, nous analysons la possibilité d’appliquer le processus de révocation de la citoyenneté moldave pour les personnes [possédant des passeports russes] qui combattent au côté de l’agresseur », a-t-elle ajouté.

La présidente moldave a dit également étudier la possibilité de renforcer les sanctions à l’encontre des citoyens moldaves qui combattent auprès des troupes russes. Elle a ajouté que la Moldavie était en discussion avec Moscou pour éviter que ses citoyens ne soient appelés. Des troupes de maintien de la paix russes sont stationnées en Transnistrie depuis que la région moldave a fait sécession en 1990.

Mobilisation : le Kremlin admet des « erreurs »

Le Kremlin a admis lundi des « erreurs » au cours de le mobilisation de centaines de milliers de réservistes pour aller combattre en Ukraine, alors que des manifestations de colère ont eu lieu et que de nombreux Russes fuient le pays. « Il y a des cas où le décret [de mobilisation] a été violé », a dit le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, ajoutant espérer que « les erreurs seront corrigées ».

Les autorités ont affirmé que la mobilisation de 300 000 réservistes ne concernerait que les personnes ayant une expérience militaire ou les compétences recherchées. Mais de nombreux cas de mobilisation de personnes âgées, malades ou sans expérience ainsi que des étudiants ont été recensés. La mobilisation a déclenché des manifestations et quelques milliers d’arrestations depuis que le président russe, Vladimir Poutine, l’a décrétée la semaine dernière. De nombreux Russes semblent aussi avoir choisi de fuir le pays, au regard de l’affluence aux frontières avec la Géorgie, le Kazakhstan, la Finlande ou la Mongolie. Les liaisons aériennes ont aussi été prises d’assaut.

Cet afflux a nourri la crainte que la Russie interdise de sortie du pays les hommes en âge de combattre. Le porte-parole du Kremlin a déclaré que les autorités n’avaient « pas pris de décision » à ce stade concernant la fermeture des frontières pour cette catégorie de citoyens. La Russie s’apprête à annexer quatre régions d’Ukraine à l’issue, mardi, de « référendums » dénoncés par l’Ukraine et les Occidentaux.

Les Russes fuient en Géorgie pour échapper à la mobilisation de Poutine

La Géorgie est également une destination de choix pour les nombreux Russes qui tentent d’échapper à la mobilisation « partielle » lancée par le président russe, Vladimir Poutine. Le temps d’attente pour entrer sur le territoire géorgien pouvait atteindre dimanche jusqu’à quarante-huit heures selon des estimations, avec plus de 3 000 véhicules stationnés en file indienne avant la frontière, ont rapporté les médias d’Etat russes, citant des responsables locaux.

Tbilissi, la capitale de la Géorgie, avait déjà connu un afflux d’environ 40 000 Russes depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, selon les chiffres gouvernementaux. Le nombre de personnes ayant quitté la Russie depuis l’annonce mercredi de ce décret de mobilisation partielle est difficile à évaluer.

Mobilisation russe : week-end le plus chargé de l’année à la frontière finlandaise

Avec environ 17 000 entrées, les gardes-frontières finlandais ont annoncé lundi avoir enregistré le week-end le plus chargé de l’année concernant les entrées de citoyens russes, deux fois plus nombreuses depuis l’annonce de la mobilisation « partielle » de Moscou pour alimenter sa guerre en Ukraine. « Ce week-end a été le plus chargé de l’année en matière de trafic depuis la frontière est », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Mert Sasioglu, un responsable de l’autorité frontalière.

Samedi, 8 572 Russes sont entrés en Finlande via la frontière terrestre – pour 4 199 sorties vers la Russie – et 8 314 dimanche – pour 5 068 sorties –, selon les statistiques publiées lundi. Pour M. Sasioglu, « le niveau est environ le double de ce qu’il était il y a une semaine », avant l’ordre de mobilisation annoncé mercredi par le président russe, Vladimir Poutine. « La raison principale est la mobilisation », estime le responsable des gardes-frontières, même si le nombre de passages reste inférieur à celui enregistré avant la pandémie de Covid-19.

La fin de semaine est traditionnellement la période avec le plus de trafic aux postes frontaliers, dont le plus fréquenté se situe à Vaalimaa, à mi-chemin entre la capitale finlandaise Helsinki et la métropole russe de Saint-Pétersbourg. D’autres pays comme la Géorgie ou la Turquie sont confrontés à des hausses des entrées de Russes ces derniers jours. La Finlande a annoncé vendredi qu’elle allait « significativement restreindre » dans « les prochains jours » l’accès des Russes au pays nordique, déjà devenu un lieu de transit cet été vers le reste de l’Europe. Les citoyens russes dotés d’un visa Schengen européen de tourisme, même valide, vont être sous peu refoulés à la frontière, même quand le visa est émis par un autre pays que la Finlande. Les gardes-frontières se sont dits prêts à appliquer la mesure « en une journée », M. Sasioglu se préparant à des « évolutions difficiles » dans un futur proche. « Avec les restrictions, il est possible que les tentatives de franchissement illégal augmentent », a-t-il souligné.

Zelensky évoque deux nouveaux charniers à Izioum

Les autorités ukrainiennes ont découvert deux nouveaux charniers contenant des centaines de cadavres à Izioum, ville du nord-est de l’Ukraine reprise ce mois-ci à l’armée russe, a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans une interview diffusée dimanche soir par CBS. La Russie n’a pas réagi dans l’immédiat à ces accusations. Elle dément régulièrement commettre des atrocités ou prendre des civils pour cible dans son « opération militaire spéciale » en Ukraine.

« Aujourd’hui, j’ai reçu de nouvelles informations (…) Ils ont découvert deux nouvelles fosses communes, de grandes fosses avec des centaines de personnes (…) Nous parlons de la petite ville d’Izioum », a dit M. Zelensky. « Les sanctions doivent continuer. Ces sanctions auront un impact politique, ainsi qu’un impact financier », a-t-il ajouté en référence aux sanctions occidentales contre la Russie.

Après la reprise de la ville, occupée pendant des mois par les troupes russes, les autorités ukrainiennes ont déjà découvert des centaines de tombes à Izioum, dans une zone boisée près d’un cimetière. Elles ont fini la semaine dernière d’y exhumer les cadavres de 436 personnes. Une majorité d’entre elles semblent avoir eu une mort violente et les premiers signes donnent à penser que 30 d’entre elles ont été torturées, a déclaré le gouverneur régional. Les corps de 17 soldats ont aussi été découverts dans une fosse commune sur le site.

Le monde paiera « le prix de la guerre » en 2023, prévient l’OCDE

L’absence d’accalmie sur le terrain au huitième mois de l’invasion russe en Ukraine, symbolisée par la récente mobilisation de réservistes par Moscou, incite l’organisation internationale au pessimisme quant au futur proche de l’économie. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a nettement dégradé sa prévision de croissance mondiale l’an prochain devant les effets plus durables qu’anticipé de la guerre en Ukraine, l’Europe payant la plus importante facture. « Les perspectives de croissance mondiale se sont assombries », a écrit l’OCDE dans un rapport publié lundi et intitulé « Payer le prix de la guerre ».

Après une année 2022 éprouvante pour les ménages et les entreprises, surtout en raison de la flambée inflationniste qui en a résulté, « la croissance mondiale devrait continuer à s’affaiblir en 2023 », insiste l’institution basée à Paris. Celle-ci table sur une progression du PIB mondial de 2,2 %, contre 2,8 % anticipés lors de précédentes prévisions en juin, bien qu’elle ait maintenu sa prévision pour cette année à 3 % après l’avoir nettement réduite ces derniers mois.

Pour montrer l’ampleur du choc de la guerre sur l’économie mondiale, l’OCDE a évalué à 2 800 milliards de dollars (2 890 milliards d’euros) les pertes financières à anticiper l’an prochain par rapport aux prévisions antérieures à l’arrivée des chars en Ukraine. Ce sont logiquement les pays voisins de Kiev et de Moscou qui subiront les coûts les plus importants d’après l’OCDE : la croissance en zone euro subit la révision la plus importante de toutes les régions du monde avec une croissance attendue à 0,3 %, contre 1,6 % anticipée en juin. La raison principale est la flambée des prix de l’énergie, l’inflation étant anticipée cette année à 8,1 % et à 6,2 % l’an prochain.

Agitée depuis des mois comme un risque majeur par les principaux prévisionnistes mondiaux, la récession est le scénario anticipé par l’OCDE pour l’Allemagne : la première économie européenne verrait, selon l’OCDE, son PIB reculer de 0,7 % l’an prochain, un plongeon de 2,4 points en comparaison avec la précédente prévision. Ses principaux voisins y échappent : une croissance de 0,4 % est attendue en Italie, de 1,5 % en Espagne, et de 0,6 % en France, là où gouvernement table encore sur 1 %. Parmi les autres grandes régions, la croissance américaine est attendue par l’OCDE à 0,5 % contre 1,2 % anticipée en juin, et la croissance chinoise à 4,7 %, contre 4,9 %.

Arrestations au Daghestan après des affrontements entre police et opposants à la mobilisation

La police a arrêté une centaine de personnes après que des heurts ont éclatés dans la république du Daghestan lors d’une manifestation pour protester contre l’ordre de mobilisation partielle décrété mercredi par le président russe, Vladimir Poutine, rapporte l’agence de presse Reuters. De nombreuses manifestations ont été organisées en Russie après l’annonce de la mobilisation des réservistes, la première mobilisation à grande échelle depuis la seconde guerre mondiale, pour le conflit en Ukraine.

L’opposition est particulièrement forte dans les régions pauvres peuplées de minorités ethniques, comme le Daghestan. La république du Daghestan est l’une des vingt-deux républiques de Russie. Elle est située sur les rives de la mer Caspienne, en Ciscaucasie, et sa population est majoritairement musulmane. Selon le groupe de défense des droits OVD-Info, au moins cent personnes ont été arrêtées dans la capitale, Makhatchkala.

Des dizaines de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants criant : « Non à la guerre ! » Reuters n’a pas été en mesure d’authentifier ces vidéos et n’a pas pu joindre les autorités du Daghestan. Le Daghestan a déjà payé un lourd tribut à la guerre. Selon un bilan publié par la BBC, au moins 301 soldats originaires du Daghestan sont morts depuis le début du conflit, plus que dans tout autre région de Russie

L’oligarque Evgueni Prigojine, proche du Kremlin, admet avoir fondé le groupe paramilitaire Wagner

Evgueni Prigojine a reconnu lundi avoir fondé en 2014 le groupe paramilitaire Wagner pour combattre en Ukraine et reconnu sa présence notamment en Afrique et en Amérique latine. Dans une publication sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord, l’intéressé dit avoir fondé le groupe afin d’envoyer des combattants compétents au Donbass ukrainien en 2014. « C’est à ce moment-là, le 1er mai 2014 qu’est né un groupe de patriotes qui a pris le nom de Groupe tactique de bataillon Wagner », dit-il dans ce communiqué. « Et maintenant un aveu (…) ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d’autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenu un pilier de notre patrie », a-t-il encore affirmé.

Le groupe paramilitaire est suspecté depuis des années de mener dans l’ombre les basses œuvres du Kremlin sur différents théâtres d’opération, ce que Moscou a toujours démenti. Evgueni Prigojine était accusé par nombre de puissances occidentales et médias russes d’être le financier de Wagner, dont les hommes ont été vus en Syrie, en Libye, en Ukraine et en République centrafricaine notamment. Le Kremlin a toujours démenti avoir des liens avec des groupes paramilitaires.

Evgueni Prigojine, 58 ans, n’est pas un oligarque comme les autres, ni même un membre du premier cercle de Vladimir Poutine. Ancien gangster – il a été condamné en 1981 à douze ans de prison pour banditisme et divers vols –, il a bel et bien commencé sa nouvelle vie en vendant des hot-dogs puis en ouvrant un restaurant de luxe, faisant connaissance dans les années 1990 avec le fonctionnaire pétersbourgeois Poutine. De là date son surnom de « chef de Poutine ». Ce dernier, connu pour craindre les empoisonnements, lui fera confiance plus tard pour fournir le Kremlin. La proximité du « chef » avec le président lui permettra surtout de remporter des contrats de plus en plus importants (celui avec le ministère de la défense est évalué à plus d’un milliard d’euros par an).

Pour approfondir :

Un militaire blessé lors d’une fusillade dans un centre de mobilisation de l’armée en Russie

Un homme a ouvert le feu lundi dans un centre de recrutement de l’armée russe en Sibérie, blessant grièvement un militaire qui y travaillait, a rapporté un responsable, en pleine mobilisation partielle pour combattre en Ukraine. Cet incident survient alors que des protestations se sont fait entendre en Russie contre la mobilisation partielle ordonnée le 21 septembre par Vladimir Poutine.

« Le commissaire militaire Alexandre Elisseïev est en réanimation, dans un état très grave (…) Le tireur a été immédiatement arrêté. Il sera obligatoirement puni ! », a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région d’Irkoutsk, Igor Kobzev. Il a précisé que la fusillade avait eu lieu dans le centre de recrutement militaire d’Oust-Ilimsk, une ville industrielle située en pleine Sibérie, à 600 kilomètres au nord d’Irkoutsk. Dans un communiqué, le comité d’enquête russe a précisé que le suspect était un habitant de cette ville âgé de 25 ans. « J’ai honte qu’une telle chose se produise à un moment où, au contraire, nous devrions être unis, et ne pas se battre les uns contre les autres, mais contre les menaces réelles », a ajouté le gouverneur.

Selon l’ONG OVD-Info, plus de 2 300 personnes ont été interpellées depuis l’annonce de Vladimir Poutine lors d’actions contre la mobilisation militaire. D’importants départs de Russes vers des pays frontaliers ont également été signalés.

Kiev Kiev Kharkiv Kharkiv Lviv Lviv Sébastopol Sébastopol Odessa Odessa Dnipro Dnipro Tchernihiv Tchernihiv Marioupol Marioupol Donetsk Donetsk Louhansk Louhansk Brest Brest Kherson Kherson Vinnytsia Vinnytsia Tcherkassy Tcherkassy Soumy Soumy Zaporijia Zaporijia Mykolaïv Mykolaïv Kryvy Rih Kryvy Rih Izioum Izioum Sievierodonetsk Sievierodonetsk Mer Noire Biélorussie Russie Roumanie Moldavie Ukraine 100 km

Russie et alliés

Crimée, annexée depuis 2014

Territoire où se trouve l'armée russe

Où l'armée russe mène des opérations

Mouvements russes

Contre-attaque ukrainienne

Ville tenue par les Ukrainiens

Ville conquise par les Russes

Ville au statut disputé

Centrales nucléaires en service

Le contexte

  • L’oligarque Evgueni Prigojine reconnaît, pour la première fois, avoir fondé le groupe de mercenaires Wagner. Ce proche de Vladimir Poutine était accusé depuis des années d’être le financier de groupe de mercenaires au service du Kremlin. Il a admis leur présence en Ukraine, en Afrique et en Amérique latine.
  • Les Etats-Unis ont demandé publiquement, et par des canaux privés, à la Russie de mettre fin à son discours qui agite la menace nucléaire dans la guerre en Ukraine, une arme dont l’utilisation aurait, prévient Washington, des conséquences « catastrophiques ».
  • La ville portuaire d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, aurait été attaquée avec des drones de fabrication iranienne utilisés par l’armée russe, selon ce qu’ont déclaré dimanche les autorités militaires ukrainiennes.
  • Selon des informations repérées par l’agence de presse Reuters, deux hauts parlementaires russes ont exprimé des critiques, dimanche, sur la campagne de mobilisation des réservistes en Russie, exigeant des responsables locaux qu’ils contrôlent la situation et mettent fin rapidement aux « excès » qui ont provoqué la colère de la population.
  • Moscou a aussi durci, samedi, les peines encourues par les déserteurs. Vladimir Poutine a signé des amendements prévoyant jusqu’à dix ans de prison pour les militaires qui désertent ou refusent de combattre. Le président russe a également signé une loi qui facilite l’accès à la nationalité russe pour les étrangers qui s’engagent pour une durée d’au moins un an dans l’armée, au moment où Moscou cherche par tous les moyens à recruter plus d’hommes pour combattre en Ukraine.
  • La Russie poursuit ses « référendums » d’annexion, lancés vendredi dans quatre régions d’Ukraine sous son contrôle total ou partiel, malgré de nouvelles menaces de sanctions des Occidentaux.

Retrouvez notre direct d’hier en cliquant sur ce lien.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Reportage. A Izioum, « on n’avait plus la force d’avoir peur »

Analyse. Les centrales nucléaires, nouvel enjeu de guerre

Reportage. En Ukraine, les débris de la guerre exposés comme des pièces de musée

Lettre de… « Chère mère, ramène-nous. Nous voulons être dans tes bras ! »

Factuel. L’épineuse question de l’accueil des déserteurs russes en Europe

Reportage. Istanbul, la porte de sortie des Russes qui fuient la mobilisation

Décodeurs. Pourquoi est-il si dur d’estimer le nombre de morts de la guerre en Ukraine ?

Infographie. Sept mois de conflit en infographie

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.