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Guerre en Ukraine, en direct : Kiev dit avoir découvert une nouvelle fosse commune ; le maire de Sievierodonetsk affirme que les Russes ont fait venir de faux votants

Des soldats ukrainiens déterrent le corps de leur compagnon d’armes tué lors d’une bataille dans la région de Kharkiv, lundi 26 septembre 2022.

Live en cours

Kiev a déclaré enquêter sur une nouvelle fosse commune proche de la frontière russe, dix jours après avoir découvert plus de 440 tombes et une fosse commune près d’Izioum, dans la même région de Kharkiv.

La mobilisation partielle russe « générera des forces supplémentaires, mais de manière inefficace », selon l’Institute for the Study of War

Selon la dernière évaluation du groupe de réflexion américain Institute for the Study of War (ISW, Institut pour l’étude de la guerre), « il est très peu probable que les forces générées par [la] mobilisation partielle [décrétée par Vladimir Poutine le 21 septembre] augmentent sensiblement la puissance de combat de l’armée russe ». Si la mobilisation « générera [bien] des forces supplémentaires, [ce sera] de manière inefficace », précise le groupe de réflexion.

En cause : un changement, en 2008, dans l’approche russe de la constitution de sa main-d’œuvre militaire.

« De 1874 à 2008, les politiques russes et soviétiques en matière de main-d’œuvre militaire ont été conçues pour soutenir la mobilisation massive de l’ensemble des populations (…) en vue d’une guerre de grande envergure. La conscription universelle et l’obligation d’un service minimum de deux ans avaient pour but de garantir que pratiquement tous les hommes en âge de servir recevaient une formation et une expérience suffisantes dans les spécialités de combat pour pouvoir être rappelés au service actif », relate l’ISW.

En 2008 cependant, la crise financière secoue le monde… la Russie y compris. Le modèle de service militaire universel, durant au moins deux ans, coûte trop cher. La Russie choisit donc de passer à un modèle hybride, mêlant armée professionnelle (mieux formée, mais très peu nombreuse) et conscription d’un an. « La réduction de la durée du service obligatoire (…) a rendu les réservistes russes moins aptes au combat. Les conscrits apprennent [tout juste] le minimum de compétences militaires en un an. La deuxième année – qu’ils n’effectuent plus – était celle qui devait normalement [les] amener à un niveau correct », poursuit l’ISW.

Et d’ajouter : « Le passage à un service militaire obligatoire d’un an en 2008 signifie que les dernières classes d’hommes russes ayant effectué un service de deux ans sont maintenant au début de la trentaine. Les hommes plus jeunes (…) n’ont servi que pendant la période abrégée d’un an. »

Les Pays-Bas vont accroître leur soutien militaire à l’Ukraine

Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a annoncé lundi soir que les Pays-Bas allaient intensifier leur « réponse à la mobilisation de la Russie et aux référendums illégitimes » tenus dans les territoires ukrainiens occupés par les forces russes.

« Plus d’armes, plus de sanctions, et plus d’isolement pour la Russie, a-t-il précisé sur Twitter à l’issue d’un échange téléphonique avec le président ukrainien. La protection de l’Europe est cruciale pour notre sécurité. »

Sur le terrain, l’armée ukrainienne continue de chercher à bousculer les Russes dans l’Est

Trois semaines après une percée fulgurante dans le nord-est du pays qui leur a permis de regagner des milliers de kilomètres carrés, les forces ukrainiennes maintiennent la pression sur l’armée russe dans le Donbass.

Dans la région de Kharkiv (Nord-Est), majoritairement reprise aux Russes lors d’une offensive ces dernières semaines, les Ukrainiens contrôlent désormais une grande partie de la ville de Koupiansk, un nœud ferroviaire crucial utilisé auparavant par la Russie pour ravitailler ses forces déployées plus au sud.

Mais une bande étroite sur la rive est de l’Oskil demeure entre les mains des forces russes, ce qui empêche les Ukrainiens d’avancer vers la région de Louhansk, contrôlée par la Russie. Le week-end dernier, des pluies torrentielles ont compliqué la tâche des troupes de Kiev. « Comme il est difficile d’avancer à cause de la météo, nous ciblons leurs véhicules blindés, leurs dépôts de munitions et les groupes de soldats », a déclaré, samedi, le sergent ukrainien Roman Malyna, dans le vacarme incessant des bombardements.

Plus au sud, les Ukrainiens manœuvrent désormais vers Lyman, à 50 kilomètres au sud-est d’Izioum, dans le nord de la région de Donetsk. Cette ville tient lieu de verrou dans le dispositif russe, entre le front au nord du saillant de Kramatorsk et l’Oskil, par lequel transite l’essentiel du ravitaillement des forces russes déployées dans l’est de l’Ukraine. Vendredi, Kiev a revendiqué la prise de Iatskivka sur la rive orientale de l’Oskil, à 30 kilomètres au nord-ouest de Lyman. Selon l’Institute for the Study of War (ISW), un centre de réflexion établi aux Etats-Unis, « les forces ukrainiennes combattent des positions russes à Karpivka, Nove et Novoserhiïvka », au nord et à l’est de la ville. « Les Ukrainiens poussent à l’est et au nord de Lyman, dans un mouvement d’encerclement (…) poussant l’armée de l’air russe à lancer des missions désespérées pour défendre cette poche. Ils ont perdu quatre ou cinq avions ce week-end », observe l’analyste Mike Martin, du département Etudes de la guerre au King’s College de Londres.

Malgré cette multiplication des offensives ukrainiennes dans le Donbass, l’armée russe et les paramilitaires du Groupe Wagner s’acharnent à tenter de percer en direction de la ville industrielle de Kramatorsk. « De manière surprenante, les forces russes continuent de pousser pour s’emparer de la ville de Bakhmout », en dépit de « progrès limités ces dernières semaines », note Michael Kofman, du think tank Center for a New American Security. Un effort tactique ayant peu de sens militaire, mais qui répond à un « objectif politique », selon lui, alors que le Kremlin compte officiellement annexer le Donbass au terme des référendums en cours, conformément à son but de guerre.

Une voiture endommagée portant la lettre Z, le symbole des forces russes, dans la région de Kharkiv, le 26 septembre 2022.

Le maire de Sievierodonetsk affirme que les Russes ont fait venir de faux votants pour participer au référendum

Oleksandr Striouk, maire ukrainien de Sievierodonetsk, a dénoncé sur Telegram le « mensonge et la propagande » du « référendum de la Fédération de Russie (…) qui n’en a que le nom ». Ces scrutins, ouverts demain dans quatre régions d’Ukraine contrôlées totalement ou en partie par Moscou, doivent permettre de parer d’une apparente légalité l’annexion par la Russie de ces régions.
« Réalisant que [la seule organisation des référendums] ne fonctionnera pas et que les résidents locaux refuseront de “voter”, les occupants ont fait venir plusieurs bus de personnes de Crimée à Melitopol et Berdiansk la veille. Ils étaient censés aider à créer une image pour les médias propagandistes », a déclaré M. Striouk.

Et d’ajouter : « L’ennemi continue de bombarder notre territoire. L’occupant crée des conditions de vie insupportables pour la population civile en attaquant les centrales électriques et les infrastructures publiques. (…) Tenez bon ! ».

Nous n’avons pas été en mesure de vérifier cette affirmation.

La Hongrie, très dépendante de l’énergie russe, dit son opposition à des sanctions sur le nucléaire russe

Au lendemain de consultations européennes concernant un éventuel nouveau train de sanctions visant Moscou, la Hongrie s’est vigoureusement opposée à toute mesure de l’Union européenne (UE) qui toucherait à la coopération nucléaire avec Moscou.

« Malheureusement, certaines entités au sein de l’UE (…) ne cessent d’essayer de mettre des obstacles aux investissements nucléaires », a regretté le ministre des affaires étrangères, Péter Szijjarto, à la tribune de la Conférence générale annuelle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne aujourd’hui. Pour lui, il s’agit « d’attaques contre la souveraineté » de ce pays d’Europe centrale enclavé, qui bénéficie de dérogations à l’embargo européen sur le pétrole et ne veut pas entendre parler d’autres sanctions énergétiques, même indirectes (construction, ingénierie ou services informatiques). C’est « une ligne rouge », a-t-il insisté, ajoutant que de telles mesures « violeraient les règles européennes ».

La Hongrie doit démarrer sous peu le chantier de deux nouveaux réacteurs nucléaires, en collaboration avec le conglomérat russe Rosatom. Ils vont compléter les quatre tranches actuelles, alimentées avec du combustible provenant de Russie et qui assurent près de la moitié de la production d’électricité.

La rupture de la coopération nucléaire avec la Russie est réclamée par les pays partisans de sanctions fortes – les Etats baltes, la Pologne et l’Irlande –, mais elle ne fait pas consensus au sein des Vingt-Sept, selon une source diplomatique européenne. La Bulgarie, déjà privée de gaz russe, est elle aussi inquiète : son unique centrale nucléaire, alimentée en partie avec du combustible russe, produit environ le tiers de l’électricité du pays.

Washington débloque une nouvelle aide pour Kiev, destinée à financer ses forces de l’ordre

Les Etats-Unis ont annoncé cet après-midi une nouvelle aide de 457,5 millions de dollars à l’Ukraine pour financer sa police, ses gardes-frontières et les policiers chargés d’enquêter sur les crimes de guerre. « Les Etats-Unis se tiennent au côté du peuple ukrainien et restent déterminés à soutenir une Ukraine démocratique, indépendante et souveraine », a justifié le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué annonçant cette aide.

Cette nouvelle tranche, qui porte à 645 millions de dollars l’aide totale des Etats-Unis au financement des forces de l’ordre ukrainiennes, s’ajoute aux milliards de dollars d’aide militaire que Washington a déjà débloqué pour Kiev. « Nos envois d’équipements de protection, de matériel médical et de véhicules blindés ont nettement réduit le nombre de morts parmi les civils ukrainiens et leurs défenseurs », a affirmé M. Blinken.

Une employée municipale lors du référendum sur la sécession de la région de Zaporijia et son rattachement à la Russie, dans la ville de Melitopol, le 26 septembre 2022. Une bannière informant d’un référendum sur le rattachement des régions ukrainiennes contrôlées par la Russie à la Russie. La bannière clame : « La Russie, c’est l’ordre ». Melitopol, le 26 septembre 2022. Un homme vote lors d’un référendum sur la sécession de la région de Zaporijia de l’Ukraine et son rattachement à la Russie, dans la ville de Melitopol, le 26 septembre 2022.

Reportage : à Pervomaïsk, les débris de la guerre exposés comme des pièces de musée

Pavlo Netyosov, un Ukrainien de 48 ans, s’est mis en tête de glaner sur les champs de bataille tout ce que les Russes ont laissé derrière eux : armes, débris d’avion, documents personnels… Les expositions qu’il organise attirent un large public, par exemple à Pervomaïsk, dans la région de Mykolaïv, relate notre journaliste Florence Aubenas, présente sur place.

Pour Viktor Orban, les sanctions de l’Union européenne contre la Russie se sont « retournées contre elle »

En ouverture de la session d’automne du Parlement hongrois, dans un discours très critique à l’égard des sanctions de l’Union européenne contre la Russie qui, selon lui, font grimper les prix de l’énergie, Viktor Orban a déclaré que la Hongrie devait s’attendre que la guerre en Ukraine dure longtemps. Le premier ministre hongrois a déclaré que les sanctions de l’UE s’étaient « retournées contre elle » et qu’il n’était pas surprenant que les électeurs rejettent leurs gouvernements, en allusion à la victoire de l’alliance des droites lors des élections législatives italiennes dimanche.

Les soldats russes tués en Ukraine seront lavés de leurs péchés, dit le chef de l’Eglise orthodoxe de Moscou

Quelques jours après l’annonce par Vladimir Poutine de la première mobilisation dans le pays depuis la seconde guerre mondiale, les soldats russes qui mourront dans la guerre en Ukraine seront lavés de tous leurs péchés, a déclaré le chef de l’Eglise orthodoxe de Russie. Le patriarche Kirill Ier est un allié du président russe. Il a déjà exprimé son soutien à l’intervention militaire en Ukraine, a critiqué les opposants à cette guerre et a appelé les Russes à être solidaires du Kremlin.

« L’Eglise prie pour que cette bataille prenne fin le plus rapidement possible, afin que le moins de frères possible s’entretuent dans cette guerre fratricide » a déclaré Kirill Ier, âgé de 75 ans, dans son premier sermon dominical depuis l’ordre de mobilisation. « En même temps, l’Eglise a conscience que si quelqu’un, poussé par le sens du devoir et la nécessité d’honorer son serment (…), meurt dans l’accomplissement de ce devoir, alors (…) il se sera sacrifié pour les autres. Et donc, nous croyons que ce sacrifice lave tous les péchés qu’une personne a commis », a-t-il ajouté.

Le FSB rapporte que 261 000 hommes auraient quitté la Russie depuis l’annonce de la mobilisation

Le FSB, service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, a signalé que 261 000 hommes auraient quitté le pays après l’annonce de la mobilisation « partielle » dans le pays, rapporte lundi Novaïa Gazeta Europe, qui cite une source proche de l’administration présidentielle. « Les discussions sur la fermeture de la frontière aux hommes en âge de servir ont débuté au sein de l’administration présidentielle mercredi 21 septembre, lorsque les forces de l’ordre ont commencé à signaler le nombre d’hommes quittant le pays. Selon notre source, le FSB affirme dans son dernier rapport, qui date du 25 septembre, que 261 000 hommes ont quitté la Russie entre mercredi et samedi soir », écrit le journal sur son site Internet.

L’Ukraine dit enquêter sur une fosse commune présumée proche de la frontière russe

Kiev a dit lundi enquêter sur une fosse commune présumée située dans le Nord-Est, près de la frontière avec la Russie, dix jours après avoir découvert plus de 440 tombes et une fosse commune près d’Izioum, dans la même région de Kharkiv. Le site sur lequel enquêtent les autorités ukrainiennes est un élevage industriel de volailles situé près de Kozatcha Lopan, à moins de 3 kilomètres de la frontière avec la Russie. Pendant l’occupation de la région ces derniers mois, l’armée russe l’utilisait comme hangar pour y cacher ses chars. Les autorités ukrainiennes ont évoqué lundi « jusqu’à cent corps », sans toutefois donner plus de précisions.

Dimanche, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait déclaré dans un entretien à la chaîne américaine CBS News qu’avaient été découvertes « deux fosses communes de plus, des grosses fosses communes avec des centaines de personnes » enterrées, sans préciser le lieu de ces découvertes. Début septembre, les troupes ukrainiennes ont mené une contre-offensive qui leur a permis de reprendre de larges pans de territoires dans cette région, atteignant la frontière reconnue internationalement entre l’Ukraine et la Russie. Mais la fosse commune présumée reste aujourd’hui dans la portée de tir de l’artillerie russe. Et les équipes ukrainiennes travaillent toujours au déminage du site, ce qui rend de facto impossibles les recherches des équipes scientifiques à ce stade.

Selon Lioudmila Vakoulenko, à la tête de l’administration locale de Kozatcha Lopan, l’armée ukrainienne avait essayé une première fois de reprendre la ville aux Russes en avril, sans toutefois y parvenir. Après la reprise de la ville, « les militaires m’ont affirmé qu’ils avaient vu un lieu de sépulture pour les soldats, mais ils ne m’ont pas dit combien » de tombes il y aurait sur le site, a-t-elle dit lundi. Les autorités ukrainiennes suspectent les troupes de Moscou d’y avoir enterré des soldats ukrainiens, mais aussi leurs compagnons d’arme russes et des civils tués.

La Russie et la Chine au banc des accusés du Conseil des droits de l’homme, une première

En dépit des pressions, la Russie et la Chine, deux membres permanents du Conseil de sécurité, sont pour la première fois de l’histoire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU la cible de projets de résolution. Les pays occidentaux et leurs alliés hésitaient depuis plusieurs mois à s’en prendre à la Russie et à la Chine, craignant de ne pas parvenir à construire une alliance assez forte pour faire approuver les textes à la majorité des 47 Etats membres du Conseil des droits de l’homme.

Mais les ONG ont exercé des pressions croissantes pour que le plus haut organe onusien de défense des droits de l’homme s’intéresse à la situation en Russie et dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de Chine, où Pékin est accusé de crimes contre l’humanité. Les pays occidentaux ont donc fini par sonner la charge, en deux temps.

La semaine dernière, les pays membres de l’Union européenne sauf la Hongrie ont présenté un projet de résolution demandant au Conseil de nommer un rapporteur spécial chargé de surveiller la situation des droits humains en Russie pour une période d’un an, une initiative que Moscou a qualifiée de « politiquement biaisée ». Cette initiative survient dans un contexte d’inquiétude face à l’intensification de la répression en Russie, alors que la guerre fait rage dans l’Ukraine voisine. Lundi, ce sont les Etats-Unis, soutenus par le Royaume-Uni, le Canada, la Suède, le Danemark, la Finlande, l’Islande et la Norvège, qui ont lancé un projet de résolution pour demander un débat au Conseil, en février-mars 2023, sur la situation des droits humains dans le Xinjiang. D’autres pays toutefois pourraient soutenir le texte ces prochains jours.

Izioum, ville libérée le 11 septembre 2022 de l’occupation russe

Six chambres de torture ont été découvertes dans cette ville de l’est de l’Ukraine, transformée en prison pour ses habitants pendant les six mois d’occupation russe. Récemment libérée, elle est devenue un des symboles de la guerre.

La Bourse de Moscou plonge de 10 %, à son plus bas depuis le début de l’offensive contre l’Ukraine

La Bourse de Moscou plongeait lundi matin de 10 %, atteignant son plus bas niveau depuis le début de l’offensive contre l’Ukraine fin février, sur fond de tensions dans de nombreuses régions quant à la mobilisation militaire. L’indice principal MOEX (en roubles) était en baisse de 10,25 % à 12 h 10, heure française, à 1 873,55 points, passant brièvement sous 1 900 points pour la première fois depuis le 24 février.

Le RTS (libellé en dollars) chutait, lui, de 8,59 % à 1 043,70 points. Ces fortes chutes interviennent sur fond de mobilisation partielle pour renforcer les troupes engagées en Ukraine et au moment où des « référendums » d’annexion sont en cours jusqu’à mardi dans quatre régions de l’est et du sud de l’Ukraine en partie contrôlées par Moscou. Le risque de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie perturbe aussi les marchés. L’action du géant russe Gazprom, contrôlé majoritairement par l’Etat russe, s’enfonçait ainsi lundi de 6,11 %.

La Moldavie envisage de nouvelles sanctions contre ses citoyens qui combattent pour la Russie en Ukraine

Chisinau pourrait révoquer la citoyenneté de ses ressortissants qui possèdent la double nationalité russe et partent combattre en Ukraine, a déclaré lundi la présidente moldave, Maia Sandu. Vladimir Poutine a lancé un décret de mobilisation « partielle » la semaine dernière pour renforcer ses troupes en Ukraine et les premiers réservistes russes ont commencé à arriver sur les bases militaires lundi.

Deux cent mille personnes possédant la double nationalité moldave et russe vivent dans la région séparatiste de la Transnistrie et risquent d’être appelées par Moscou pour combattre, a déclaré Mme Sandu. « Pour éviter que cela ne se produise, nous analysons la possibilité d’appliquer le processus de révocation de la citoyenneté moldave pour les personnes [possédant des passeports russes] qui combattent au côté de l’agresseur », a-t-elle ajouté.

La présidente moldave a dit également étudier la possibilité de renforcer les sanctions à l’encontre des citoyens moldaves qui combattent auprès des troupes russes. Elle a ajouté que la Moldavie était en discussion avec Moscou pour éviter que ses citoyens ne soient appelés. Des troupes de maintien de la paix russes sont stationnées en Transnistrie depuis que la région moldave a fait sécession en 1990.

Mobilisation : le Kremlin admet des « erreurs »

Le Kremlin a admis lundi des « erreurs » au cours de le mobilisation de centaines de milliers de réservistes pour aller combattre en Ukraine, alors que des manifestations de colère ont eu lieu et que de nombreux Russes fuient le pays. « Il y a des cas où le décret [de mobilisation] a été violé », a dit le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, ajoutant espérer que « les erreurs seront corrigées ».

Les autorités ont affirmé que la mobilisation de 300 000 réservistes ne concernerait que les personnes ayant une expérience militaire ou les compétences recherchées. Mais de nombreux cas de mobilisation de personnes âgées, malades ou sans expérience ainsi que des étudiants ont été recensés. La mobilisation a déclenché des manifestations et quelques milliers d’arrestations depuis que le président russe, Vladimir Poutine, l’a décrétée la semaine dernière. De nombreux Russes semblent aussi avoir choisi de fuir le pays, au regard de l’affluence aux frontières avec la Géorgie, le Kazakhstan, la Finlande ou la Mongolie. Les liaisons aériennes ont aussi été prises d’assaut.

Cet afflux a nourri la crainte que la Russie interdise de sortie du pays les hommes en âge de combattre. Le porte-parole du Kremlin a déclaré que les autorités n’avaient « pas pris de décision » à ce stade concernant la fermeture des frontières pour cette catégorie de citoyens. La Russie s’apprête à annexer quatre régions d’Ukraine à l’issue, mardi, de « référendums » dénoncés par l’Ukraine et les Occidentaux.

Les Russes fuient en Géorgie pour échapper à la mobilisation de Poutine

La Géorgie est également une destination de choix pour les nombreux Russes qui tentent d’échapper à la mobilisation « partielle » lancée par le président russe, Vladimir Poutine. Le temps d’attente pour entrer sur le territoire géorgien pouvait atteindre dimanche jusqu’à quarante-huit heures selon des estimations, avec plus de 3 000 véhicules stationnés en file indienne avant la frontière, ont rapporté les médias d’Etat russes, citant des responsables locaux.

Tbilissi, la capitale de la Géorgie, avait déjà connu un afflux d’environ 40 000 Russes depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, selon les chiffres gouvernementaux. Le nombre de personnes ayant quitté la Russie depuis l’annonce mercredi de ce décret de mobilisation partielle est difficile à évaluer.

Mobilisation russe : week-end le plus chargé de l’année à la frontière finlandaise

Avec environ 17 000 entrées, les gardes-frontières finlandais ont annoncé lundi avoir enregistré le week-end le plus chargé de l’année concernant les entrées de citoyens russes, deux fois plus nombreuses depuis l’annonce de la mobilisation « partielle » de Moscou pour alimenter sa guerre en Ukraine. « Ce week-end a été le plus chargé de l’année en matière de trafic depuis la frontière est », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Mert Sasioglu, un responsable de l’autorité frontalière.

Samedi, 8 572 Russes sont entrés en Finlande via la frontière terrestre – pour 4 199 sorties vers la Russie – et 8 314 dimanche – pour 5 068 sorties –, selon les statistiques publiées lundi. Pour M. Sasioglu, « le niveau est environ le double de ce qu’il était il y a une semaine », avant l’ordre de mobilisation annoncé mercredi par le président russe, Vladimir Poutine. « La raison principale est la mobilisation », estime le responsable des gardes-frontières, même si le nombre de passages reste inférieur à celui enregistré avant la pandémie de Covid-19.

La fin de semaine est traditionnellement la période avec le plus de trafic aux postes frontaliers, dont le plus fréquenté se situe à Vaalimaa, à mi-chemin entre la capitale finlandaise Helsinki et la métropole russe de Saint-Pétersbourg. D’autres pays comme la Géorgie ou la Turquie sont confrontés à des hausses des entrées de Russes ces derniers jours. La Finlande a annoncé vendredi qu’elle allait « significativement restreindre » dans « les prochains jours » l’accès des Russes au pays nordique, déjà devenu un lieu de transit cet été vers le reste de l’Europe. Les citoyens russes dotés d’un visa Schengen européen de tourisme, même valide, vont être sous peu refoulés à la frontière, même quand le visa est émis par un autre pays que la Finlande. Les gardes-frontières se sont dits prêts à appliquer la mesure « en une journée », M. Sasioglu se préparant à des « évolutions difficiles » dans un futur proche. « Avec les restrictions, il est possible que les tentatives de franchissement illégal augmentent », a-t-il souligné.

Zelensky évoque deux nouveaux charniers à Izioum

Les autorités ukrainiennes ont découvert deux nouveaux charniers contenant des centaines de cadavres à Izioum, ville du nord-est de l’Ukraine reprise ce mois-ci à l’armée russe, a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans une interview diffusée dimanche soir par CBS. La Russie n’a pas réagi dans l’immédiat à ces accusations. Elle dément régulièrement commettre des atrocités ou prendre des civils pour cible dans son « opération militaire spéciale » en Ukraine.

« Aujourd’hui, j’ai reçu de nouvelles informations (…) Ils ont découvert deux nouvelles fosses communes, de grandes fosses avec des centaines de personnes (…) Nous parlons de la petite ville d’Izioum », a dit M. Zelensky. « Les sanctions doivent continuer. Ces sanctions auront un impact politique, ainsi qu’un impact financier », a-t-il ajouté en référence aux sanctions occidentales contre la Russie.

Après la reprise de la ville, occupée pendant des mois par les troupes russes, les autorités ukrainiennes ont déjà découvert des centaines de tombes à Izioum, dans une zone boisée près d’un cimetière. Elles ont fini la semaine dernière d’y exhumer les cadavres de 436 personnes. Une majorité d’entre elles semblent avoir eu une mort violente et les premiers signes donnent à penser que 30 d’entre elles ont été torturées, a déclaré le gouverneur régional. Les corps de 17 soldats ont aussi été découverts dans une fosse commune sur le site.

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Russie et alliés

Crimée, annexée depuis 2014

Territoire où se trouve l'armée russe

Où l'armée russe mène des opérations

Mouvements russes

Contre-attaque ukrainienne

Ville tenue par les Ukrainiens

Ville conquise par les Russes

Ville au statut disputé

Centrales nucléaires en service

Le contexte

  • L’oligarque Evgueni Prigojine reconnaît, pour la première fois, avoir fondé le groupe de mercenaires Wagner. Ce proche de Vladimir Poutine était accusé depuis des années d’être le financier de groupe de mercenaires au service du Kremlin. Il a admis leur présence en Ukraine, en Afrique et en Amérique latine.
  • Les Etats-Unis ont demandé publiquement, et par des canaux privés, à la Russie de mettre fin à son discours qui agite la menace nucléaire dans la guerre en Ukraine, une arme dont l’utilisation aurait, prévient Washington, des conséquences « catastrophiques ».
  • La ville portuaire d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, aurait été attaquée avec des drones de fabrication iranienne utilisés par l’armée russe, selon ce qu’ont déclaré dimanche les autorités militaires ukrainiennes.
  • Selon des informations repérées par l’agence de presse Reuters, deux hauts parlementaires russes ont exprimé des critiques, dimanche, sur la campagne de mobilisation des réservistes en Russie, exigeant des responsables locaux qu’ils contrôlent la situation et mettent fin rapidement aux « excès » qui ont provoqué la colère de la population.
  • Moscou a aussi durci, samedi, les peines encourues par les déserteurs. Vladimir Poutine a signé des amendements prévoyant jusqu’à dix ans de prison pour les militaires qui désertent ou refusent de combattre. Le président russe a également signé une loi qui facilite l’accès à la nationalité russe pour les étrangers qui s’engagent pour une durée d’au moins un an dans l’armée, au moment où Moscou cherche par tous les moyens à recruter plus d’hommes pour combattre en Ukraine.
  • La Russie poursuit ses « référendums » d’annexion, lancés vendredi dans quatre régions d’Ukraine sous son contrôle total ou partiel, malgré de nouvelles menaces de sanctions des Occidentaux.

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