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Guerre en Ukraine en direct : la Suède bloque une zone dans la mer baltique, autour des fuites des gazoducs Nord Stream, afin de procéder à une enquête pour « sabotage aggravé »

Des navires danois surveillent la fuite de gaz en mer Baltique, au large des côtes danoises, le 30 septembre 2022.

Live en cours

Les fuites sur les gazoducs ont cessé ou considérablement chuté lundi, ouvrant la voie à une inspection de ceux endommagés. « Nous sommes à une étape intense de l’enquête », a déclaré le procureur Mats Ljungqvist.

Le directeur de la centrale de Zaporijia est « rentré chez lui sain et sauf »

Le directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijia, arrêté vendredi 30 septembre par la Russie qui contrôle le site, a été libéré, a annoncé lundi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui dispose d’experts sur place.

« Je salue la libération d’Ihor Mourachov », a tweeté le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi. « J’ai reçu la confirmation qu’il est rentré chez lui sain et sauf. »

Il avait été interpellé par une « patrouille russe » alors qu’il se rendait depuis la centrale vers la ville d’Ernogodar, contrôlée par les Russes, selon l’opérateur ukrainien Energoadom. Le véhicule transportant le directeur de la centrale avait été stoppé et ce dernier extrait de la voiture puis « conduit, les yeux bandés, vers une destination inconnue », d’après la même source.

Le ministre des affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba avait condamné samedi cette « détention illégale » au motif inconnu. « Ce crime est un nouvel acte de terrorisme d’Etat de la part de la Russie et représente une grave violation du droit international », avait-il fustigé.

Le Parlement russe ratifie la loi sur l’annexion des quatre régions ukrainiennes

Les députés russes ont approuvé, lundi, à l’unanimité la loi sur l’annexion de quatre régions ukrainiennes, une décision qui avait déjà été approuvée par le président Vladimir Poutine. Ni abstention ni vote contre n’ont été enregistrés.

Le président russe a signé, vendredi, l’annexion de quatre territoires ukrainiens lors d’une cérémonie au Kremlin, aux côtés des dirigeants prorusses de ces quatre régions, occupées en partie ou en quasi-totalité par Moscou. L’Ukraine a répliqué en demandant une « adhésion accélérée » à l’OTAN et en déclarant qu’elle ne négocierait pas avec Moscou tant que Vladimir Poutine était président.

A quelques minutes du vote au Parlement, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s’est adressé aux députés, en leur demandant de soutenir la loi censée, selon lui, protéger la culture, la langue et les frontières russes. « Nous ne répondons pas à des menaces imaginaires, nous défendons nos frontières, notre patrie et notre peuple », a-t-il lancé devant les députés.

Ce qu’il faut savoir ce lundi 3 octobre au matin

  • L’Ukraine a annoncé, dimanche, avoir repris la ville de Lyman, un nœud ferroviaire crucial dans la région de Donetsk annexée récemment par la Russie. « Lyman est totalement débarrassée [de l’armée russe]. Merci à nos militaires », s’est félicité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
  • Le processus légal de formalisation de l’annexion des quatre régions ukrainiennes par la Russie suit son cours à Moscou. Après la signature des traités vendredi en grande pompe au Kremlin par M. Poutine et les dirigeants des régions séparatistes et occupées, la Cour constitutionnelle russe les a jugés, dimanche, « conformes à la Constitution ». Ces annexions ne sont toutefois pas reconnues par la communauté internationale.
  • Le pape François a « supplié » Vladimir Poutine d’« arrêter » la « spirale de violence et de mort » en Ukraine, tout en déplorant les annexions « contraires au droit international ». Pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, l’annexion par la Russie de territoires ukrainiens rend « beaucoup plus difficile, impossible, presque, la fin de la guerre ».
  • Le président français, Emmanuel Macron, qui a échangé dimanche avec M. Zelensky, a promis de travailler à de « nouvelles sanctions » européennes contre Moscou.
  • Pour la rentrée parlementaire, les députés français vont, lundi, débattre de la situation en Ukraine. Ce débat ne donnera pas lieu à un vote. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, revient d’un déplacement en Ukraine avec plusieurs parlementaires de la majorité et la vice-présidente socialiste Valérie Rabault, pour manifester la « solidarité de la France ».
  • Kiev a condamné, samedi, la « détention illégale » du directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, Igor Mourachov, arrêté pour une raison encore inconnue vendredi par la Russie, qui contrôle le site. Dans un communiqué, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a évoqué une « grave préoccupation ».

Tout le live

La cheffe de la diplomatie française dénonce une « fuite en avant » de la Russie en Ukraine

La ministre des affaires étrangères française Catherine Colonna a dénoncé lundi « la fuite en avant » choisie par la Russie en Ukraine, résultat de « l’impasse » dans laquelle s’est enfermé selon elle le président russe Vladimir Poutine.

« Moscou a choisi la fuite en avant politique » mais aussi « militaire, en annonçant une mobilisation partielle de sa population » et enfin « rhétorique » avec ses menaces de l’utilisation de l’arme nucléaire, a déclaré Mme Colonna lors d’un débat sur l’Ukraine à l’Assemblée nationale.

La Suède bloque une zone autour des fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 pour enquêter

La Suède a bloqué lundi l’accès à une zone de cinq milles marins dans le secteur des fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, a annoncé le parquet chargé d’enquêter sur le sabotage présumé. Afin de procéder à une enquête plus approfondie pour « sabotage aggravé », le bureau des procureurs a annoncé avoir décidé de « bloquer la zone afin de mener une enquête de scène de crime ».

Les fuites sur les gazoducs ont cessé ou considérablement chuté lundi, ouvrant la voie à une inspection de ceux endommagés. « L’enquête continue, nous sommes à une étape intense », a déclaré le procureur Mats Ljungqvist, refusant de dire ce que les autorités suédoises faisaient dans leur enquête, pilotée par le service de renseignement du pays nordique, Säpo. « Je comprends l’intérêt considérable, mais nous sommes à un stade précoce de l’enquête », a-t-il justifié dans le communiqué.

Selon les gardes-côtes suédois, chargés de la mise en place du blocage de la zone, cette dernière s’étend sur cinq milles nautiques (environ 9,3 kilomètres). Le blocage de la zone implique « l’interdiction de la navigation, l’ancrage, la plongée, la conduite de véhicules sous-marins ou l’élaboration de cartographie géophysique », ont-ils ajouté.

Quatre vastes fuites libérant des milliers de tonnes de méthane ont touché depuis le début de la semaine dernière les deux gazoducs au large de l’île danoise de Bornholm. Des explosions sous-marines équivalant « à des centaines de kilos » de TNT sont à l’origine des fuites et « toutes les informations disponibles indiquent que ces explosions sont la conséquence d’un acte délibéré », avaient dit la Suède et le Danemark dans un rapport officiel remis aux Nations-Unies.

Après la chute de Lyman, les commandants russes dans la tourmente

La chute de la ville de Lyman n’était pas encore consommée, samedi 1er octobre, que les hauts responsables de « l’opération spéciale » russe en Ukraine commençaient le jeu de massacre avec la désignation des responsables de cette nouvelle déroute. Premier à dégainer, Ramzan Kadyrov s’en est pris avec virulence au colonel général Alexandre Lapine, maître des opérations dans cette ville de la région de Donetsk tout juste annexée par la Russie.

Selon le dirigeant tchétchène, l’officier supérieur, « un incapable », « n’a pas fourni les communications, les renforts et le ravitaillement en munitions nécessaires » aux soldats engagés dans la défense de cette localité stratégique. Ces critiques ne sont pas les premières exprimées par celui qui se présente depuis longtemps comme le chef de guerre le plus efficace en Ukraine. Ce qui est nouveau, c’est la virulence du propos et l’attaque directe contre les plus hauts responsables militaires russes.

Ce grand déballage témoigne en premier lieu de la fébrilité qui s’est emparée du commandement russe depuis les revers militaires essuyés en septembre. « Les failles ne vont que grandir, prédit le politologue Abbas Galliamov. Poutine estime que l’armée l’a trompé en se prétendant plus forte qu’elle ne l’était ; les militaires, eux, vont accuser Poutine et les tchékistes [le FSB] d’avoir mal analysé la situation en Ukraine avant de lancer les hostilités. »

Lisez l’intégralité de l’analyse de notre correspondant à Moscou, Benoît Vitkine :

Les crimes de la Russie seront « documentés, jugés et punis », promet Elisabeth Borne

Elisabeth Borne a assuré devant l’Assemblée nationale que la France était « déterminée » à ce que les crimes « commis par la Russie soient documentés, jugés et punis ». « C’est une condition essentielle au retour d’une paix durable », a déclaré la première ministre française.

Chaque jour, avec le plus grand cynisme, la Russie repousse les frontières de la barbarie. Elle fait usage des armes sans discernement, en ciblant les civils, en visant des écoles, des hôpitaux, des centres commerciaux, des convois humanitaires. Dans les territoires occupés, on assiste à des transferts forcés de population, y compris d’enfants. Leur libération s’accompagne de la découverte de nouvelles atrocités, comme à Boutcha, en avril, ou à Izium plus récemment. (…) Ce sont autant de violations des lois de la guerre. Autant d’actes qui justifient d’agir. Autant de monstruosités dont la Russie devra répondre.

La cheffe du gouvernement a également dénoncé la présence « sur le front » de Groupe Wagner, « société de mercenaires, qui prend ses ordres directement du Kremlin » et qui « emploie aujourd’hui des criminels russes pour venir combattre sur le front », « dont les méthodes sont bien connues, comme en témoignent ses exactions documentées en République centrafricaine et au Mali ».

Elle a redit que la France restait « extrêmement préoccupé[e] par la situation » de la centrale nucléaire de Zaporijia (sud de l’Ukraine) contrôlée par la Russie, affirmant que Paris soutenait la proposition du directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique « d’arrêt des tirs et de retrait du matériel militaire de la zone ».

Ne se trouvant « pas à l’endroit » de son assignation, la journaliste Marina Ovsiannikova est recherchée

La journaliste russe Marina Ovsiannikova, connue pour avoir brandi une pancarte pacifiste à la télévision, a été placée sur la liste des personnes recherchées en Russie, selon une notice consultée lundi par l’Agence France-Presse (AFP). Le site du ministère de l’intérieur russe note que Mme Ovsiannikova, 44 ans, est recherchée dans le cadre d’une affaire pénale, sans plus de précisions.

Inculpée en août pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée russe, elle avait été assignée à résidence par un tribunal de Moscou et avait l’interdiction d’utiliser tout moyen de communication. Son assignation à résidence courait jusqu’au 9 octobre avant une probable prolongation, dans l’attente de son procès. Contacté par l’AFP, son avocat, Dmitri Zakhvatov, a confirmé qu’elle était recherchée, car « elle ne se trouve pas à l’endroit où elle devait être jusqu’au 9 octobre ». Il n’a toutefois pas donné plus d’informations sur sa localisation actuelle, en Russie ou à l’étranger.

Le 21 septembre, date de l’annonce d’une mobilisation militaire « partielle » en Russie, les soutiens de Marina Ovsiannikova avaient diffusé un message sur ses réseaux sociaux. Elle disait être allée à une audience, dans le cadre des poursuites la visant, avec une pancarte disant « NON À LA MOBILISATION ». Mi-mars, quelques jours après le déclenchement de l’offensive en Ukraine, Marina Ovsiannikova avait interrompu le journal télévisé du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, où elle travaillait comme journaliste depuis près de vingt ans.

Elle avait agité en plein direct une pancarte appelant à la fin des combats et les Russes à « ne pas croire la propagande ». Pour ce geste, elle avait été brièvement interpellée et avait été condamnée à payer une amende. Elle avait ensuite quitté le pays avant de rentrer en Russie, en juillet, pour essayer de conserver la garde de ses deux enfants. Elle avait continué à critiquer à partir de Moscou le pouvoir et l’offensive, avant d’être de nouveau arrêtée et inculpée pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée.

Le directeur de la centrale de Zaporijia est « rentré chez lui sain et sauf »

Le directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijia, arrêté vendredi 30 septembre par la Russie qui contrôle le site, a été libéré, a annoncé lundi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui dispose d’experts sur place.

« Je salue la libération d’Ihor Mourachov », a tweeté le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi. « J’ai reçu la confirmation qu’il est rentré chez lui sain et sauf. »

Il avait été interpellé par une « patrouille russe » alors qu’il se rendait depuis la centrale vers la ville d’Ernogodar, contrôlée par les Russes, selon l’opérateur ukrainien Energoadom. Le véhicule transportant le directeur de la centrale avait été stoppé et ce dernier extrait de la voiture puis « conduit, les yeux bandés, vers une destination inconnue », d’après la même source.

Le ministre des affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba avait condamné samedi cette « détention illégale » au motif inconnu. « Ce crime est un nouvel acte de terrorisme d’Etat de la part de la Russie et représente une grave violation du droit international », avait-il fustigé.

Un mort dans le bombardement d’un village russe frontalier

Une femme a été tuée lundi dans le bombardement d’un village situé à proximité de la frontière entre la Russie et l’Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

« Les forces armées ukrainiennes ont bombardé notre village de Golovtchino dans le district municipal de Graivoron. Les obus ont touché le centre du village, il y a des destructions », a publié M. Gladkov sur sa chaîne Telegram. Selon lui, une femme âgée de 48 ans a été tuée.

La région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a été visée à plusieurs reprises par des tirs depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. Le 12 septembre, une frappe contre un poste-frontière russe a fait un mort et quatre blessés et a endommagé des maisons résidentielles et des lignes électriques.

En juillet, l’armée russe avait accusé Kiev d’avoir tiré trois missiles sur la ville de Belgorod, la capitale régionale. En avril, c’était un dépôt de pétrole qui était attaqué par des hélicoptères, à une quarantaine de kilomètres de la frontière, selon M. Gladkov.

Une aide financière dès novembre pour les Français qui accueillent des déplacés ukrainiens

Dans son discours d’introduction devant l’Assemblée nationale, la première ministre, Élisabeth Borne, a également annoncé la mise en place d’une aide financière « à partir de fin novembre » pour les ménages français qui « accueillent des déplacés ukrainiens chez eux ».

Je veux rendre hommage (…) et remercier toutes les collectivités qui se mobilisent, organisent la solidarité et permettent l’accueil et la scolarisation des réfugiés ukrainiens. Leur engagement est précieux et déterminant. (…) Je pense enfin à tous nos concitoyens qui se sont engagés. Nous devons les soutenir et je vous confirme la mise en place, à partir de fin novembre, d’une aide pour nos compatriotes qui accueillent des déplacés ukrainiens chez eux.

Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère de l’intérieur n’a pas chiffré cette aide. Début juillet, le préfet Joseph Zimet, qui pilote place Beauvau la cellule interministérielle de crise sur l’accueil des Ukrainiens, avait dit dans un entretien au Monde que cette aide était à l’étude et devait s’élever « de 150 à 200 euros pendant quelques mois », afin d’« éviter que cet accueil ne s’effondre ».

Lundi, Élisabeth Borne a salué l’accueil de plus de 100 000 Ukrainiens – dont 19 000 enfants scolarisés – qui s’est organisé « rapidement, efficacement, dignement ».

La France veut « rendre le coût de la guerre insupportable pour la Russie », affirme Elisabeth Borne

La France entend « rendre le coût de la guerre [en Ukraine] insupportable pour la Russie », a déclaré lundi 3 octobre la première ministre française Elisabeth Borne en ouvrant un débat sur la guerre en Ukraine à l’Assemblée nationale.

« Notre objectif est le même depuis le début : rendre le coût de la guerre insupportable pour la Russie, frapper durement son économie, pour l’empêcher de financer son offensive », a affirmé la cheffe du gouvernement. « C’est la Russie qui a lancé cette guerre. C’est elle qui nous pousse à agir. »

« Les sanctions continueront tant que Poutine s’évertuera dans la spirale du conflit et de la confrontation. Abandonner les sanctions, ce serait abandonner l’Ukraine. Ce serait renoncer à nos valeurs », a ajouté Mme Borne. S’adressant indirectement aux députés du Rassemblement national, accusés de proximité avec Moscou et opposés aux sanctions contre la Russie, la première ministre a assuré : « Et ces sanctions, n’en déplaise à ceux qui masquent leur fascination pour l’impérialisme russe par un prétendu patriotisme, elles fonctionnent. »

« L’économie russe s’est considérablement rétractée, avec une chute de 6 % de son PIB pour cette année. L’inflation russe a explosé. Et la Russie a perdu l’accès à des matériels de haute technologie », a-t-elle énuméré. « Avec les prix élevés de l’énergie, Moscou tente pour l’instant de maintenir l’illusion, mais les faits sont là. La propagande russe ne doit pas nous berner. L’économie russe est à l’asphyxie », a déclaré Mme Borne.

Elisabeth Borne lors de son discours en ouverture d’un débat sur la situation en Ukraine, à l’Assemblée nationale, le 3 octobre 2022. Les députés français applaudissent l’ambassadeur ukrainien en France, Vadym Omelchenko, le 3 octobre 2022.

Selon les gardes-côtes suédois, les bouillonnements provoqués par les fuites de gaz ont bien cessé au-dessus du gazoduc endommagé Nord Stream 1, mais pas au-dessus de Nord Stream 2.

Les deux gazoducs 1 et 2 sont chacun équipés de deux conduites dites A et B. Sur Nord Stream 2, seule la conduite A apparaît comme endommagée avec deux fuites. Elle est la seule à fonctionner, c’est la ligne B qui n’a, elle, jamais été mise en service à cause de la guerre en Ukraine.

Toutefois, les gazoducs étaient bien tous les deux emplis de gaz, même à l’arrêt, pour maintenir la pression et éviter que l’air ne vienne corroder l’intérieur des tuyaux.

L’Union européenne convoque les ambassadeurs russes après les annexions en Ukraine

L’Union européenne (UE) a convoqué, lundi, le plus haut diplomate russe en poste à Bruxelles dans le cadre d’une action coordonnée avec les Etats membres pour condamner et rejeter « l’annexion illégale » d’une partie du territoire ukrainien. « Il s’agit d’une démarche à l’échelle de l’UE et coordonnée par l’UE », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole des affaires étrangères du bloc, Peter Stano.

Les pays de l’UE ont commencé vendredi à convoquer les diplomates russes après la signature par le président russe Vladimir Poutine de l’annexion de quatre régions d’Ukraine en partie occupées par ses troupes depuis l’invasion de février. La Belgique avait convoqué l’ambassadeur russe vendredi. L’Italie et l’Autriche ont fait de même lundi.

Les dirigeants de l’UE ont martelé qu’ils ne reconnaîtraient « jamais » cette « annexion illégale » menée par Moscou, et les 27 finalisent de nouvelles sanctions. Les diplomates de l’UE tentent de surmonter les objections de plusieurs Etats membres, dont la Hongrie et la Grèce, à un plafonnement du prix du pétrole russe vendu dans le monde entier. L’UE a déjà imposé sept vagues de sanctions sans précédent à la Russie. Elle fournit une aide militaire de plusieurs milliards d’euros à l’Ukraine.

Sur le terrain, Kiev conserve l’initiative militaire

Les forces ukrainiennes poursuivaient leur avancée dans l’est de l’Ukraine après s’être emparées dimanche de la ville stratégique de Lyman, tout en maintenant la pression sur l’armée russe dans la région de Kherson (sud).

Dans le bassin du Donbass, la perte de Lyman, ville de la région de Donetsk annexée par Moscou, est un revers de taille pour l’armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu’elle occupe. Face à l’avancée ukrainienne, l’armée russe a dû se replier à la hâte en direction de Svatove, vers les grandes villes importantes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, qu’elle avait eu tant de mal à prendre aux Ukrainiens avant l’été.

Désormais, « les principales routes d’accès vers la conurbation Roubijne-Lyssytchansk-Sievierodonetsk sont à portée de l’artillerie ukrainienne, de ses plus récents systèmes mais aussi du 152 mm – dont elle a récupéré d’importants stocks de munitions dans la poche de Koupiansk ou à Lyman », note Joseph Henrotin, chercheur à l’Institut de stratégie comparée (ISC) et rédacteur en chef de la revue spécialisée DSI.

Dans la région de Kherson, contrôlée à près de 90 % par les Russes, l’armée ukrainienne continue son offensive pour tenter d’encercler par le nord et l’est les Russes déployés sur la rive ouest du fleuve Dniepr. Mais « la situation demeure compliquée, des hostilités se poursuivent », a commenté lundi 3 octobre la présidence ukrainienne.

Selon Kiev, « l’ennemi cherche des moyens pour améliorer l’approvisionnement logistique de ses troupes, continue de mettre en place des traversées [de plans d’eau] alternatives et des réparations près des ponts Antonivsky et de Kakhovka » au-dessus du fleuve. « Les Russes ont continué de bombarder avec des drones iraniens les régions de Kryvy Rih et de Mykolaïv », au nord et à l’est de la région de Kherson, affirme l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).

Dans la région de Zaporijia, contrôlée à environ 70 % par Moscou, des frappes russes se sont abattues lundi à l’aube sur la ville du même nom et sur deux villages alentour, affirme Kiev, qui rapporte le lancement d’« une dizaine de missiles S300 » sur ces localités.

L’Union européenne (UE), les Etats-Unis et d’autres pays, tels que la Turquie, ont rejeté l’annexion de ces territoires. Le président américain, Joe Biden, a juré d’« appuyer les efforts de l’Ukraine pour regagner le contrôle de son territoire » et affirmé que les Etats-Unis et leurs alliés ne se laisseraient pas « intimider » par le président Poutine. Les dirigeants des pays de l’UE ont publié vendredi 30 septembre une déclaration « rejetant » et « condamnant » cette « annexion illégale ».

La Turquie « rejette » également cette annexion, comme elle a refusé de reconnaître l’annexion de la Crimée, a pour sa part dit samedi 1er octobre le ministère des affaires étrangères. L’OTAN a dénoncé une annexion « illégitime », tandis qu’à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a examiné une résolution condamnant les « pseudo-annexions » en Ukraine, qui a immédiatement été bloquée par un veto de la Russie. En dehors du veto russe, la résolution a recueilli dix voix en sa faveur et quatre pays se sont abstenus (la Chine, l’Inde, le Brésil et le Gabon). Par la voix de son ambassadeur à l’ONU, la Chine a toutefois appelé au respect de « l’intégrité territoriale de tous les pays ».

Seuls quelques rares pays continuent d’afficher leur soutien au Kremlin, dont la Syrie, à qui Moscou a apporté un soutien militaire considérable depuis 2015. À l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre des affaires étrangères syrien a défendu lundi « les droits de la Russie à se défendre et à sécuriser son propre territoire ». Par ailleurs, le colonel Abdoulaye Maïga, premier ministre par intérim du Mali, a salué samedi, toujours à la tribune de l’ONU, « les relations de coopération exemplaires et fructueuses entre le Mali et la Russie ».

Le Parlement russe ratifie la loi sur l’annexion des quatre régions ukrainiennes

Les députés russes ont approuvé, lundi, à l’unanimité la loi sur l’annexion de quatre régions ukrainiennes, une décision qui avait déjà été approuvée par le président Vladimir Poutine. Ni abstention ni vote contre n’ont été enregistrés.

Le président russe a signé, vendredi, l’annexion de quatre territoires ukrainiens lors d’une cérémonie au Kremlin, aux côtés des dirigeants prorusses de ces quatre régions, occupées en partie ou en quasi-totalité par Moscou. L’Ukraine a répliqué en demandant une « adhésion accélérée » à l’OTAN et en déclarant qu’elle ne négocierait pas avec Moscou tant que Vladimir Poutine était président.

A quelques minutes du vote au Parlement, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s’est adressé aux députés, en leur demandant de soutenir la loi censée, selon lui, protéger la culture, la langue et les frontières russes. « Nous ne répondons pas à des menaces imaginaires, nous défendons nos frontières, notre patrie et notre peuple », a-t-il lancé devant les députés.

Le Kremlin veut « consulter » pour fixer les frontières des régions annexées dans le sud de l’Ukraine

La Russie va « consulter » la population pour établir les frontières des régions annexées de Kherson et de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, a fait savoir lundi 3 octobre le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la presse. Le président russe, Vladimir Poutine, a formalisé l’annexion de Kherson et de Zaporijia, ainsi que celle de deux autres régions ukrainiennes – Donetsk et Louhansk –, lors d’une cérémonie vendredi au Kremlin.

Les régions de Donetsk et Louhansk ont été annexées dans leur totalité, Moscou ayant reconnu la souveraineté de régimes séparatistes prorusses à la fin de février, juste avant l’assaut russe contre l’Ukraine. Mais le Kremlin a admis la semaine dernière que les frontières des régions de Kherson et de Zaporijia avaient, elles, besoin d’être « clarifiées ».

Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW, Institute for the Study of War), Moscou contrôle 72 % de la superficie de la région de Zaporijia. Et 88 % de celle de Kherson et sa capitale du même nom sont sous occupation russe, selon la même source. La Russie avait organisé à la hâte dans les quatre régions ukrainiennes de prétendus référendums, largement dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux, à la suite d’une contre-offensive ukrainienne qui a forcé l’armée russe à céder des milliers de kilomètres carrés de terrain.

Le gaz a cessé de s’échapper de Nord Stream 1, mais pas de Nord Stream 2, selon la Suède

Les bouillonnements provoqués par les fuites de gaz ont cessé au-dessus du gazoduc endommagé Nord Stream 1, mais pas au-dessus de Nord Stream 2, ont annoncé les gardes-côtes suédois, lundi 3 octobre, après un survol des deux conduits.

Dimanche, l’Agence de l’énergie du Danemark avait déclaré avoir été informée par Nord Stream AG d’une pression stable dans Nord Stream 1, ce qui suggère que le gaz ne fuit plus. Samedi 1er octobre, Nord Stream AG avait annoncé la fin des fuites sur Nord Stream 2 sur la base d’une pression insuffisante pour s’échapper du gazoduc.

il y a eu un message d’avertissement de Joe Biden : « L’Amérique et ses alliés ne se laisseront pas intimider. » M. Poutine « ne nous effraiera pas », a-t-il déclaré, qualifiant la cérémonie de vendredi de « numéro bidon » censé montrer la force du chef du Kremlin, mais qui illustrait au contraire selon lui « qu’il était en difficulté ».

Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale a rappelé que les responsables américains ont averti Moscou des « conséquences catastrophiques » si le Kremlin déployait des armes nucléaires. Les radiations d’une attaque nucléaire en Ukraine atteindraient probablement les pays de l’OTAN voisins, ce qui en ferait une attaque contre l’alliance.

Ramzan Kadyrov envoie trois de ses fils à la guerre

Ramzan Kadyrov, dirigeant de la région russe de Tchétchénie, a posté un message sur Telegram dans lequel il annonce que trois de ses fils – Akhmat, Eli et Adam, respectivement âgés de 16, 15 et 14 ans –, se rendront bientôt dans la zone des combats.

Sur Twitter, Anton Gerashchenko, conseiller du ministre de l’intérieur ukrainien, a commenté : « Chaque jour, je pense qu’on a vu à quel point la Russie pouvait tomber bas. Mais en fait, il n’y a aucune limite. »

Des erreurs dans la mobilisation décrétée par Poutine

Dans son point sur la situation sur le front, lundi 3 octobre, le ministère de la défense britannique rappelle que Vladimir Poutine a demandé que soient « corrigées les erreurs » dans la mobilisation en cours en Russie. Les médias et les Russes sur les réseaux sociaux ont rapporté des cas de mobilisation de personnes âgées, d’étudiants, de malades ou d’appelés sans expérience militaire. Londres constate que « ces réservistes sont rassemblés dans des camps de transit, dorment sous des tentes, les responsables de la mobilisation ont du mal à les former et à trouver des officiers pour les encadrer ».

Mikhaїl Degtiarev, le gouverneur du kraï de Khabarovsk, a expliqué, lundi, dans une vidéo sur Telegram avoir suspendu le responsable du recrutement dans cette région russe d’Extrême-Orient. « En dix jours, plusieurs milliers de nos compatriotes ont reçu des convocations et se sont rendus dans les commissariats militaires. Nous avons renvoyé à la maison environ la moitié d’entre eux, car ils ne remplissaient pas les critères de sélection pour entrer dans l’armée », a dit le gouverneur. « La mobilisation partielle ne concerne que les catégories désignées par le ministère de la défense et le président. Tout abus doit être réprimé », a-t-il ajouté.

Le contexte

Live animé par Pierre Bouvier

Image de couverture : Des navires danois surveillent la fuite de gaz en mer Baltique, au large des côtes danoises, le 30 septembre 2022. FORCES DE DÉFENSE DANOISE/VIA REUTERS

  • L’Ukraine a annoncé, dimanche, avoir repris la ville de Lyman, un nœud ferroviaire crucial dans la région de Donetsk annexée récemment par la Russie. « Lyman est totalement débarrassée [de l’armée russe]. Merci à nos militaires », s’est félicité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
  • Le processus légal de formalisation de l’annexion des quatre régions ukrainiennes par la Russie suit son cours à Moscou. Après la signature des traités vendredi en grande pompe au Kremlin par M. Poutine et les dirigeants des régions séparatistes et occupées, la Cour constitutionnelle russe les a jugés, dimanche, « conformes à la Constitution ». Les députés russes ont également approuvé lundi 3 octobre, à l’unanimité, la loi sur l’annexion des quatre régions ukrainiennes. Ces annexions ne sont toutefois pas reconnues par la communauté internationale.
  • Le pape François a « supplié » Vladimir Poutine d’« arrêter » la « spirale de violence et de mort » en Ukraine, tout en déplorant les annexions « contraires au droit international ». Pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, l’annexion par la Russie de territoires ukrainiens rend « beaucoup plus difficile, impossible, presque, la fin de la guerre ».
  • Le président français, Emmanuel Macron, qui a échangé dimanche avec M. Zelensky, a promis de travailler à de « nouvelles sanctions » européennes contre Moscou.
  • Pour la rentrée parlementaire, les députés français débattent de la situation en Ukraine. Ce débat ne donnera pas lieu à un vote. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, revient d’un déplacement en Ukraine avec plusieurs parlementaires de la majorité et la vice-présidente socialiste Valérie Rabault, pour manifester la « solidarité de la France ». Dans son discours d’introduction, la première ministre, Elisabeth Borne, a affirmé que la France allait « rendre le coût de la guerre insupportable pour la Russie ». « Abandonner les sanctions, ce serait abandonner l’Ukraine. Ce serait renoncer à nos valeurs », a-t-elle ajouté.
  • Le directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijia, Ihor Mourachov, a été libéré lundi, a annoncé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « J’ai reçu la confirmation qu’il est rentré chez lui sain et sauf », a tweeté son directeur général, Rafael Grossi. Kiev avait dénoncé samedi une « détention illégale » après l’arrestation de M. Mourachov, vendredi 30 septembre, pour une raison inconnue.

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