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Guerre en Ukraine, en direct : Les Etats-Unis favorable à un tribunal spécial pour juger l’« agression » russe contre l’Ukraine

Le Comité international olympique le 28 mars 2023, à Lausanne.

Live en cours

C’est la première fois que Washington, traditionnellement récalcitrant face à la justice internationale, dit explicitement être favorable à la création d’un tel tribunal. Cette idée est également soutenue par les Européens qui en avaient évoqué la création dès le mois de novembre.

Ce qu’il faut savoir ce mardi 28 mars matin

  • L’armée de l’air ukrainienne déclare avoir abattu dans la nuit douze des treize drones Shahed 136-131 de fabrication iranienne envoyés par la Russie, ainsi qu’un drone de reconnaissance. Par ailleurs, l’armée déclare que des chasseurs russes ont aussi attaqué l’oblast de Kherson avec deux bombes guidées.
  • Les premiers chars britanniques Challenger sont arrivés en Ukraine, a annoncé lundi soir le ministre de la défense ukrainien, Oleksii Reznikov. « Des Challengers britanniques, des Strykers et des Cougars américains et des Marders allemands » se sont « ajoutés aux unités ukrainiennes », a-t-il détaillé.
  • Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté, lundi, une résolution russe réclamant la création d’une « commission d’enquête internationale indépendante » sur les sabotages des gazoducs Nord Stream en septembre 2022
  • La Russie a affirmé lundi qu’elle ne changerait pas ses plans prévoyant le déploiement d’armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie, malgré les nombreuses critiques des pays occidentaux. « Bien entendu, une telle réaction ne pourra pas avoir d’impact sur les plans de la Russie », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
  • La France va « très prochainement » fournir à l’Ukraine un système de défense antiaérienne sol-air SAMP/T, a déclaré le ministre des armées français, Sébastien Lecornu. dans un entretien au Figaro publié lundi soir. Il a ajouté que la France allait également « doubler » la livraison d’obus de 155 millimètres « pour la porter à 2 000 par mois à partir de cette fin mars ».
  • Emmanuel Macron va réunir mardi en début d’après-midi à l’Elysée les industriels de la défense pour faire le point sur le passage à une « économie de guerre ». L’objectif est de produire davantage et plus rapidement, également pour préparer l’armée française en cas de conflit majeur.
  • Le Parlement hongrois, dominé par le parti du premier ministre nationaliste, Viktor Orban, a ratifié lundi l’adhésion de la Finlande à l’OTAN, rapprochant un peu plus le pays nordique de l’Alliance atlantique. La situation est plus délicate pour son voisin suédois, qui fait toujours face aux objections d’Ankara.

Tout le live

L’Ukraine satisfaite du « report » de la décision du CIO sur les athlètes russes aux JO 2024

L’Ukraine s’est dite satisfaite du « report » de la décision du Comité international olympique (CIO) sur une éventuelle participation des athlètes russes et biélorusses aux Jeux olympiques de Paris 2024, l’instance internationale ayant évité de trancher la question mardi.

« Nous avons réussi à parvenir à ce que la décision sur l’intégration des Russes et des Biélorusses aux Jeux olympiques en 2024 soit reportée », s’est félicité sur Facebook le ministre des sports ukrainien, Vadym Goutzaït. Il a dit vouloir « travailler » pour qu’aucun athlète « patriotique » russe « ne puisse entrer dans les arènes sportives internationales ».

Le CIO recommande la réintégration de ces athlètes à condition qu’ils ne « soutiennent pas activement la guerre en Ukraine » et ne soient pas « sous contrat » avec l’armée ou les organes de sécurité.

Un Russe, séparé de sa fille de 13 ans qui a été placée à cause d’un dessin à l’école contre la guerre en Ukraine, a été condamné, mardi 28 mars, à deux ans de prison et a pris la fuite, ont annoncé les autorités. L’affaire suscite une vive indignation depuis plusieurs semaines en Russie : elle est devenue l’un des symboles de la répression sans merci contre ceux qui s’opposent à l’opération militaire lancée par le Kremlin en Ukraine.

Elle a pris un nouveau tour mardi lorsque le tribunal d’Efremov, à 300 km au sud de Moscou, a annoncé que le prévenu, Alexeï Moskalev, s’était volatilisé. « Le verdict a été lu en l’absence du prévenu, car il a disparu et ne s’est pas présenté à l’audience », a déclaré à l’Agence France-Presse la responsable de la communication du tribunal, Elena Mikhaïlovskaïa.

Peu avant, la cour avait reconnu M. Moskalev, 54 ans, coupable d’avoir « discrédité » les forces armées russes, le condamnant à deux ans d’emprisonnement, soit la peine requise la veille par le procureur. Il était placé en résidence surveillée depuis le 1er mars.

Recommandation du CIO : le Comité olympique russe dénonce des critères de réintégration « inacceptables »

Le président du Comité olympique russe a estimé que les critères émis mardi par le CIO pour permettre la réintégration des sportifs russes et biélorusses dans les compétitions internationales, sous bannière neutre et « à titre individuel », étaient « inacceptables ». « Il s’agit d’une discrimination basée sur la nationalité », a fustigé Stanislav Pozdniakov lors d’une conférence de presse.

Le CIO recommande la réintégration de ces athlètes à condition qu’ils ne « soutiennent pas activement la guerre en Ukraine ». Surtout, l’organisation olympique ne recommande leur réintégration « qu’à la condition qu’elle puisse être révoquée à la discrétion de la fédération internationale concernée ».

Washington favorable à un tribunal spécial pour juger l’« agression » russe contre l’Ukraine

Les Etats-Unis se sont déclarés mardi favorables à la création d’un tribunal spécial pour juger l’« agression » russe contre l’Ukraine. Washington a dit souhaiter que cette cour internationale « soit enracinée dans le système judiciaire ukrainien et compren[ne] des éléments internationaux », a déclaré un porte-parole du département d’Etat américain.

C’est la première fois que les Etats-Unis, traditionnellement récalcitrants face à la justice internationale, disent explicitement être favorables à la création d’un tel tribunal. Cette idée est également soutenue par les Européens qui en avaient évoqué la création dès le mois de novembre.

Cette annonce intervient quelques jours après que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour le crime de guerre de « déportation » d’enfants ukrainiens.

La Russie ne reconnaît cependant pas la compétence de la CPI.

La CPI n’est compétente que pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés en Ukraine, et non pour le « crime d’agression » commis par la Russie, imputable à ses plus hauts dirigeants.

Sportifs russes : « un jour de honte pour le CIO », selon Varsovie

C’est « un jour de honte » pour le Comité international olympique (CIO), a déclaré mardi un vice-ministre des affaires étrangères polonais, après la recommandation du CIO de réintégrer sous conditions les sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales.

« Que s’est-il passé de positif du côté de la Russie pour que ses sportifs participent à des compétitions ! Depuis [le massacre de] Boutcha, Irpin, Gostomel ! Depuis les bombardements quotidiens des sites civils ! C’est un jour de honte pour le CIO ! », a écrit Piotr Wawrzyk sur Twitter.

Kiev exige que les troupes de Moscou se retirent de « chaque mètre carré » de l’Ukraine

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a exigé mardi que la Russie « se retirer de chaque mètre carré de territoire ukrainien ». « Dans cette guerre, nous défendons le monde démocratique dans son ensemble », a ajouté M. Kouleba, qui s’adressait virtuellement à un forum de discussion sur « la paix en Ukraine » sous les auspices des Etats-Unis.« Aucun autre pays ne veut plus la paix que l’Ukraine. Mais la paix à n’importe quel prix est une illusion », a-t-il souligné.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a lui mis en garde contre le « piège cynique » posé par certaines initiatives de paix qu’il n’a pas nommées. La Chine a récemment présenté des propositions pour mettre fin à la guerre en Ukraine, fraîchement accueillies par les Occidentaux, qui insistent sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Pour sa part, la ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, a insisté sur le fait que « la justice doit prévaloir ». Elle a souligné à ce titre que le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) visant le président russe, Vladimir Poutine, représentait « un pas majeur » dans la lutte contre l’impunité. Mme Colonna a aussi appelé les pays européens à respecter leurs obligations et à livrer le chef du Kremlin à la CPI s’il entrait dans l’Union européenne. La Hongrie a dit qu’elle ne livrerait pas M. Poutine.

Sportifs russes : la recommandation du CIO est une « gifle aux sportifs ukrainiens », dénonce Berlin

La recommandation du Comité international olympique (CIO) de réintégrer sous conditions les sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales est « une gifle aux sportifs ukrainiens », a dénoncé mardi la ministre des sports allemande, Nancy Faeser, dans un communiqué :

« Le sport international doit condamner en toute clarté la guerre d’agression brutale menée par la Russie. Cela ne peut se faire qu’en excluant complètement les athlètes russes et biélorusses. »

« Il n’y a aucune raison pour que la Russie revienne dans le sport mondial. [Vladimir] Poutine poursuit sa guerre criminelle avec une brutalité effroyable contre la population civile ukrainienne », a-t-elle estimé, ajoutant : « Les Jeux olympiques ne se déroulent pas dans le vide. Ceux qui laissent le belliciste russe utiliser des compétitions internationales pour sa propagande nuisent à l’idée olympique de paix et de compréhension entre les peuples ».

Le CIO recommande le retour des Russes en compétition, mais temporise pour les JO 2024

Le Comité international olympique (CIO) a recommandé mardi la réintégration des sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales, sous bannière neutre et « à titre individuel », à condition qu’ils ne « soutiennent pas activement la guerre en Ukraine ». Surtout, l’organisation olympique ne recommande leur réintégration « qu’à la condition qu’elle puisse être révoquée à la discrétion de la fédération internationale concernée ».

Alors que l’Ukraine, la Pologne et les pays baltes menacent déjà de boycotter les Jeux olympiques de 2024 en cas de présence russe et biélorusse, le CIO se prononcera sur cette question « au moment approprié, à son entière discrétion, et sans être lié par les résultats de compétitions qualificatives », a annoncé le président du CIO, Thomas Bach, se laissant ainsi une complète latitude.

Pressé de clarifier sa position sur ce sujet diplomatiquement explosif, le CIO avait annoncé en décembre « explorer des moyens » de ramener les Russes et Biélorusses dans le giron du sport mondial, après avoir recommandé leur bannissement fin février, après l’invasion russe en Ukraine.

La Russie affirme avoir redirigé le pétrole touché par l’embargo occidental

La Russie a déclaré avoir réussi à rediriger vers des pays « amis » toutes ses exportations de pétrole brut affectées par les sanctions occidentales concernant l’Ukraine, a déclaré aujourd’hui le ministre de l’énergie Nikolaï Choulginov, tout en soutenant une baisse de la production de pétrole et de gaz cette année. L’Occident a imposé des sanctions de grande ampleur, notamment un embargo sur les importations de pétrole russe par voie maritime, après que Moscou a envoyé ses forces armées en Ukraine en février 2022.

S’exprimant lors du même événement, Alexander Dyoukov, directeur général de la major pétrolière russe Gazprom Neft, a déclaré que 2023 serait plus difficile que 2022 et que la pression exercée par les sanctions s’intensifierait. En mars, l’Inde a été le plus gros acheteur de pétrole brut russe de qualité « Oural ». Les livraisons à l’Inde devraient représenter plus de 50 % de l’ensemble des exportations maritimes d’Oural ce mois-ci, la Chine arrivant en seconde position. Le vice-premier ministre Alexander Novak a déclaré que les ventes de pétrole russe à l’Inde avaient été multipliées par 22 l’année dernière, mais il n’a pas précisé le volume. Le vice-premier ministre a indiqué que les recettes énergétiques représentaient 42 % du budget fédéral russe en 2022, contre 36 % en 2021. Il a déclaré que l’industrie énergétique russe était durable, malgré le défi des sanctions occidentales.

La Russie se dit prête à discuter de la situation de la centrale de Zaporijia avec l’AIEA

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi doit se rendre cette semaine dans la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les forces russes. Selon Renat Karchaa, conseiller du directeur général de Rosenergoatom, cité par l’agence russe Ria Novosti, la Russie est prête à discuter de la situation à la centrale nucléaire avec le directeur général de l’AIEA.

M. Grossi, a annoncé samedi qu’il se rendrait dans la centrale ukrainienne qui, selon lui, se trouve dans une situation « précaire ». Il s’agit de sa deuxième visite depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, afin d’« évaluer directement la gravité de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires sur le site », a déclaré l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « Malgré notre présence sur le site depuis sept mois, la situation de la centrale nucléaire de Zaporijjia reste précaire », a déclaré M. Grossi dans un communiqué. « Les dangers en matière de sûreté et de sécurité nucléaires ne sont que trop évidents, tout comme la nécessité d’agir maintenant pour éviter un accident », a-t-il ajouté.

M. Grossi a proposé d’établir une zone de sécurité autour du site. « Je reste déterminé à continuer à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider à réduire le risque d’un accident nucléaire pendant la guerre tragique en Ukraine », a-t-il encore déclaré.

Un nouveau groupe d’experts de l’AIEA accompagnera M. Grossi, l’agence ayant maintenu une présence permanente à la centrale depuis septembre. La rotation de février a été retardée de près d’un mois, selon l’AIEA qui déplore « les circonstances très difficiles auxquelles les experts ont dû faire face ».

Moscou affirme avoir abattu des roquettes américaines de longue portée GLSDB

Le ministère de la défense russe affirme mardi avoir abattu une roquette américaine de longue portée GLSDB. « La défense antiaérienne (…) a abattu 18 roquettes du système Himars et une roquette guidée GLSDB », écrit le ministère dans son communiqué quotidien au sujet de ces bombes guidées d’une portée de jusqu’à 150 km, promises à Kiev par les Etats-Unis début février.

Les GLSDB (pour « Ground Launched Small Diameter Bomb » en anglais) sont des engins de petit diamètre et de haute précision fabriquées par l’Américain Boeing et le Suédois Saab. Ils peuvent voler jusqu’à 150 km et donc menacer des positions russes, en particulier les entrepôts de munitions, loin derrière les lignes de front. L’Ukraine explique avoir besoin de telles munitions pour détruire les lignes de ravitaillement russes et ainsi surmonter son déficit en hommes et en munitions en vue de sa contre-offensive annoncée pour repousser les forces russes qui occupent une large partie du sud et de l’est de l’Ukraine.

La livraison en juin 2022 à l’armée ukrainienne de systèmes de lance-roquettes mobile de haute précision Himars avec des munitions d’une portée de quelque 80 km avait permis à l’Ukraine de ravager les arrières de l’armée russe, ouvrant la voie aux contre-offensives ayant conduit à la reconquête de larges territoires dans le sud et le nord-est du pays entre septembre et novembre. Pour répondre à la menace des Himars, les forces russes ont rallongé leurs lignes de ravitaillement, éloignant notamment leurs entrepôts d’armes et munitions du front.

Les Occidentaux se sont montrés récalcitrants à fournir des systèmes de plus longue portée, craignant qu’ils ne puissent servir à frapper le territoire russe et provoquer une escalade. Kiev a, de son côté, promis à plusieurs reprises qu’elle ne s’en servirait que pour attaquer des cibles en territoire occupé.

Les Etats-Unis ont finalement annoncé le 3 février qu’ils fourniraient des GLSDB à l’Ukraine, mais le calendrier de livraison n’avait pas été annoncé, certaines sources estimant que plusieurs mois étaient nécessaires avant leur déploiement sur le terrain.

Russie : Alexeï Moskalev condamné pour avoir « discrédité » l’armée russe sur les réseaux sociaux 

Le tribunal d’Efremov de la région de Toula a condamné Alexeï Moskalev à deux ans de prison. Cet homme est accusé d’avoir critiqué l’offensive contre l’Ukraine et qui s’est vu retirer la garde de sa fille à cause d’un dessin antiguerre de celle-ci.

M. Moskalev n’était pas présent à l’annonce du verdict et on ignore où il se trouve, a annoncé l’ONG spécialisée OVD-Info. Selon le tribunal, il est en fuite. Vladimir Bilienko, son avocat, a déclaré avoir appris l’évasion de son client par un porte-parole du tribunal. L’avocat dit avoir vu son client pour la dernière fois hier après-midi.

M. Moskalev, 54 ans, a été reconnu coupable d’avoir « discrédité » l’armée russe sur les réseaux sociaux et condamné à deux ans d’emprisonnement, au terme d’un procès éclair emblématique de la répression visant ceux qui critiquent l’offensive en Ukraine.

Avdiïvka, l’autre point chaud dans le Donbass

Un policier ukrainien s’abrite devant un bâtiment en feu après une frappe aérienne russe à Avdiivka, Ukraine, vendredi 17 mars 2023.(AP Photo/Evgeniy Maloletka)

Avec Bakhmout, Avdiïvka est l’autre point chaud dans le Donbass. Les Russes ne ménagent pas leurs efforts pour encercler la ville, comme le rapporte le ministère de la défense britannique. Dans son briefing quotidien, il évoque les pertes enregistrées par le 10e régiment de chars russe qui y a perdu une grande partie de ses chars dans des attaques frontales

Hier, Vitaliy Barabash, chef de l’administration militaire locale a écrit sur Facebook que la ville était sur la ligne de front et demandé aux journalistes de ne plus s’y rendre. Quelques heures plus tôt, il a écrit qu’« Avdiïvka ressemble de plus en plus à un endroit tiré de films postapocalyptiques (…) Par conséquent, une décision difficile a été prise d’évacuer (…) les travailleurs municipaux qui ont au moins essayé de maintenir la propreté et la vitalité de la ville ». Il a aussi recommandé de quitter la ville, « car les roquettes et les projectiles russes n’épargnent rien ni personne ».

Les troupes russes tentent depuis des mois de prendre Avdiïvka, située sur le front depuis 2014 et le début de la guerre entre forces ukrainiennes et séparatistes pilotées par le Kremlin. Bien qu’à seulement 13 km de Donetsk, la capitale sous contrôle russe de la région éponyme, la cité comptait encore 30 000 habitants lorsque le Kremlin a lancé en février 2022 son invasion de l’Ukraine. Pilonnée par l’artillerie et plus récemment par l’aviation, elle ne compte plus que quelque 2 300 habitants, dont 1 960 recensés qui reçoivent une aide humanitaire, avait indiqué récemment à l’Agence France Presse M. Barabash.

En juin, les Russes ont coupé l’une des deux principales routes d’accès à la ville et se sont positionnés à l’est et au sud. Ces derniers mois, ils ont progressé et pris des villages au sud-ouest et au nord, comme pour prendre Avdiïvka en tenaille, à défaut de pouvoir la prendre frontalement.

L’action de la résistance ukrainienne dans les zones occupées par les Russes ou leurs soutiens est secrète, donc de par sa nature on en sait peu de choses. Il s’agit d’assassinats ciblés de collaborateurs et d’actes de sabotage, mais aussi et surtout de collecte et de transmission d’informations militaires, comme dans n’importe quelle résistance. Grâce aux moyens modernes, ces actes peuvent être coordonnés par le SBU (renseignement ukrainien). Après la libération de Kherson, nos journalistes avaient rencontré des personnes liées à ce mouvement clandestin.

Les autorités ukrainiennes ont mis en ligne un site pour coordonner l’action de la résistance, qui donne des instructions pour commettre des sabotages, contourner la censure russe et publie des informations sur les actions menées contre l’occupant russe.

Dans une série d’articles publiés au début de la guerre Foreign Policy, le New York Times, le Guardian ou Radio Svoboda (filiale russe du média américain Radio Free Europe-Radio Liberty) ont évoqué des attaques contre les autorités mises en place par l’armée russe dans les territoires conquis.

« Economie de guerre » : un député préconise de « mobiliser l’épargne des Français »

Le financement d’une « économie de guerre » visant à l’augmentation des capacités de production de l’industrie de défense française passe par une « mobilisation de l’épargne des Français », préconise un rapport parlementaire publié au moment d’une réunion à l’Elysée sur le sujet.

Il faut « mobiliser l’épargne des Français au bénéfice de l’industrie de défense, via la création d’un livret ou d’un plan d’épargne réglementée ou à travers un emprunt d’État », suggère le député Horizons de Charente-Maritime Christophe Plassard au terme d’une mission « flash ».

Son rapport doit être examiné mercredi par la commission des finances, au lendemain d’une réunion autour d’Emmanuel Macron des industriels de défense pour faire le point sur le passage à une « économie de guerre » appelée de ses voeux par le chef de l’Etat. Celle-ci vise à permettre aux industriels de produire davantage, à moindre coûts et dans de meilleurs délais pour faire face à la perspective d’un conflit dit de haute intensité.

S’il y a une « évolution des mentalités liée à la guerre en Ukraine »« le manque d’accès des petites entreprises aux financements privés demeure un obstacle majeur » à leur montée en puissance, note Christophe Plassard.

Les banques et institutions financières sont de « plus réticentes à financer l’industrie de défense » car elles ont « tendance à sur-interpréter les règles de conformité » et craignent de voir leur « réputation entachée » par des investissements dans un secteur « considéré comme non éthique », souligne-t-il.

Il faut donc selon lui « envisager la création sous le contrôle de l’État d’un pool bancaire, regroupant les grandes banques françaises, destiné au financement des petites entreprises de la base industrielle et technologique de défense, et dont une partie des prêts seraient garantis par l’État ».

Cela passe également par des réductions d’impôts « pour inciter les entreprises à se doter de stocks de matières premières et de composants critiques et pour inciter les particuliers à investir dans les petites entreprises du secteur de la défense », selon lui.

Christophe Plassard propose également la création de fonds spécialisés dans la défense pour pallier les « défaillances des marchés » ou celle d’un « label incitant à investir dans les PME stratégiques ».

Les réglementations européennes doivent enfin « prendre en compte les intérêts de défense » et la Banque européenne d’investissement (BEI) être autorisée à finance la défense.

Il y a de gauche à droite, il y a un Stryker et un MRAP Cougar américains, un Challenger 2 britannique, un Marder allemand et un Roshel Senator, sud-africain. Et le drapeau est celui des forces d’assaut aérien ukrainiennes. Oleksii Reznikov est aux côtés de Maksym Myrhorodsky, le commandant de ces unités.

Pour ce qui est de Bakhmout, il est difficile de se faire une idée précise. Il faut se fier à ce qu’écrit l’Institute For The Study of War et suivre les liens fournis et/ou chercher sur les sites d’information russes et ukrainiens.

Dans son dernier rapport sur la situation – basé sur les publications russes et ukrainiennes sur les réseaux sociaux –, l’ISW constate que les forces russes poursuivent leurs attaques dans et autour de la ville. Des images géolocalisées diffusées les 24 et 26 mars montrent que les forces russes ont progressé le long des rues Zelena et Oleksandry Kolpakovoi dans le nord-ouest de Bakhmut.

La chaîne russe RIA Novosti a également diffusé des images le 26 mars confirmant que les combattants du groupe Wagner ont progressé dans le complexe AZOM dans le nord de Bakhmut. Des images géolocalisées diffusées le 27 mars montrent le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, en train de visiter une école.

Sur Telegram, des blogueurs russes affirment que les combattants de Wagner, appuyés par l’armée russe, ont atteint la voie ferrée dans le nord de Bakhmout le 26 mars et ont continué à avancer dans les zones urbaines du nord et du sud-ouest de Bakhmut et se dirigent vers le centre-ville.

Les Ukrainiens diffusent aussi des vidéos des combats, comme celle d’un char se déplaçant dans la ville. L’état-major ukrainien affirme quotidiennement que ses troupes repoussent les attaques russes. Le porte-parole du groupe oriental ukrainien, le colonel Serhiy Cherevaty, a noté le 26 mars que le nombre d’attaques russes sur Bakhmout diminuait, estimant que cela pouvait indiquer que les forces russes essayaient de se regrouper.

Plus de 300 escrimeurs demandent au CIO de « maintenir » l’exclusion des Russes

Dans une lettre ouverte adressée au Comité international olympique (CIO) des escrimeurs demandent de « maintenir (ses) recommandations de suspension » contre les athlètes russes et biélorusses, autorisés début mars à réintégrer les tournois internationaux.

« Au nom de plus de 300 tireurs actuels ou retraités, nous vous invitons, en tant qu’instance décisionnaire, à maintenir vos recommandations de suspensions des fédérations russes et biélorusses d’escrime et de leurs comités nationaux olympiques, et à vous assurer que la Fédération internationale d’escrime (FIE) suive vos directives », écrivent ces athlètes dans un courrier adressé à Thomas Bach, président du CIO, et Emmanuel Katsiadakis, président par intérim de la FIE.

Cette prise de position fait suite à la décision, prise le 10 mars par la FIE, de réintégrer les Russes et Biélorusses à partir d’avril – début de la période de qualification pour les Jeux olympiques de Paris-2024 –, « sous réserve d’éventuelles recommandations/décisions futures du CIO ».

La commission exécutive du CIO se réunit aujourd’hui pour clarifier sa position sur cet éventuel retour, alors que les athlètes des deux pays sont exclus des compétitions internationales depuis plus d’un an et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Parmi les signataires de ce courrier signé par « Global Athlete », un groupement de sportifs en dehors des institutions sportives classiques qui a vu le jour au moment des scandales de dopage concernant la Russie. On retrouve l’Américaine Lee Kiefer, championne olympique au fleuret à Tokyo en 2021, la Française Manon Brunet, médaillée de bronze au sabre derrière deux tireuses concourant sous la bannière du comité olympique russe (ROC), ou encore la championne olympique (2008), l’Ukrainienne Olga Kharlan.

« Avec un mépris total contre l’avis des athlètes, vous avez permis le retour de la Russie et du Bélarus dans les compétitions de la FIE », dénoncent ces tireurs. « À ce jour, l’agression russe envers l’Ukraine a provoqué la mort de 232 athlètes, la destruction de 343 infrastructures sportives, l’exil de 40 000 athlètes et l’absence d’infrastructures sportives pour 140 000 jeunes athlètes », ajoutent-ils.

Selon eux, la suspension doit perdurer et inclure les compétitions qualificatives pour les Jeux olympiques ainsi que les Jeux eux-mêmes, « jusqu’à ce que la Russie se soit complètement retirée du territoire ukrainien ».

Lire aussi : Réintégration des athlètes russes et biélorusses : l’escrime essuie les plâtres

Lire aussi : Guerre en Ukraine : passe d’armes entre deux anciens champions olympiques de sabre

« La situation aux alentours de Bakhmout est extrêmement tendue », a déclaré aujourd’hui Oleksandre Syrsky, le commandant des forces terrestres ukrainiennes. Selon lui, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille, « a envoyé à l’attaques ses unités les mieux préparées, qui tentent de percer la défense de nos troupes et d’encercler la ville ».

Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a revendiqué tour à tour ces dernières semaines la prise de localités autour de Bakmout, notamment au nord de celle-ci. Soledar est tombée en janvier, puis Krasna Gora en février et, samedi, le village de Iaguidné, situé aux portes mêmes de la cité.

Conséquence de cette lente poussée russe, trois des quatre routes permettant aux Ukrainiens d’approvisionner Bakhmout ont été coupées, ne laissant plus que, comme voie de sortie, celle menant, plus à l’ouest, vers Tchassiv Iar, au sud de laquelle les Russes essaient également de progresser.

M. Zelensky avait reconnu lundi soir que la situation aux alentours de Bakhmout devenait « de plus en plus compliquée » pour les soldats ukrainiens, qui ont décrit des scènes de destructions rappelant celles de la Première Guerre mondiale.

Denis Pouchiline, le chef de la république populaire de Donetsk, installé dans la région ukrainienne par les Russes cité par l’agence officielle TASS explique « que les forces russes ont presque complètement nettoyé la zone industrielle sur le territoire de l’usine [AZOM] ».

Image de Bakhmout montrant les dégâts des combats. L’image est tirée d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 26 mars 2023 par la 93e brigade mécanisée ukrainienne.

La Biélorussie justifie son accueil des armes nucléaires russes

Dans un communiqué de son ministère des affaires étrangères cité par l’agence officielle Belta, la Biélorussie explique sa décision d’accueillir des armes nucléaires « tactiques » russes. « La Biélorussiee est soumise à des pressions politiques, économiques et informationnelles sans précédent de la part des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés de l’OTAN, ainsi que des pays de l’Union européenne ». Le Biélorussie est « contrainte de prendre des mesures de riposte », insiste la diplomatie biélorusse, tout en assurant que Minsk n’aura pas le contrôle sur ces armes et que leur déploiement « ne contredit en aucune manière les articles I et II du traité de non-prolifération nucléaire ».

Le contexte

  • Le Comité international olympique (CIO) a recommandé mardi la réintégration des sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales, sous bannière neutre et « à titre individuel », à condition qu’ils ne « soutiennent pas activement la guerre en Ukraine ». Surtout, l’organisation ne recommande leur réintégration « qu’à la condition qu’elle puisse être révoquée à la discrétion de la fédération internationale concernée ». Des conditions qualifiées d’« inacceptables » par le président du Comité olympique russe.
  • De son côté, l’Ukraine s’est dite satisfaite du « report » de la décision du CIO sur une éventuelle participation des athlètes russes et biélorusses aux JO 2024, l’instance internationale ayant évité de trancher la question mardi.
  • L’armée de l’air ukrainienne déclare avoir abattu dans la nuit douze des treize drones Shahed 136-131 de fabrication iranienne envoyés par la Russie, ainsi qu’un drone de reconnaissance. Par ailleurs, l’armée déclare que des chasseurs russes ont aussi attaqué l’oblast de Kherson avec deux bombes guidées.
  • Les premiers chars britanniques Challenger sont arrivés en Ukraine, a annoncé lundi soir le ministre de la défense ukrainien, Oleksii Reznikov. « Des Challengers britanniques, des Strykers et des Cougars américains et des Marders allemands » se sont « ajoutés aux unités ukrainiennes », a-t-il détaillé.
  • Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté lundi une résolution russe réclamant la création d’une « commission d’enquête internationale indépendante » sur les sabotages des gazoducs Nord Stream en septembre 2022
  • La Russie a affirmé lundi qu’elle ne changerait pas ses plans prévoyant le déploiement d’armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie, malgré les nombreuses critiques des pays occidentaux. « Bien entendu, une telle réaction ne pourra pas avoir d’impact sur les plans de la Russie », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
  • La France va « très prochainement » fournir à l’Ukraine un système de défense antiaérienne sol-air SAMP/T, a déclaré le ministre des armées français, Sébastien Lecornu, dans un entretien au Figaro publié lundi soir. Il a ajouté que la France allait « doubler » la livraison d’obus de 155 millimètres « pour la porter à 2 000 par mois à partir de fin mars ».
  • Le Parlement hongrois, dominé par le parti du premier ministre nationaliste, Viktor Orban, a ratifié lundi l’adhésion de la Finlande à l’OTAN, rapprochant un peu plus le pays nordique de l’Alliance atlantique. La situation est plus délicate pour son voisin suédois, qui fait toujours face aux objections d’Ankara.

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