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Guerre en Ukraine, en direct : les référendums d’annexion contestés par plusieurs pays dès l’annonce des premiers résultats

Live en cours

Les référendums d’annexion sont une « mascarade », a déclaré mardi la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna. Les Etats-Unis et Israël ont également fait savoir qu’ils ne les reconnaîtront pas.

Moscou ne demandera pas l’extradition des Russes fuyant la mobilisation à l’étranger

La Russie a annoncé mardi qu’elle ne solliciterait pas des gouvernements étrangers l’extradition des milliers de Russes ayant fui le pays afin d’échapper à la mobilisation pour combattre en Ukraine :

Le ministère de la défense russe, dans le cadre de la mobilisation partielle, n’a pas envoyé, n’a pas préparé et n’enverra pas de demandes aux autorités du Kazakhstan, de la Géorgie et d’autres pays concernant la question d’un retour supposément forcé en Russie de citoyens russes se trouvant là-bas.

Depuis l’annonce d’une mobilisation militaire « partielle » des réservistes le 21 septembre, des dizaines de milliers d’hommes russes en âge de combattre ont fui à l’étranger, en particulier dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale et du Caucase. Si un citoyen russe reçoit une convocation et ne se présente pas à un commissariat militaire, il peut théoriquement être considéré comme un déserteur et être placé sur la liste des personnes recherchées en Russie.

Ce qu’il faut savoir en ce 216ᵉ jour de guerre en Ukraine

  • Les pays du G7 ont juré de ne « jamais reconnaître » les résultats des votes, tandis que Washington a promis une réplique « rapide et sévère » par la voie de sanctions économiques supplémentairement à ces annexions, qui suivent le schéma de celle de la Crimée, en mars 2014. La Chine, partenaire le plus proche de Moscou, a appelé à respecter « l’intégrité territoriale de tous les pays ».
  • « La situation dans la région de Donetsk est particulièrement difficile », a dit Volodymyr Zelensky lors de son allocution quotidienne. « Nous faisons tout notre possible pour maîtriser l’activité ennemie. C’est notre objectif numéro un, puisque c’est également celui de l’occupant. »
  • Kiev a déclaré enquêter sur une nouvelle fosse commune proche de la frontière russe, dix jours après avoir découvert plus de 440 tombes et une fosse commune près d’Izioum, dans la même région de Kharkiv. Les militaires et responsables évoquent une centaine de corps, sans donner de détails.
  • Oleksandr Striouk, maire ukrainien de Sievierodonetsk, a dénoncé sur Telegram le « mensonge et la propagande » du « référendum de la Fédération de Russie (…) qui n’en a que le nom ». Ces scrutins, ouverts jusqu’à demain dans quatre régions d’Ukraine contrôlées totalement ou en partie par Moscou, doivent permettre de poser un vernis de légalité sur l’annexion par la Russie de ces régions. « Les occupants ont fait venir plusieurs bus de personnes de Crimée à Melitopol et Berdiansk la veille. »
  • L’oligarque Evgueni Prigojine reconnaît, pour la première fois, avoir fondé le groupe de mercenaires Wagner. Ce proche de Vladimir Poutine était soupçonné depuis des années d’être le financier de groupe de mercenaires au service du Kremlin. Il a admis leur présence en Ukraine, en Afrique et en Amérique latine.
  • Les Etats-Unis ont demandé publiquement, et par des canaux privés, à la Russie de mettre fin à son discours qui agite la menace nucléaire dans la guerre en Ukraine, une arme dont l’utilisation aurait, prévient Washington, des conséquences « catastrophiques ».
  • La ville portuaire d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, aurait été attaquée avec des drones de fabrication iranienne utilisés par l’armée russe, selon ce qu’ont déclaré dimanche les autorités militaires ukrainiennes.
  • Selon des informations repérées par l’agence de presse Reuters, deux hauts parlementaires russes ont exprimé des critiques, dimanche, sur la campagne de mobilisation des réservistes en Russie, exigeant des responsables locaux qu’ils contrôlent la situation et mettent fin rapidement aux « excès » qui ont provoqué la colère de la population.
  • Moscou a aussi durci, samedi, les peines encourues par les déserteurs. Vladimir Poutine a signé des amendements prévoyant jusqu’à dix ans de prison pour les militaires qui désertent ou refusent de combattre. Le président russe a également signé une loi qui facilite l’accès à la nationalité russe pour les étrangers qui s’engagent pour une durée d’au moins un an dans l’armée, au moment où Moscou cherche par tous les moyens à recruter plus d’hommes pour combattre en Ukraine.

Tout le live

Les fuites sur les gazoducs Nord Stream dues à « des actes délibérés »

Les vastes fuites en cours dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2 près d’une île danoise en mer Baltique sont dues à des « actes délibérés » et « pas à un accident », a affirmé mardi soir la première ministre danoise, Mette Frederiksen.

Copenhague estime que les fuites sur les pipelines, non opérationnels mais remplis de gaz, devraient durer « au moins une semaine » jusqu’à épuisement du méthane qui s’échappe des conduites sous-marines, a fait savoir le ministre danois de l’énergie et du climat lors d’une conférence de presse du gouvernement.

Journal de bord de deux sœurs ukrainiennes, l’une à Paris, l’autre à Kiev

Olga et Sasha suivent de près les réactions des Russes à l’annonce de la mobilisation par Vladimir Poutine. Les deux sœurs s’intéressent aussi à l’Iran, aux alliances nouées par Téhéran et au sort des manifestants. Pour la trente et unième semaine, les deux sœurs racontent leur quotidien à « M Le magazine du Monde ».

Israël déclare qu’il ne « reconnaîtra pas » les référendums d’annexion en Ukraine

« Israël reconnaît la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et ne reconnaîtra pas les résultats des référendums dans les régions orientales de l’Ukraine », peut-on lire dans un communiqué du ministère des affaires étrangères, mardi soir.

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février, Israël a adopté une position prudente, faisant valoir des liens privilégiés avec les deux pays et il s’est abstenu de fournir des armes à l’Ukraine. L’Etat hébreu a toutefois envoyé des équipements défensifs, notamment des casques et des gilets pare-balles à l’Ukraine. Dimanche, l’ambassadeur d’Israël à Kiev a annoncé qu’Israël allait accueillir vingt soldats ukrainiens blessés pendant le conflit afin de les soigner.

Paris qualifie de « mascarade » les référendums d’annexion en Ukraine

Les référendums d’annexion organisés par le Kremlin en Ukraine sont une « mascarade », a déclaré la ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, sur la chaîne privée BFM-TV, mardi.

« Il n’y a aucune sincérité dans les votes qui ont pu être exprimés », a déclaré la cheffe de la diplomatie française.

Ils n’ont aucune légitimité, aucune valeur. Nous ne les reconnaîtrons pas, ils entraîneront des sanctions de la part de la France, de l’Europe et d’autres Etats de la communauté internationale.

Antony Blinken assure que l’Occident ne « reconnaîtra jamais » les référendums d’annexion organisés par Moscou en Ukraine

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a affirmé, mardi, que les Etats-Unis et leurs alliés ne « reconnaîtr[aient] jamais » l’annexion par la Russie de territoires en Ukraine.

« Nous-mêmes et de nombreux autres pays avons été clairs. Nous ne reconnaîtrons pas, nous ne reconnaîtrons jamais l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie », a déclaré M. Blinken lors d’une conférence de presse, alors que la Russie et les autorités des régions occupées en Ukraine ont affirmé que le oui était largement en tête des « référendums » d’annexion.

Quelques questions soulevées par les fuites spectaculaires sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2

Qui a pu endommager Nord Stream ?

Tous les regards se tournent vers Moscou, même si le Kremlin a également condamné l’incident. Il pourrait s’agir de « créer un stress supplémentaire sur le marché du gaz », affirme à l’Agence France-Presse (AFP) Simone Tagliapietra, chercheur pour le cercle de réflexion Bruegel.

La Russie pourra « utiliser le sabotage comme prétexte » pour ne jamais reprendre ses livraisons, avance à l’AFP Tor Ivar Strømmen, chercheur à l’Académie navale royale norvégienne. Mais rendre inexploitables les conduites revient aussi à se priver d’un instrument de pression : « si ce sont les Russes, pourquoi le faire sur les trois tuyaux ? », s’interroge Thierry Bros, expert en énergie et enseignant à Science Po Paris.

Quelle conséquence pour l’approvisionnement en gaz ?

A court terme, cela ne changera rien. Moscou a déjà arrêté, au début de septembre, de livrer du gaz à l’Europe par le Nord Stream 1, invoquant un problème technique sur les conduites de plus de 1 000 kilomètres qui relient la Russie à l’Allemagne Les prix du gaz n’ont pas non plus montré de saut significatif : dans la matinée, le coût du TTF néerlandais, qui sert de référence, a pris 10 %, avant de repartir à la baisse. Cette faible réaction s’explique par le fait que « la plupart des acteurs du marché » ne « croyaient plus aux livraisons russes » de gaz, selon Lion Hirth, expert à la Hertie School de Berlin.

A plus long terme, ces incidents semblent planter le dernier clou au cercueil des flux de gaz russe vers l’Europe. « Avant, la reprise des livraisons par Nord Stream était improbable. Elle est devenue impossible », résume à l’AFP Johan Lilliestam. Des sommes considérables seraient nécessaires pour reconstruire les tubes qui se sont remplis d’eau ces dernières heures, souligne Thierry Bros. « Ça sera impossible de les remettre en état (…), c’est assez peu imaginable de dépenser autant d’argent pour essayer de réparer des tuyaux qui nous relient à la Russie », estime l’expert.

Quel impact sur la sécurité des infrastructures ?

« Ce qui se passe en mer Baltique peut très bien se produire en mer du Nord et en Méditerranée », affirme à l’AFP Sebastian Herold, chercheur à l’université de Darmstadt. « Les livraisons en provenance de la Norvège et de l’Algérie sont vulnérables », ajoute-t-il. Les deux pays sont devenus des fournisseurs cruciaux pour l’Europe depuis l’invasion de l’Ukraine afin de réduire la dépendance au gaz russe.

« Pour l’Europe, quel que soit l’auteur, c’est un avertissement. On doit se préparer à bien surveiller nos pipelines », affirme Thierry Bros. « Il s’agit d’un rappel brutal de l’exposition de l’infrastructure gazière de l’Europe », abonde Simone Tagliapietra. Dans un rapport de 2020, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) insistait déjà sur la nécessité de « protéger les infrastructures critiques [énergétiques] afin d’accroître la résilience » des pays de l’alliance.

Quels risques pour l’environnement ?

Les fuites vont libérer « plusieurs millions de tonnes d’équivalent CO2 » dans l’atmosphère, affirme à l’AFP Sascha Müller-Kraenner, de l’ONG environnementale allemande DUH. Or, le gaz libéré, du méthane, générera des « conséquences dramatiques » en matière de réchauffement climatique, a-t-il ajouté. Tant que les fuites ne sont pas réparées, il existe des risques d’explosion à la surface de l’eau : les autorités ont, pour cette raison, pris des interdictions de naviguer et de voler dans les zones concernées.

Pour la faune et la flore maritimes, en revanche, les conséquences sont limitées. « Le méthane ne se dissout pas non plus dans l’eau, il n’y a donc heureusement rien à craindre », affirme le ministère de l’environnement.

Des kilomètres de bouchons à la frontière russo-géorgienne

Des Russes fuient leur pays en direction notamment de la Géorgie voisine pour échapper à la mobilisation décrétée du président Vladimir Poutine pour combattre en Ukraine.

Démantèlement de deux réseaux de désinformation russe et chinois

Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a annoncé, mardi 27 septembre, avoir démantelé deux réseaux de désinformation instrumentalisant ses plates-formes. Le premier, orchestré depuis la Russie, servait à propager de fausses informations sur la guerre en Ukraine. Le second, de plus faible ampleur et dirigé de Chine, visait les citoyens américains à l’approche des élections de mi-mandat.

Les « référendums » sont une « violation flagrante du droit international »

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dénoncé mardi avec force les référendums « fictifs » organisés par la Russie en Ukraine et assuré le président ukrainien du soutien des alliés au droit à l’autodéfense de l’Ukraine.

« Les référendums fictifs organisés par la Russie n’ont aucune légitimité et constituent une violation flagrante du droit international. Ces terres sont l’Ukraine », a-t-il tweeté après un entretien avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Les arrivées de Russes dans l’UE en hausse de 30 % la semaine dernière, selon Frontex

Environ 66 000 Russes sont arrivés dans l’Union européenne la semaine dernière, un nombre en hausse de 30 % par rapport à la semaine précédente, a déclaré mardi l’agence Frontex, chargée de la protection des frontières du bloc. Cette augmentation coïncide avec l’annonce mercredi dernier par le président russe, Vladimir Poutine, d’une mobilisation partielle pour l’« opération militaire spéciale » en Ukraine, son ministre de la défense, Sergueï Choïgou, ayant évoqué un objectif de 300 000 appelés. La majorité des Russes entrant dans l’UE arrivent depuis la Finlande et l’Estonie.

Sur les seuls quatre derniers jours de la période du 19 au 25 septembre, 30 000 Russes sont arrivés en Finlande, a précisé Frontex. « Frontex estime que les franchissements illégaux de frontières vont probablement augmenter si la Fédération de Russie décide de fermer ses frontières aux potentiels conscrits », déclare l’agence.

Carte de situation des fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2

Les trois grandes fuites identifiées depuis lundi au large de l’île danoise de Bornholm sont visibles à la surface par des bouillonnements allant de 200 mètres à 1 kilomètre de diamètre, selon des images de l’armée danoise.

Fuites Nord Stream

Deux explosions sous-marines enregistrées avant les fuites de Nord Stream 

Photo des bouillonnements observés à la surface de la mer Baltique par l’armée danoise, mardi 27 septembre 2022.

Le sismologue Björn Lund, cité par la chaîne suédoise SVT, affirme que des stations de mesures sismiques en Suède et au Danemark ont ​​enregistré de fortes explosions sous-marines dans la zone où se sont produites les fuites de gaz. Il explique que la zone où les explosions ont été détectées n’est pas une zone habituellement utilisée pour les exercices militaires. Selon le scientifique, une des explosions avait une magnitude de 2,3 sur l’échelle de Richter, et a été enregistrée dans trente stations de mesures dans le sud de la Suède. La première explosion a été enregistrée à 2 h 03, dans la nuit de lundi, et la seconde à 19 h 04, lundi soir. La dernière fois qu’un événement sismologique similaire a été enregistré dans la région, c’était en 2016.

De son côté, l’exploitant des pipelines, le consortium Nord Stream, a dit ne pas avoir pu voir ni évaluer les dégâts, mais a reconnu le caractère exceptionnel de la situation. Des responsables militaires alertent régulièrement sur le risque de saboter des installations civiles sous-marines essentielles, comme des câbles de télécommunications, des liaisons électriques ou d’hydrocarbures. Objets de bras de fer géopolitiques, ces derniers mois, les deux pipelines exploités par un consortium dépendant du géant russe Gazprom ne sont pas opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine, mais tous les deux étaient encore remplis de gaz.

Le Kremlin, vers qui se sont tournés nombre de regards, s’est dit « extrêmement préoccupé », estimant qu’il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, y compris celle d’un sabotage. Pour la première ministre danoise, Mette Frederiksen, « il est difficile d’imaginer que c’est accidentel » et un sabotage ne doit pas être « exclu », a-t-elle dit en marge d’un déplacement en Pologne.

Certains Russes fuient le pays à bord de jets privés

Les vols réguliers ne suffisent plus. Certains Russes fortunés fuient leur pays vers l’Arménie, la Turquie et l’Azerbaïdjan, qui permettent aux Russes d’entrer sans visa, à bord de jets privés, rapporte le Guardian, mardi. Le prix des places varie entre 20 000 et 25 000 livres (22 000 à 28 000 euros). D’autres affrètent des jets privés : prévoir de 80 000 à 140 000 livres (89 000 à 156 000 euros) pour un appareil emportant huit passagers.

Yevgeni Bikov, directeur de Your Charter, une société de courtage d’avions, cité par le Guardian, explique être passé « de cinquante à cinq mille demandes par jour ». Il explique avoir commencé à affréter des appareils plus importants, pour faire baisser les prix. Eduard Simonov, qui dirige FlightWay, une autre compagnie qui propose des vols en jet privé vers l’Arménie, la Turquie, le Kazakhstan ou Dubaï, explique que la « demande a été multipliée par cinquante ». Parfois, ce sont les entreprises qui affrètent les vols. Selon le journal russe Kommersant, un studio de jeux vidéo a évacué ses employés en affrétant des vols charters entiers.

Votes d’annexion : la commission électorale russe annonce une majorité écrasante de oui sur environ 25 % des bulletins dépouillés

La commission électorale de Russie a annoncé, mardi, que le oui l’emportait lors de « référendums » d’annexion selon des résultats préliminaires portant sur les bureaux de vote en territoire russe, un vote fortement décrié par la communauté internationale, selon les agences russes. La commission a affirmé que le oui remportait entre 97 et 98 % des suffrages après dépouillement de 20 % à 27 % des bulletins dans les bureaux de vote en Russie, alors que le comptage commençait dans les régions ukrainiennes sous contrôle de Moscou, ont rapporté les agences RIA Novosti, TASS et Interfax.

Des centaines de milliers d’Ukrainiens sont venus en Russie pour échapper aux combats en Ukraine, et la commission électorale a ouvert des bureaux de vote pour cette diaspora en territoire russe.

Parlant à la presse russe, le chef de l’administration d’occupation de Kherson, Vladimir Saldo, revendiquait déjà la victoire lors de ce vote organisé dans l’urgence sur cinq jours, malgré les bombardements et en présence des forces armées russes. « Il est déjà clair que la majorité écrasante des gens ont soutenu la sortie de l’Ukraine et l’union avec la Russie », a-t-il dit au sujet de la zone sous son contrôle.

De son côté, le ministre des affaires étrangères ukrainien a balayé la valeur de ces votes. « Cela ne changera rien à notre politique, à notre diplomatie et à nos actions sur le terrain militaire », a déclaré Dmytro Kuleba lors d’une conférence de presse à Kiev avec son homologue française, Catherine Colonna.

En Crimée, péninsule annexée en 2014 par la Russie, des bureaux de vote étaient ouverts pour des réfugiés de guerre de la région de Donetsk (Est), partiellement contrôlée par Moscou et ses alliés séparatistes.

Les référendums d’annexion organisés par Moscou, et non reconnus par la communauté internationale, doivent se clore mardi après cinq jours de vote, dans quatre zones contrôlées par l’armée russe dans les oblasts de Donetsk et de Louhansk, déjà partiellement occupés depuis huit ans, dans la région orientale du Donbass, et dans les oblasts de Kherson et de Zaporijia, dans le sud du pays. Moscou devrait ensuite formellement annoncer, comme cela avait eu lieu pour la Crimée en 2014, leur rattachement à la Russie.

Des membres d’une commission électorale lors d’un référendum dans un bureau de vote à Donetsk, mardi 27 septembre 2022.
Trois mille personnes attendent lors d’une distribution de produits alimentaires par la branche locale de Caritas Internationalis, à Kharkiv, en Ukraine, le 27 septembre 2022.

Image des fuites de gaz sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique

Photo des bouillonnements observés par l’armée danoise, mardi 27 septembre.

« Nord Stream 1 a deux fuites au nord-est de Bornholm, Nord Stream 2 a une fuite au sud de Dueodde. Les fuites ont été découvertes par l’unité d’intervention de l’intercepteur F-16 de la défense danoise », écrit le ministère de la défense danois dans un communiqué. « Le plus grand [bouillonnement] agite la surface sur un bon kilomètre de diamètre. Le plus petit fait un cercle d’environ 200 mètres » de diamètre, explique l’armée danoise. La vidéo publiée a été enregistrée par un hélicoptère de la marine.

Le Kremlin, vers qui se sont tournés nombre de regards, s’est dit « extrêmement préoccupé », estimant qu’il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, y compris celle d’un sabotage. Pour la première ministre danoise, Mette Frederiksen, « il est difficile d’imaginer que c’est accidentel » et un sabotage ne doit pas être « exclu », a-t-elle déclaré lors d’un déplacement en Pologne. L’exploitant des pipelines, le consortium Nord Stream, a dit ne pas avoir pu voir ni évaluer les dégâts, mais a reconnu le caractère exceptionnel de la situation.

Crimes de guerre en Ukraine : une cellule d’enquêteurs créée en France

Une cellule d’enquêteurs a été constituée au sein de l’office chargé des crimes contre l’humanité, l’OCLCH, afin de centraliser les dossiers concernant des soupçons de crimes de guerre perpétrés en Ukraine, a expliqué mardi à l’Agence France-Presse le général Jean-Philippe Reiland, patron de l’office. Cette structure, composée d’une dizaine d’enquêteurs, est actuellement chargée des sept affaires ouvertes en France pour des faits commis en Ukraine qui impliquent des ressortissants français. Cinq de ces enquêtes ont été ouvertes depuis le début de l’invasion russe et deux concernent des faits plus anciens au Donbass.

Constituée peu après le déclenchement de l’offensive russe, l’OCLCH traite également des mains courantes déposées par des réfugiés ukrainiens dans les commissariats ou les brigades de gendarmerie, a ajouté le général Reiland. Des questionnaires en plusieurs langues (ukrainien, russe, anglais, français) ont été diffusés dans les commissariats et gendarmeries pour aider les plaignants. Les associations d’aide aux réfugiés ont été en outre sensibilisées pour les inciter à venir témoigner. « L’objectif est de renseigner ainsi les enquêtes de la Cour pénale internationale et celles des Ukrainiens, ce qui se fait d’ailleurs de la même façon en Europe », a poursuivi le général.

Le chef de l’OCLCH a accompagné du 12 au 16 septembre dans la région de Kiev le procureur antiterroriste français, Jean-François Ricard. Ils ont assisté aux investigations des autorités judiciaires ukrainiennes demandées par la justice française pour faire avancer ses enquêtes. Parmi les enquêtes ouvertes pour de possibles crimes de guerre contre des Français figurent celles concernant Pierre Zakrzewski, caméraman franco-irlandais de Fox News tué le 14 mars à Horenka, au nord-ouest de la capitale ukrainienne, après l’attaque de son véhicule, et Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour BFM-TV, tué le 30 mai alors qu’il suivait une mission humanitaire dans l’est du pays.

Sur place, par exemple, la délégation française a eu accès à la carcasse de la voiture de Pierre Zakrzewski, pu faire des prélèvements et une modélisation en 3D. Ensuite des experts détermineront la nature du projectile et d’où le tir est venu. Il n’a pas été possible en revanche pour la délégation de se rendre plus à l’est, où se trouve le véhicule dans lequel le journaliste de BFM-TV a été tué. « Mais, a souligné le général, les autorités judiciaires et policières ukrainiennes ont les moyens de faire et sont très au fait des demandes d’entraide. » « La collaboration des autorités judiciaires et policières ukrainiennes a été totale », avait salué vendredi le procureur Ricard.

La France va financer le transport de céréales vers la Somalie

Catherine Colonna, la ministre des affaires étrangères française, est allée à Kiev en soutien à l’Ukraine, où elle a rencontré le président du pays, Volodymyr Zelensky. Elle annonce que Paris va financer le transport de céréales vers la Somalie. L’Allemagne finance le transport de céréales vers l’Ethiopie. Depuis l’accord céréalier signé en juillet sous le parrainage de la Turquie et de l’ONU, près de cent navires chargés de plus de deux millions de tonnes de céréales et d’autres produits agricoles ont quitté les ports ukrainiens, selon les données communiquées par le centre de coordination conjointe d’Istanbul. Selon ces données, 36 % seulement des céréales ukrainiennes sont allées à des pays de l’Union européenne.

Moscou ne demandera pas l’extradition des Russes fuyant la mobilisation à l’étranger

La Russie a annoncé mardi qu’elle ne solliciterait pas des gouvernements étrangers l’extradition des milliers de Russes ayant fui le pays afin d’échapper à la mobilisation pour combattre en Ukraine :

Le ministère de la défense russe, dans le cadre de la mobilisation partielle, n’a pas envoyé, n’a pas préparé et n’enverra pas de demandes aux autorités du Kazakhstan, de la Géorgie et d’autres pays concernant la question d’un retour supposément forcé en Russie de citoyens russes se trouvant là-bas.

Depuis l’annonce d’une mobilisation militaire « partielle » des réservistes le 21 septembre, des dizaines de milliers d’hommes russes en âge de combattre ont fui à l’étranger, en particulier dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale et du Caucase. Si un citoyen russe reçoit une convocation et ne se présente pas à un commissariat militaire, il peut théoriquement être considéré comme un déserteur et être placé sur la liste des personnes recherchées en Russie.

Inauguration en Pologne d’un gazoduc stratégique avec la Norvège

La Pologne, la Norvège et le Danemark ont inauguré mardi un gazoduc stratégique qui permettra aux Polonais et aux Européens de se rendre à terme plus indépendants des livraisons russes. « L’époque de la domination russe dans le domaine du gaz prend fin, l’époque qui était marquée par le chantage, des menaces et des extorsions », a déclaré le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, lors de l’inauguration de Baltic Pipe, qui a une capacité de 10 milliards de mètres cubes de gaz par an, en ajoutant :

« Aujourd’hui, nous entamons une nouvelle époque, l’époque de souveraineté [énergétique]. »

Lors d’une cérémonie dans l’ouest de la Pologne, le ministre de l’énergie norvégien, Terje Aasland, a déclaré qu’il s’agissait « d’une étape importante sur la voie importante vers l’indépendance de l’Europe vis-à-vis de l’énergie russe ». La première ministre danoise, Mette Frederiksen, s’est félicitée de « l’ouverture d’un nouveau corridor gazier en Europe ». Pour le président polonais, Andrzej Duda, l’ouverture de ce gazoduc est la réalisation d’un « rêve polonais ».

Fortement dépendante par le passé du gaz russe, la Pologne tente depuis des années de réduire sa dépendance du grand voisin de l’Est et Baltic Pipe est le dernier des maillons nécessaire pour s’en séparer. En 2015, la Pologne a inauguré un terminal gazier sur la Baltique d’une capacité de 6,5 milliards de mètres cubes par an, et a ouvert depuis plusieurs interconnexions gazières avec les pays voisins.

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Russie et alliés

Crimée, annexée depuis 2014

Territoire où se trouve l'armée russe

Où l'armée russe mène des opérations

Mouvements russes

Contre-attaque ukrainienne

Ville tenue par les Ukrainiens

Ville conquise par les Russes

Ville au statut disputé

Centrales nucléaires en service

Le contexte

Live animé par Anne Guillard

Image de couverture : AP

  • Des fuites de gaz inexpliquées dans les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, en pleine mer Baltique. Controversés et hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs ont été tous deux subitement touchés par des fuites, des incidents très rares. Le Danemark a placé en état d’alerte ses infrastructures énergétiques, ajoutant qu’il était « trop tôt » pour savoir les causes.
  • Les pays du G7 ont juré de ne « jamais reconnaître » les résultats des votes d’annexion qui se tiennent jusqu’à mardi 27 septembre dans les régions séparatistes de Donetsk et de Louhansk (Est) et celles sous occupation russe de Kherson et de Zaporijia (Sud). De son côté, Washington a promis une réplique « rapide et sévère » à ces annexions, qui suivent le schéma de celle de la Crimée, qui a été rendue officielle en mars 2014. La Chine, partenaire le plus proche de Moscou, a appelé à respecter « l’intégrité territoriale de tous les pays ».
  • « La situation dans la région de Donetsk est particulièrement difficile », a affirmé Volodymyr Zelensky lors de son allocution quotidienne. « Nous faisons tout notre possible pour maîtriser l’activité ennemie. C’est notre objectif numéro un, puisque c’est également celui de l’occupant. »
  • Les Etats-Unis ont demandé publiquement, et par des canaux privés, à la Russie de mettre fin à son discours qui agite la menace nucléaire dans la guerre en Ukraine ; l’utilisation de l’arme nucléaire aurait, selon Washington, des conséquences « catastrophiques ».

Retrouvez notre direct d’hier en cliquant sur ce lien.

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