L’ESSENTIEL

  • La Russie a placé jeudi en détention provisoire Evan Gershkovich, un journaliste américain du Wall Street Journal qu’elle accuse d’espionnage, un cas sans précédent dans l’histoire récente du pays qui suscite la « préoccupation » des Etats-Unis. L’arrestation du journaliste intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l’offensive contre l’Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington.
  • La Maison Blanche a en outre annoncé jeudi disposer « de nouvelles informations montrant que la Russie cherche activement à se procurer plus de munitions auprès de la Corée du Nord », et prendre des sanctions contre un homme accusé d’avoir participé aux échanges entre les deux pays.
  • Dans le même temps, les quelques dizaines de militaires ukrainiens qui étaient depuis début janvier formés aux Etats-Unis pour le maniement et l’entretien du système de défense antiaérienne Patriot ont terminé leur entraînement et sont rentrés en Europe, a annoncé jeudi le Pentagone.
  • Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov présidera à New York une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU en avril, mois durant lequel la Russie aura la présidence tournante de l’organe exécutif des Nations unies.

A VOIR

A LIRE AUSSI

19h30 : Boutcha doit devenir un « symbole de justice », espère Zelensky

17h06 : Macron avertira Pékin contre une « décision funeste » de soutenir militairement Moscou

Emmanuel Macron mettra en garde son homologue chinois Xi Jinping, la semaine prochaine en Chine, contre les conséquences d’une éventuelle « décision funeste » de soutenir militairement la Russie contre l’Ukraine, a déclaré vendredi l’Elysée. « Si la Chine prend cette décision funeste, il y a un effet stratégique majeur sur le conflit », a estimé un conseiller du chef de l’Etat français. Il a précisé que le président Macron voulait « trouver un espace » avec Pékin pour des « initiatives » afin de « soutenir la population civile » ukrainienne, mais aussi « identifier un chemin à moyen terme pour une issue au conflit ».

16h24 : Une banque russe privée d’exercice aux Emirats arabes unis

La Banque centrale des Emirats arabes unis a annoncé vendredi le retrait de la licence d’une banque russe frappée par les sanctions américaines et opérant à Abou Dhabi. La MTS Bank, qui avait obtenu une licence émiratie l’année dernière, faisait partie de plus de 200 entités et personnes visées par une vague de sanctions pris en février, à l’occasion du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a indiqué la Banque centrale dans un communiqué.

« La Banque centrale des Emirats arabes unis annonce avoir décidé d’annuler la licence de MTS Bank à Abou Dhabi, de mettre fin à ses opérations dans les six mois à compter de la date de la décision […] et de fermer la succursale », a-t-elle ajouté. « Cette décision a été prise après l’examen des options possibles concernant le nouveau statut de la banque MTS et la prise en compte des risques de sanctions, associés à la banque » après les sanctions américaines, selon la même source.

Les Emirats arabes unis ont attiré un grand nombre d’hommes d’affaires russes fuyant l’impact des sanctions occidentales, en particulier à Dubaï, important centre financier. Le trafic aérien entre la Russie et Dubaï a plus que doublé l’année dernière pour atteindre 1,9 million de passagers, a déclaré en février à l’AFP Paul Griffiths, PDG de Dubai Airports.

16h13 : La réintégration des Russes provoque des remous au sein de l’escrime mondiale

La Fédération française d’escrime a décidé vendredi de renoncer à organiser l’étape de la Coupe du monde d’épée qui était prévue à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) du 19 au 21 mai, comptant pour la qualification aux Jeux olympiques de Paris-2024, après la réintégration des tireurs russes et biélorusses. La Fédération internationale d’escrime les a réintégrés le 10 mars dernier sous réserve d’une décision du Comité international olympique (CIO), qui a recommandé mardi d’autoriser à nouveau sous conditions la participation des sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales.

16h05 : L’Ukraine proteste contre la présence de joueurs russes à Wimbledon

L’Ukraine a exhorté vendredi le gouvernement britannique à ne pas donner de visas aux joueurs de tennis russes et biélorusses après la décision des organisateurs du tournoi de Wimbledon de les autoriser à participer. « La décision de Wimbledon d’autoriser la participation des joueurs russes et biélorusses est immorale. La Russie a-t-elle mis fin à son agression ou à ses atrocités ? » a lancé sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba. « J’appelle le gouvernement britannique à refuser de délivrer des visas à leurs joueurs », a-t-il ajouté.

14h49 : Biden demande à la Russie de libérer le journaliste américain emprisonné

Joe Biden a demandé vendredi à Moscou de « laisser partir » Evan Gershkovich, journaliste du Wall Street Journal arrêté en Russie pour des soupçons « d’espionnage ». « Laissez-le partir » a-t-il dit à l’intention du gouvernement russe, face à des journalistes qui sollicitaient sa réaction tandis que le président américain s’apprêtait à quitter la Maison Blanche pour un déplacement dans le sud des Etats-Unis.

13h40 : La Russie adopte une nouvelle stratégie de politique étrangère, selon Poutine

La Russie a adopté vendredi une nouvelle stratégie de politique étrangère présentant les Etats-Unis et l’Occident comme l’origine de « menaces existentielles » pour Moscou, sur fond de vives tensions liées au conflit en Ukraine.

Des « bouleversements sur la scène internationale » obligent la Russie à « adapter ses documents de planification stratégique », a justifié le président Vladimir Poutine. Son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a souligné « la nature existentielle des menaces (…) créées par les actions des pays inamicaux », accusant les Etats-Unis et ses alliés de mener une « guerre hybride » contre Moscou.

13h24 : Le Wall Street Journal réclame l’expulsion de l’ambassadeur russe

Le Wall Street Journal a demandé l’expulsion de l’ambassadeur russe en poste aux Etats-Unis à la suite de l’arrestation d’un de ses journalistes américains en Russie, soupçonné d’espionnage.

« Le moment choisi pour l’arrestation ressemble à une provocation calculée pour embarrasser les Etats-Unis et intimider la presse étrangère qui travaille toujours en Russie », a affirmé le quotidien américain dans un éditorial publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

13h21 : Loukachenko se dit prêt à accueillir des armes nucléaires « stratégiques » russes

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, s’est dit prêt vendredi à accueillir des armes nucléaires « stratégiques » russes sur son territoire, en plus des armes « tactiques » que Moscou s’apprête déjà à envoyer chez son allié.

« Il faudra que (Vladimir) Poutine et moi décidions et introduirons ici, si nécessaire, des armes stratégiques. Et ils doivent comprendre cela, les salauds là-bas à l’étranger, qui aujourd’hui essaient de nous faire exploser de l’intérieur et de l’extérieur », a dit M. Loukachenko lors de son adresse à la nation.

13h08 : Wimbledon « a l’intention » d’accepter les joueurs russes et biélorusses

Le All England Lawn Tennis Club (AELTC), qui organise Wimbledon et avait refusé la participation des joueurs russes et biélorusses en 2022 en raison de la guerre en Ukraine, a annoncé vendredi qu’il avait « l’intention » de les accepter sous « conditions » cette année (3-16 juillet).

12h39 : A Boutcha, Zelensky jure de vaincre « le Mal russe »

Volodymyr Zelensky a juré de vaincre « le Mal russe » en visitant vendredi Boutcha avec plusieurs dirigeants européens, à l’occasion du premier anniversaire de la libération de cette ville martyre, symbole d’atrocités attribuées aux forces de Moscou. « Nous allons gagner c’est certain, le Mal russe tombera, justement ici en Ukraine et ne pourra plus se relever », a-t-il martelé devant les Premiers ministres croate Andrej Plenkovic, slovaque Eduard Heger, slovène Robert Golob et la présidente moldave Maia Sandu.

12h28 : Le Kremlin rejette toute trêve

Le Kremlin a exclu vendredi de stopper son offensive contre l’Ukraine malgré l’appel à la trêve de son principal allié, le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko. « Au sujet de l’Ukraine, rien ne change : l’opération militaire spéciale se poursuit, puisque c’est le seul moyen d’atteindre les objectifs fixés par notre pays aujourd’hui », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

11h49 : La guerre en Ukraine « éloigne » l’humanité de la lutte « pour sa survie », selon l’ONU

L’invasion de l’Ukraine par la Russie « éloigne » l’humanité de la lutte « pour sa survie » menacée par le changement climatique, a mis en garde vendredi le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk. « Au moment où l’humanité est confrontée à des défis existentiels écrasants, cette guerre destructrice nous éloigne de la tâche qui consiste à bâtir des solutions pour assurer notre survie », a lancé Volker Türk devant le Conseil des droits de l’homme, en conclusion d’un discours où il a également dénoncé des violations des droits humains « scandaleusement routinières » dans ce conflit déclenché par la Russie.

« Cette guerre défie toute raison. Cette folie doit cesser et la paix doit être trouvée, conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international », a exhorté Türk. Partout en Ukraine, « les gens sont confrontés à des souffrances et à des pertes massives, à des privations, à des déplacements et à des destructions », a rappelé le Haut-Commissaire aux droits de l’homme.

Les services de Volker Türk – qui utilisent une méthodologie extrêmement rigoureuse pour établir les bilans humains — ont dénombré « 8.400 civils tués et plus de 14.000 civils blessés » depuis le 24 février 2022, début de l’offensive russe. « Ces chiffres ne sont que le sommet de l’iceberg », a reconnu Volker Türk, le bilan réel étant beaucoup plus élevé. Il a souligné que « la plupart des victimes résultent de l’utilisation par les forces russes d’armes explosives à large impact dans des quartiers résidentiels ».

10h41 : Le président biélorusse appelle à une « trêve » en Ukraine

Alexandre Loukachenko appelle à une « trêve » en Ukraine et à des pourparlers entre Kiev et Moscou « sans conditions préalables ». On sent que l’autocrate de Minsk a un peu peur d’être entraîné par le grand frère russe dans l’aventure ukrainienne, au risque de voir son pouvoir s’effondrer.

« Il faut s’arrêter maintenant, avant que ne commence l’escalade. Je prends le risque de suggérer une cessation des hostilités », a déclaré Loukachenko lors d’un discours à la nation. « Il est possible - et il le faut - de régler toutes les questions territoriales, de reconstruction, de sécurité et autres à la table des négociations sans conditions préalables », a-t-il ajouté.

10h32 : La Finlande au sein de l’Otan, c’est imminent

C’est un peu le retour de bâton pour Poutine. Il a décidé d’envahir l’Ukraine prétextant une extension de l’Otan. Et finalement l’invasion a justement déclenché cette extension de l’Otan puisque le chef de l’organisation vient d’indiquer qu’il espère hisser le drapeau de la Finlande « dans les jours qui viennent ». Pas un super calcul.

09h58 : JO-2024: Face aux Russes, le CIO avance sur un fil

En ouvrant aux Russes la porte du sport mondial tout en laissant dans le flou leur présence aux JO-2024 de Paris, le CIO traite en funambule ce dossier saturé de pressions diplomatiques, où il joue sa crédibilité.

La trentaine de pays occidentaux qui réclamaient mi-février une « clarification » à l’instance de Lausanne devront patienter : après trois jours de réunion de sa commission exécutive, personne ne sait si des sportifs russes et biélorusses navigueront sur la Seine le 26 juillet 2024.

« Le CIO prendra cette décision au moment approprié, à son entière discrétion, et sans être lié par les résultats de compétitions qualificatives », a décrété mardi son patron, l’Allemand Thomas Bach. En apparence, l’organisation se donne une latitude absolue et proclame l’autonomie du monde sportif face aux ingérences politiques, sa ligne historique depuis la renaissance de l’olympisme, réaffirmée depuis 2013 sous la présidence de Thomas Bach. « Si les gouvernements décidaient de l’éventuelle participation de tel athlète à telle compétition, ce serait la fin du sport mondial tel que nous le connaissons aujourd’hui », déclarait-il mardi, avant d’encore durcir le ton jeudi.

09h04 : Extradition de l’homme d’affaires ukrainien Jevago : le parquet général se pourvoit en cassation

Le parquet général de la cour d’appel de Chambéry se pourvoit en cassation après le refus de l’extradition vers l’Ukraine du richissime homme d’affaires ukrainien et ancien député Kostiantin Jevago, a annoncé le ministère public vendredi.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel s’est opposée jeudi à la demande d’extradition de l’homme d’affaires pour « infractions financières », arguant de la situation de guerre en Ukraine, Etat requérant. « Il n’est donc aujourd’hui pas en mesure de garantir que Kostiantin Jevago sera jugé par un tribunal garantissant les libertés fondamentales », a estimé la justice.

Arrêté le 28 décembre à Courchevel (Savoie), placé quelques jours en détention provisoire puis sous contrôle judiciaire depuis le 5 janvier, le propriétaire du groupe minier Ferrexpo est accusé par les autorités de son pays d’avoir détourné 113 millions de dollars de sa banque, Finance and Credit Bank.

08h56 : « Nous ne pardonnerons jamais », lance Zelensky un an après la libération de Boutcha

« Nous ne pardonnerons jamais » les morts de Boutcha, a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’occasion du premier anniversaire du retrait russe de cette ville martyre, devenue le symbole le plus criant des atrocités imputées aux troupes de Moscou.

« Trente-trois jours d’occupation (…) Symbole des atrocités du pays occupant », a ajouté M. Zelensky. « Nous allons punir tous les coupables ».

08h28 : Le pétrole brut russe, une manne pour l’Inde

Un an après l’invasion russe de l’Ukraine, les flux mondiaux de pétrole comptent désormais avec l’Inde, qui s’approvisionne en brut bon marché en provenance de Russie avant de le raffiner et l’exporter vers l’ouest. New Delhi a résisté aux pressions occidentales visant à assécher les sources de revenus de Moscou et a, au contraire, renforcé ses liens commerciaux avec son vieil allié, parvenant à faire des économies substantielles et, en parallèle, à maintenir l’inflation du pays sous contrôle.

L’Inde est le troisième consommateur mondial de pétrole brut, après les Etats-Unis et la Chine, et importe 85 % de ses besoins. Ses fournisseurs traditionnels se trouvaient au Moyen-Orient, mais aujourd’hui la Russie a pris la première place. La Chine et l’Inde sont devenus les principaux clients de Moscou. Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’Inde a importé en mars un nombre record de 1,62 million de barils de pétrole russe par jour, soit 40 % de ses importations contre 70.000 barils/jour, soit 1 % avant la guerre.

08h23 : Un an après, l’Ukraine commémore le massacre de Boutcha

L’Ukraine commémore vendredi l’anniversaire du retrait russe de la ville martyre de Boutcha, où les occupants avaient laissé derrière eux des cadavres de civils froidement exécutés, faisant de cette localité proche de Kiev le symbole le plus criant des atrocités imputées aux troupes de Moscou. Le 31 mars 2022, l’armée russe se retirait de cette ville et de tout le nord de Kiev, un mois après avoir lancé l’invasion du pays sur ordre du président Vladimir Poutine. Deux jours après le retrait, le massacre était connu.

Des journalistes avaient découvert à Boutcha le 2 avril des carcasses calcinées de véhicules, des maisons détruites et surtout, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, les cadavres de vingt hommes en civil, dont l’un avait les mains liées dans le dos. Ces scènes qui ont choqué dans le monde entier, Kiev et les Occidentaux dénonçant des exécutions sommaires de civils et des crimes de guerre. Le Kremlin, lui, démentant toute implication et évoquant une mise en scène.

Lors de sa visite sur place deux jours après la découverte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, visiblement bouleversé, avait dénoncé « des crimes de guerre » qui seront « reconnus par le monde comme un génocide ».

08h11 : La présidence russe de l’ONU est « une mauvaise blague », estime Kiev

En avril, la Russie aura la présidence tournante de l’organe exécutif des Nations unies. A cette occasion, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov présidera à New York une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

Plus tôt jeudi, l’Ukraine a qualifié la future présidence russe du Conseil de sécurité de l’ONU de « mauvaise blague ». « La Russie a usurpé son siège ; elle mène une guerre coloniale ; son président est un criminel de guerre recherché par la CPI pour enlèvement d’enfants », avait fustigé son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

La Russie doit prendre la tête de l’organe exécutif des Nations unies à partir de samedi, et ce pour un mois, succédant au Mozambique.

07h50 : Bienvenue sur ce nouveau Live

Bonjour à toutes et à tous. Comme chaque jour, la rédaction de 20 Minutes est mobilisée pour vous donner les dernières informations sur le conflit. Washington s’est dit « extrêmement préoccupé » jeudi par l’arrestation d’Evan Gershkovich, un journaliste américain en Russie, qualifiant de « ridicule » l’accusation d’espionnage portée par Moscou. « Nous sommes extrêmement préoccupés par l’arrestation très médiatisée d’un journaliste américain », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, en référence au reporter du quotidien Wall Street Journal.

L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield a estimé jeudi que la Russie « ne devrait pas être » membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. « La Russie est membre permanent du Conseil de sécurité. Elle ne devrait pas l’être en raison de ce qu’elle fait en Ukraine, mais la charte (des Nations Unies) ne permet pas de modifier son statut de membre permanent », a déploré Linda Thomas-Greenfield depuis le Costa Rica où elle participait à un Sommet de la démocratie. La Russie doit prendre la tête de l’organe exécutif des Nations unies à partir de samedi, et ce pour un mois, succédant au Mozambique.