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Guerre en Ukraine, jour 215 : fronde contre la mobilisation, Poutine signe une loi anti-désertion

► Le groupe Wagner, fondé pour combattre dans le Donbass en 2014

Evguéni Prigojine, un homme d’affaires proche du Kremlin, a reconnu lundi avoir fondé en 2014 le groupe paramilitaire Wagner pour combattre en Ukraine et reconnu sa présence notamment en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine.

Dans une publication sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord, Evguéni Prigojine dit avoir fondé le groupe afin d’envoyer des combattants compétents au Donbass ukrainien en 2014. « C’est à ce moment-là, le 1er mai 2014 qu’est né un groupe de patriotes qui a pris le nom de Groupe tactique de bataillon Wagner », dit-il dans ce communiqué.

« Et maintenant un aveu (…) : ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d’autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenus un pilier de notre patrie », a-t-il encore affirmé. Le groupe paramilitaire est suspecté depuis des années de mener dans l’ombre les basses œuvres du Kremlin sur différents théâtres d’opérations, ce que Moscou a toujours démenti.

► Fusillade dans un centre de mobilisation de l’armée

Un homme a ouvert le feu lundi 26 septembre dans un centre de recrutement de l’armée russe en Sibérie, blessant grièvement un militaire qui y travaillait, a indiqué un responsable. « Le commissaire militaire Alexandre Elisseïev est en réanimation, dans un état très grave (…) Le tireur a été immédiatement arrêté. Il sera obligatoirement puni ! », a indiqué sur le gouverneur de la région d’Irkoutsk.

Il a précisé que la fusillade a eu lieu dans le centre de recrutement militaire d’Oust-Ilimsk, une ville industrielle située en pleine Sibérie, à 600 kilomètres au nord d’Irkoutsk. Dans un communiqué, le Comité d’enquête russe a précisé que le suspect était un habitant de cette ville âgé de 25 ans. « J’ai honte qu’une telle chose se produise à un moment où, au contraire, nous devrions être unis, et ne pas se battre les uns contre les autres, mais contre les menaces réelles », a ajouté le gouverneur.

► Arrestations massives au Daguestan

Une centaine de personnes ont été interpellées dimanche au Daguestan lors d’une manifestation contre la mobilisation militaire, dans cette région russe du Caucase qui a déjà payé un lourd tribut depuis le début de l’offensive en Ukraine. Selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des actions d’opposition, au moins 101 personnes ont été arrêtées par la police à Makhatchkala, la capitale du Daguestan, dans le sud-ouest de la Russie.

Des médias russes ont publié des vidéos montrant des femmes se disputant avec des policiers lors de cette manifestation. « Pourquoi prenez-vous nos enfants ? », demande l’une d’entre elles. D’autres vidéos ont montré des protestataires être brutalement interpellés par la police.

► Poutine durcit les lois contre les déserteurs

En pleine mobilisation de ses réservistes pour aller combattre en Ukraine, Moscou a durci samedi les peines encourues par les déserteurs et arrêté des centaines de manifestants, après avoir démis son chef de la logistique militaire. Le président russe Vladimir Poutine a signé des amendements prévoyant jusqu’à dix ans de prison pour les militaires qui désertent ou refusent de combattre.

Il a également signé une loi qui facilite l’accès à la nationalité russe pour les étrangers qui s’engagent pour une durée d’au moins un an dans l’armée, au moment où Moscou cherche par tous les moyens à recruter plus d’hommes pour combattre en Ukraine. Cependant, ces mesures de fermeté n’ont pas dissuadé les opposants à cette mobilisation partielle de manifester samedi dans tout le pays, où au moins 710 personnes ont été interpellées dans 32 villes, dont près de la moitié à Moscou.

► Afflux aux frontières de la Russie

Les autorités russes ont reconnu samedi un afflux « important » de voitures cherchant à se rendre en Géorgie, avec quelque 2 300 véhicules comptabilisés à un seul poste-frontière. Les frontières avec le Kazakhstan et la Mongolie ont également enregistré un afflux de Russes, des témoignages faisant état de parfois plusieurs heures d’attente avant de pouvoir passer.

Depuis la mise en place de la mobilisation partielle la semaine passée, de nombreux Russes tentent de quitter le pays pour échapper à l’enrôlement dans l’armée. Jeudi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait estimé que les informations faisant état d’un « exode » des Russes étaient « grandement exagérées ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s’adressant directement aux citoyens russes samedi soir, leur a dit que leur président envoyait sciemment « des citoyens à la mort ». « Le pouvoir russe comprend parfaitement bien qu’il envoie ses citoyens à la mort », a déclaré en russe Volodymyr Zelensky, appelant les forces de Moscou à se rendre. « Vous serez traités de manière civilisée… personne ne connaîtra les circonstances de votre reddition ».