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Guerre en Ukraine : La jeunesse paie le prix fort de l’invasion russe

De notre envoyée spéciale en Ukraine

Vania et Sophia ont décidé de rentrer. Dès que les Russes ont quitté Irpin, ils ont fui la frontière biélorusse où ils avaient cru pouvoir se réfugier. « En fait, c’était intenable, les Russes venaient chez nous tous les jours, on était sous surveillance », raconte Vania. Mais ils n’ont pas de travail et peu d’espoir d’en trouver. « L’activité économique est très ralentie à Irpin et plus généralement dans tout le pays », confirme Alona Shkrum, députée. Vania et Sophia espèrent tout de même trouver une activité avant l’hiver, lorsque la recherche d’un emploi sera encore plus compliquée d’après eux.

Vania et Sophia ont décidé de rentrer à Irpin dès que la ville a été libérée.
Vania et Sophia ont décidé de rentrer à Irpin dès que la ville a été libérée. - Armelle Le Goff

La jeunesse ukrainienne paie le prix fort de la guerre. En s’engageant, parfois, dans les combats, comme Evguenin, 23 ans, venu à Boutcha pour la décoration d’un ami. Grandi au Donbass, il a fui pour Kiev et s’est engagé dès le 24 février et l’invasion de l’Ukraine par la Russie dans la défense territoriale puis le bataillon des bénévoles. « Au départ, on a pris les armes, sans aucune préparation. Maintenant, c’est plus structuré, nous sommes entraînés et les combats nous donnent la force dont on a besoin pour gagner la guerre », raconte-t-il, un peu bravache, les armoiries de l’Ukraine tatouées sur la main, avant d’être rejoint par un ami, blessé au combat.

Evguenin, 23 ans, a fui pour Kiev et s’est engagé dès le 24 février et l’invasion de l’Ukraine par la Russie dans la défense territoriale puis le bataillon des bénévoles.
Evguenin, 23 ans, a fui pour Kiev et s’est engagé dès le 24 février et l’invasion de l’Ukraine par la Russie dans la défense territoriale puis le bataillon des bénévoles. - Armelle Le Goff

Le pays se bat pour redonner place à la culture

Près d’un million d’enfants et de jeunes ukrainiens seraient actuellement réfugiés à l’étranger, selon les autorités ukrainiennes dont le dernier recensement date du printemps 2022. Des cours en ligne sont à leur disposition pour ne pas oublier l’Ukrainien, cette langue devenue, parmi d’autres, un emblème de la résistance à la Russie. Ce pays autrefois bilingue, où chacun naviguait naturellement du Russe à l’Ukrainien, se bat aujourd’hui pour donner toute sa place à sa culture.

« Il y a trois cents ans de répression russe de la culture ukrainienne, affirme le ministre de la Culture Oleksandr Tkachenko. Nous devons compenser cette domination de la culture russe, mais nous restons tolérants et mesurés dans ce rééquilibrage, à l’inverse des Russes, qui détruisent nos monuments. » Les programmes scolaires ont été revus et certaines œuvres de la littérature russe retirées au profit d’œuvres ukrainiennes. Et à Kiev la vie culturelle continue, en dépit du couvre-feu à 23 heures.

Les étudiants ont pu faire une rentrée presque normale, comme le souligne Galina Grygorenko, vice-ministre de la Culture, si on compare la situation actuelle à celle du Covid en 2020. Diana, jeune esthéticienne de 19 ans, originaire de Zaporijie, ne dit pas autre chose. Elle a pourtant passé les derniers mois entre la Turquie, l’Allemagne et maintenant Kiev. « Mais dans la beauté, il n’y a jamais de chômage », sourit-elle.