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Guerre en Ukraine : la Russie accuse Kiev d'avoir attaqué deux bases aériennes russes

LE POINT SUR LA SITUATION - L'Ukraine a également subi une huitième attaque massive de missiles russes, tuant deux personnes et provoquant des coupures d'eau et d'électricité dans plusieurs villes.

Coupures d'eau et d'électricité dans plusieurs villes ukrainiennes après des frappes russes, Poutine en visite en Crimée, plafonnement du prix de vente du pétrole russe... Le Figaro fait le point ce lundi 5 décembre sur le conflit en Ukraine.

Une nouvelle salve de missiles russes s'abat en Ukraine

Les sirènes antiaériennes ont retenti à travers l'Ukraine qui a «subi une huitième attaque massive de missiles par un État terroriste. Malheureusement, il y a déjà des dégâts sur l'infrastructure énergétique», a indiqué l'opérateur Ukrenergo. Les alertes ont toutefois rapidement été levées et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que la défense antiaérienne de son pays était parvenue à «abattre la plupart des missiles» russes. Selon l'armée de l'air ukrainienne, plus de 60 sur 70 missiles tirés par Moscou ont été détruits en vol. Depuis l'automne, et une série d'humiliants revers, l'armée russe a multiplié les frappes contre les installations énergétiques ukrainiennes, si bien que l'essentiel de la population civile n'a de l'électricité que quelques heures par jour. Selon le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko, un premier bilan fait état d'au moins deux morts et trois blessés, dont un enfant.

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Les frappes russes ont aussi provoqué de nouvelles coupures d'eau et d'électricité, alors que les températures hibernales sont bien installées. Le chef de l'administration militaire de Kryvyï Rig, dans le centre de l'Ukraine, a indiqué qu'«une partie de la ville est privée d'électricité» et que «plusieurs chaudières et stations de pompage sont déconnectées», ce qui devrait se ressentir sur l'approvisionnement en eau et en chauffage. Les opérateurs à Odessa, grand port du sud du pays, et à Soumy, dans le nord-est, ont rapporté respectivement des coupures d'eau et de courant. L'électricité a été également stoppée à Mykolaïv, dans le Sud, selon le maire Oleksandre Sienkevitch. Le premier ministre Denys Chmygal a pour autant assuré que «le système énergétique du pays fonctionne et reste intact». En visite à Kiev, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a écrit sur Twitter, photo à l'appui, avoir dû rejoindre un abri anti-bombe et y poursuivre une réunion. «Incroyable que ça arrive presque quotidiennement à Kiev», a-t-il écrit.

Des soldats ukrainiens se préparent après une salve de frappes russes. GLEB GARANICH / REUTERS

Russie: deux bases aériennes attaquées par des drones ukrainiens

Deux bases aériennes russes, situées dans le centre du pays, ont été lundi la cible de drones ukrainiens qui ont fait trois morts, a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Lundi matin, «le régime de Kiev (...) a tenté d'effectuer des frappes avec des drones de conception soviétique sur la base aérienne de Diaguilevo dans la région de Riazan et celle d'Enguels dans la région de Saratov», indique le communiqué. Trois militaires russes «ont été mortellement blessés» dans ces attaques, selon la même source.

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Poutine a roulé sur le pont de Crimée, partiellement détruit en octobre

Le président russe Vladimir Poutine s'est rendu sur le pont de Crimée qui avait été partiellement détruit en octobre, sa première visite dans la péninsule annexée depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine. Les chaînes de télévision russes ont diffusé des images montrant Vladimir Poutine au volant d'une voiture, affirmant qu'il se trouvait sur ce pont reliant la péninsule ukrainienne au territoire russe. Le viaduc avait été endommagé en octobre par une puissante explosion attribuée par les autorités russes aux forces ukrainiennes.

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Le Kremlin jure de poursuivre l'offensive malgré le plafonnement du brut

La Russie a assuré que le plafonnement du prix de son pétrole ne freinerait pas son offensive. La limitation du prix de vente du pétrole russe, une nouvelle sanction des pays occidentaux qui est entrée en vigueur lundi, a pour objectif d'assécher une partie des revenus colossaux que Moscou tire de l'exportation de ses hydrocarbures et ainsi diminuer sa capacité à financer son effort militaire. Mais des doutes existent quant aux effets à court terme de cette mesure qui plafonne à 60 dollars le prix du baril russe, qui vaut environ 65 dollars actuellement. Kiev juge cette limite insuffisante.

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Le procureur de la CPI met en garde contre un tribunal spécial

Le projet d'un tribunal spécial pour juger les crimes de la Russie en Ukraine pourrait «vouer à l'échec» l'enquête en cours de la Cour pénale internationale (CPI), a averti lundi le procureur de la juridiction. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé mercredi la mise en place d'un tribunal spécial soutenu par les Nations unies pour poursuivre en justice les crimes d'agression de la Russie contre l'Ukraine. Karim Khan, le procureur de la CPI, a en réponse exhorté la communauté internationale à se concentrer sur le soutien - et le financement - de la CPI, qui mène actuellement sa propre enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité en Ukraine. «Nous ne pouvons pas être voués à l'échec. Nous avons besoin des outils nécessaires pour faire le travail. Nous n'avons pas ces outils», a-t-il déclaré devant les journalistes dans le cadre d'une réunion annuelle des 123 pays membres de la CPI à La Haye.

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«Pas de solution diplomatique» à la guerre, selon une responsable de Memorial

Il n'y a actuellement «pas de solution diplomatique» à la guerre en Ukraine, a estimé dimanche Irina Chtcherbakova, qui a co-fondé l'ONG russe de défense des droits de l'homme Memorial, dissoute par les autorités et lauréate du prix Nobel de la Paix 2022. «Je suis absolument convaincue qu'il n'y a pas de solution diplomatique avec le régime de Poutine, tant qu'il est encore là», a déclaré à Hambourg Irina Chtcherbakova, qui a quitté la Russie après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes et réside actuellement en Allemagne. «La solution qui se présente maintenant est une solution militaire», même si ultérieurement, la diplomatie peut jouer un rôle pour la résolution du conflit, a estimé celle qui a reçu à Hambourg le prix Marion Doenhoff pour ses années de militantisme en Russie au service de la cause des droits de l'homme.

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