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Guerre en Ukraine : le Kremlin accuse Boris Johnson d'avoir menti sur les menaces de missiles russes

LE POINT SUR LA SITUATION - L'ex-premier ministre britannique révèle dans un documentaire diffusé ce lundi soir sur la chaîne britannique BBC, que Poutine aurait menacé, peu avant le début de la guerre, d'envoyer des missiles russes en Ukraine.

Menaces de missiles russes selon Boris Johnson, dénégation du Kremlin, progression des troupes russes à Vougledar... Le Figaro fait le point sur la guerre en Ukraine ce lundi 30 janvier 2023.

«Ce qu'a dit monsieur Johnson, c'est un mensonge», réagit le Kremlin

Le Kremlin a accusé de «mensonge» l'ex-premier ministre britannique Boris Johnson, qui affirme dans un documentaire que le président russe Vladimir Poutine l'a menacé d'utiliser des missiles peu avant l'offensive en Ukraine.

«Ce qu'a dit monsieur Johnson, c'est un mensonge. C'est soit un mensonge délibéré, mais alors dans quel but ? Soit c'est un mensonge involontaire, dans la mesure où il n'a pas compris ce que lui disait le président Poutine», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, assurant qu'il n'y avait eu «aucune menace au moyen de missiles».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, à Moscou, le 23 décembre 2021. NATALIA KOLESNIKOVA / AFP

«Un missile, ça prendrait une minute» : la menace de Poutine, racontée par Johnson

L'ex-premier ministre britannique Boris Johnson raconte dans un documentaire de la BBC que le président russe Vladimir Poutine l'a «en quelque sorte menacé» avant l'invasion de l'Ukraine en lui lançant : «Un missile, ça prendrait une minute». Dans ce documentaire en trois parties, dont le premier épisode est diffusé lundi soir sur BBC Two, l'ancien chef du gouvernement britannique raconte son «très long» et «extraordinaire» appel avec le président russe après sa visite à Kiev début février dernier.

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À cette époque, Vladimir Poutine continuait à soutenir qu'il n'avait aucune intention d'envahir son voisin ukrainien, malgré l'afflux massif de militaires russes dans les régions frontalières. Boris Johnson, lui, raconte qu'il avait averti le président russe des dures sanctions que prendraient les Occidentaux s'il s'engageait dans cette voie.

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«Il a dit : 'Boris, vous dites que l'Ukraine ne va pas rejoindre l'Otan de sitôt. (...) Qu'est-ce que vous entendez par 'pas de sitôt' ?'», raconte Boris Johnson. «Eh bien elle ne va pas rejoindre l'Otan dans un avenir proche, vous le savez parfaitement», poursuit l'ex-dirigeant britannique, soutien de la première heure des Ukrainiens. «À un moment donné, il m'a en quelque sorte menacé et a dit : 'Boris, je ne veux pas vous faire de mal, mais avec un missile, ça prendrait une minute' ou quelque chose comme ça», poursuit Boris Johnson.

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«Je pense que d'après le ton très détendu qu'il prenait, le détachement qu'il semblait avoir, il se jouait de mes tentatives de l'amener à négocier», ajoute l'ex-dirigeant britannique, qui a quitté Downing Street début septembre 2022 après une succession de scandales.

L'ancien premier ministre britannique Boris Johnson à Kiev, le 24 août 2022. SERGEI CHUZAVKOV / AFP

Dans le documentaire, le président ukrainien Volodymyr Zelensky raconte quant à lui comment il en est venu à enrager contre l'attitude des Occidentaux à l'époque : «Si vous savez que demain, la Russie va envahir l'Ukraine, pourquoi donc est-ce que vous ne me donnez pas aujourd'hui de quoi l'arrêter ? Si vous ne pouvez pas, alors arrêtez-le vous-mêmes.»

Les troupes russes progressent à Vougledar

Les troupes russes progressent près de la ville de Vougledar, nouveau point chaud du front dans l'est de l'Ukraine où Moscou a intensifié son offensive, a assuré ce lundi le chef des séparatistes pro-russes de Donetsk, Denis Pouchiline. «Nos unités continuent d'avancer (...) Des unités se sont établies dans l'est de Vougledar et le travail se poursuit dans les environs», a indiqué Denis Pouchiline, cité par les agences de presse russes.

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Selon lui, l'armée ukrainienne «a eu le temps de se retrancher» dans ce secteur qui compte «un grand nombre de sites industriels et de bâtiments en hauteur», ce qui facilite les opérations défensives. «Donc nous partons du principe que l'ennemi va résister», a poursuivi Denis Pouchiline, refusant de faire un pronostic sur la durée des combats pour cette localité.

Tir de mortier, près de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 27 janvier 2023. ANATOLII STEPANOV / AFP

Vougledar, ville minière qui comptait 15.000 habitants avant l'offensive russe, est située 150 kilomètres au sud de Bakhmout, autre point chaud du front oriental que l'armée russe cherche à prendre depuis plus de six mois au prix de lourdes pertes. Denis Pouchiline a précisé lundi que «des combats acharnés» étaient en cours près de Bakhmout et qu'il était «trop tôt» pour évoquer un encerclement de la ville par les troupes russes. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé, lui, dimanche que Bakhmout, Vougledar et d'autres zones de la région de Donetsk subissaient «des attaques russes constantes».

Le CIO est un «promoteur de guerre», selon Kiev

La présidence ukrainienne a monté le ton lundi contre le Comité international olympique, l'accusant d'être «un promoteur de la guerre» car il examine la possibilité d'autoriser la participation d'athlètes russes sous bannière neutre aux JO-2024.

«Le CIO est un promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction. Le CIO regarde avec plaisir la Russie détruire l'Ukraine et offre ensuite à la Russie une plateforme pour promouvoir le génocide» des Ukrainiens, a lancé sur Twitter le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak, visant personnellement Thomas Bach, le patron allemand du Comité.

Anneaux olympiques sur la place du Trocadéro, à Paris, France, le 16 septembre 2017. BENOIT TESSIER / REUTERS

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