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Guerre en Ukraine : malgré les sanctions, la Russie continuerait de construire des missiles de croisière

Un rapport d'un groupe de chercheurs à Kiev indique que certains missiles russes auraient été fabriqués après le début de l'invasion de l'Ukraine. Moscou pourrait ainsi réapprovisionner ses stocks.

Les stocks d'armements sont un enjeu majeur de la guerre. Et depuis le 24 février, premier jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les observateurs avaient prévenu : la Russie ne peut compter sur de larges réserves de missiles de croisière au vu de leur utilisation dans le conflit. Et Moscou aura du mal à renflouer ses réserves, privé de matériaux essentiels comme les semi-conducteurs par les sanctions occidentales.

Et pourtant, selon un groupe d'enquêteurs à Kiev dont le New York Times cite le rapport, la Russie aurait fabriqué des missiles de croisière ces derniers mois, pour réapprovisionner ses stocks, et continuer ses campagnes de frappes des infrastructures civiles ukrainiennes.

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Les experts du Conflict Armament Research, un institut de recherche établi au Royaume-Uni, ont en effet examiné des débris de missiles Kh-101 utilisés lors de frappes russes le 23 novembre dernier. D'après les marquages observés sur les débris, les enquêteurs ont pu établir qu'un des missiles avait été fabriqué cet été, et qu'un autre avait été achevé en septembre.

Dans le détail, les chercheurs ont relevé une séquence de 13 chiffres et identifié, parmi l'usine de fabrication, le numéro de série ou encore la version du missile, la date à laquelle l'engin a été fabriqué. Et selon le New York Times, cette analyse a été corroborée par le journaliste polonais Piotr Butowski, expert reconnu des équipements militaires russes.

Réserve ou contournement des sanctions

Selon les chercheurs du Conflict Armament Research, cette découverte suggère bel et bien que la Russie a réussi à acquérir des semi-conducteurs malgré les sanctions occidentales ou qu'elle possédait une importante réserve en la matière avant la guerre. Le même groupe d'experts avait déjà montré à plusieurs reprises depuis le début de l'invasion russe, et au cours de plusieurs voyages en Ukraine, que les équipements militaires russes avancés étaient construits en grande partie avec des semi-conducteurs occidentaux.

Si l'épuisement des stocks de munitions russes est espéré côté occidental, force est de constater que Moscou continue de disposer de missiles pour pilonner l'Ukraine, que ce soit des missiles de croisière, des munitions rôdeuses, ou des missiles sol-air utilisés en en sol-sol. L'Ukraine et ses alliés misaient sur les sanctions pour priver la Russie des composants nécessaires à la fabrication de munitions de haute technologie. «Quels arguments a-t-on pour en être certain?», interrogeait un diplomate balte, la semaine dernière, en citant l'exemple de l'Iran, sous sanctions depuis des années, mais capable de produire des missiles.

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Les Russes sont-ils donc vraiment à court de munitions guidés ? «Ces affirmations sont faites depuis avril», a indiqué Damien Spleeters qui a dirigé l'enquête de Conflict Armament Research, et dont les propos sont rapportés depuis le New York Times. Le quotidien américain cite par ailleurs un responsable américain qui indique que le gouvernement russe a ordonné aux usines de munitions de faire des heures supplémentaires pour produire plus.

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