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Guerre en Ukraine : Nobel, pétrole, contre-offensives… Une semaine sous tension en quatre infographies

Ce 226e jour de conflit marque le 70e anniversaire de Vladimir Poutine. Depuis que le chef du Kremlin a décidé d’envahir l’Ukraine, la guerre qui fait rage au cœur de l’Europe est au centre des préoccupations de la communauté internationale. Sur le terrain, Kiev mène une contre-offensive remarquée dans l’est et le sud du pays. Les forces russes ont revendiqué ce vendredi de premiers gains dans l’est de l’Ukraine après une série de revers cinglants sur plusieurs fronts, mais Kiev semblait garder l’initiative, appelant les soldats russes à choisir la reddition.

En Russie, Vladimir Poutine s’est offert une pluie d’éloges pour son anniversaire, le patriarche orthodoxe allant jusqu’à voir en lui un cadeau de Dieu, en dépit de l’isolement de Moscou et de ses revers sur le terrain. Hasard du calendrier (ou non), le même jour le prix Nobel de la paix a une teinte résolument critique du système poutinien, de son allié biélorusse et de l’invasion en Ukraine, le Comité ayant récompensé le militant biélorusse emprisonné Ales Beliatski, l’ONG russe de défense des droits Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles. Voici un point en quatre infographies sur cette semaine de tensions, se terminant ce vendredi, 226e jour de conflit.

Kiev mène la contre-offensive dans l’est du pays

Carte de la situation en Ukraine au 7 octobre à 9 heures, heure française.
Carte de la situation en Ukraine au 7 octobre à 9 heures, heure française. - Simon MALFATTO, Paz PIZARRO, Kenan AUGEARD / AFP

Les forces russes ont revendiqué vendredi de premiers gains dans l’est de l’Ukraine, après une série de revers cinglants sur plusieurs fronts, mais Kiev semblait garder l’initiative, appelant les soldats russes à choisir la reddition. Sur le terrain, signe de la confiance gagnée par les Ukrainiens après le succès de leur contre-offensive, le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a promis de « garantir la vie, la sécurité et la justice » aux militaires russes qui choisiraient de se rendre.

« Vous pouvez encore sauver la Russie de la tragédie et l’armée russe, de l’humiliation », a-t-il lancé, alors que les défaites ont poussé le président russe Vladimir Poutine à mobiliser plusieurs centaines de milliers de personnes dans l’armée. Moscou a de son côté annoncé avoir engrangé ses premiers gains - trois villages dans l’Est ukrainien - après avoir perdu des milliers de kilomètres carrés de territoires sur plusieurs fronts ces dernières semaines.

Selon les séparatistes prorusses qui combattent aux côtés des troupes de Moscou, les villages d’Otradivka, de Vessela Dolyna et de Zaïtsevé sont désormais sous contrôle russe. Le ministère russe de la Défense avait déjà annoncé la capture de Zaïtsévé, la veille, dans son bilan quotidien. Ces trois villages sont situés au sud de la ville de Bakhmout qui est, elle, sous contrôle ukrainien. L’armée russe tente de prendre depuis des mois la zone, jusqu’à présent sans succès.

La guerre en Ukraine au cœur du prix Nobel de la paix

Présentation d'Ales Beliatski, de l'ONG Memorial et du Centre ukrainien pour les libertés civiles, récompensés par le Prix Nobel de la paix 2022.
Présentation d'Ales Beliatski, de l'ONG Memorial et du Centre ukrainien pour les libertés civiles, récompensés par le Prix Nobel de la paix 2022. - Sophie STUBER / AFP

Dans un choix hautement symbolique en faveur de la « coexistence pacifique », le Nobel de la paix a couronné vendredi un trio de représentants de la société civile en Ukraine, en Russie et en Biélorussie, trois des principaux acteurs du conflit ukrainien.

La récompense a été conjointement attribuée au militant biélorusse Ales Beliatski, toujours en prison dans son pays, à l’ONG russe Memorial - frappée par un ordre de dissolution des autorités russes - et au Centre ukrainien pour les libertés civiles.

« Le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois champions remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins que sont la Biélorussie, la Russie et l’Ukraine », a déclaré sa présidente, Berit Reiss-Andersen. Ce faisant, le comité Nobel a, comme attendu par les experts, tenu à marquer le coup face à la guerre en Ukraine qui a plongé l’Europe dans la crise sécuritaire la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le pétrole reprend son envol

Évolution des cours du baril de Brent et de WTI depuis 2008, en dollars américains.
Évolution des cours du baril de Brent et de WTI depuis 2008, en dollars américains. - Sophie RAMIS, Patricio ARANA / AFP

L’Opep + a décidé mercredi d’une coupe drastique des quotas de production de pétrole pour soutenir les prix, s’attirant aussitôt les foudres de la Maison-Blanche qui a accusé le cartel de « s’aligner » avec Moscou. Joe Biden s’est dit « déçu de cette décision à courte vue », annonçant une consultation prochaine du Congrès « sur les outils et mécanismes supplémentaires permettant de réduire le contrôle » du groupe de producteurs sur le marché de l’énergie.

Le président américain s’échine depuis des mois à tenter d’endiguer l’envolée des prix qui érode le pouvoir d’achat des ménages, allant même jusqu’à se rendre à Riyad en juillet lors d’une visite très controversée. De retour à Vienne pour la première fois depuis mars 2020, les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l’Arabie saoudite et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont voulu marquer le coup, après de longs mois en visioconférence du fait des restrictions anti-Covid.

A l’issue d’une brève rencontre, ils ont convenu d’une baisse de « deux millions de barils par jour » pour le mois de novembre, selon un communiqué de l’alliance. Cette réduction, la plus importante depuis le début de la pandémie, va probablement doper les cours « au moment où les consommateurs poussaient un soupir de soulagement », les prix à la pompe ayant fortement reculé depuis cet été, souligne Craig Erlam, d’Oanda.

Le risque nucléaire toujours prégnant

Carte de la centrale nucléaire de Zaporojie en Ukraine.
Carte de la centrale nucléaire de Zaporojie en Ukraine. - Sophie RAMIS, Paz PIZARRO, Valentin RAKOVSKY / AFP

La centrale ukrainienne de Zaporojie fait l’objet d’un âpre combat médiatique entre forces russes et ukrainiennes. Ce jeudi, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé que la plus grande centrale nucléaire d’Europe était « évidemment » ukrainienne, malgré son appropriation formelle par Moscou depuis le début de l’invasion. « Pour nous, il est évident qu’elle appartient à [l’opérateur ukrainien] Energoatom puisque c’est une installation ukrainienne », a déclaré Rafaël Grossi lors d’une conférence de presse à Kiev, après avoir été reçu par le président Volodymyr Zelensky et avant de se rendre à Moscou.

« Nous continuons à dire ce qu’il faut faire, c’est-à-dire essentiellement éviter un accident nucléaire à la centrale, ce qui reste une possibilité très, très claire », a-t-il fait valoir, dénonçant aussi « les conditions presque insupportables » dans lesquelles travaille le personnel ukrainien de la centrale. Volodymyr Zelensky a de son côté pressé l’AIEA à condamner l’appropriation de la centrale par Moscou, en la qualifiant de « raid ».

Les bombardements se poursuivent près de la centrale, où une frappe a fait au moins sept morts et cinq disparus dans la nuit de jeudi à vendredi, selon le gouverneur local Oleksandr Starukh.