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Guerre en Ukraine : un sommet européen débute à Kiev, un «symbole fort»

En pleine offensive russe, Kiev accueille ce vendredi la diplomatie européenne. La question de l'adhésion de l'Ukraine sera évoquée lors du sommet.

Candidate à l'adhésion à l'UE, l'Ukraine accueille vendredi 3 février un sommet avec des représentants européens, «symbole fort», selon la Commission européenne, du soutien des vingt-sept «face à l'agression injustifiée» de la Russie, qui a récemment regagné du terrain à l'Est.

La présidente de la Commission Ursula von der Leyen est arrivée jeudi à Kiev, accompagnée du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et d'une quinzaine de commissaires européens.

Candidate à l'UE depuis juin 2022

«C'est bon d'être de retour à Kiev, ma quatrième fois depuis l'invasion par la Russie et cette fois-ci avec mon équipe de commissaires», a-t-elle tweeté. «Nous sommes là ensemble pour montrer que l'UE se tient fermement aux côtés de l'Ukraine». Le président du Conseil européen Charles Michel est également attendu, pour des discussions qui aborderont notamment les démarches en vue d'une adhésion de l'Ukraine à l'UE, un processus ardu que Kiev entend accélérer.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que son pays méritait de commencer dès «cette année» les pourparlers concernant l'entrée dans l'Union européenne, à laquelle le pays candidate officiellement depuis juin 2022. «Chaque pas en direction d'une plus grande intégration de l'Ukraine à l'UE est une source d'inspiration pour notre peuple», a-t-il plaidé, estimant que la pression internationale sur la Russie devrait encore croître.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse, à Kiev, en Ukraine, le 2 février 2023. SERGEI SUPINSKY / AFP

Nouvelles sanctions à venir

À Kiev, Ursula von der Leyen a assuré travailler à de nouvelles sanctions contre la Russie pour le 24 février, date du premier anniversaire de l'invasion. Elle n'a pas donné le détail de ses intentions pour ce dixième paquet, mais a assuré que le pays devrait «payer pour les destructions qu'il a causées». Elle a estimé que les mesures punitives prises depuis un an ont déjà fait reculer l'économie russe d'«une génération», notant que le plafonnement du prix du pétrole russe exporté à 60 dollars le baril coûtait à Moscou 160 millions d'euros par jour.

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Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait brocardé la présidente de la Commission européenne, l'accusant de vouloir anéantir son pays et la comparant aux nazis. S'exprimant pendant les cérémonies pour le 80e anniversaire de la victoire soviétique à Stalingrad, le président russe Vladimir Poutine a établi un nouveau parallèle entre l'offensive de la Russie contre son voisin et la Seconde Guerre mondiale, voyant dans la fourniture de chars allemands à l'Ukraine une répétition de l'histoire.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, lors d'une conférence de presse, à Moscou, en Russie, le 31 janvier 2023. POOL / REUTERS

Livraisons occidentales en chaîne

«C'est incroyable mais des chars allemands Leopard nous menacent à nouveau», a martelé Vladimir Poutine, qui s'exprimait de Volgograd (ex-Stalingrad, Sud-Ouest), avant d'ajouter : «Nous avons de quoi répondre et ça ne se limitera pas à des blindés». Dans la foulée, son porte-parole Dmitri Peskov a précisé que la Russie userait de tout son potentiel pour répliquer aux livraisons d'armes occidentales.

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Les Occidentaux avaient finalement accepté d'envoyer des chars lourds à l'Ukraine, des Leopard de conception allemande, des Abrams américains et des Challenger britanniques, après de longues tergiversations par crainte de provoquer une aggravation du conflit. Mais Kiev n'a pas obtenu pour l'instant les missiles de haute précision d'une portée de plus de 100 km dont l'armée dit avoir besoin pour frapper les lignes logistiques russes.

Des membres de l'équipage d'un char Leopard II, à Augustdorf, en Allemagne, le 1er février 2023. BENJAMIN WESTHOFF / REUTERS

Inquiétude autour d'une attaque d'envergure

Au cours d'une conférence de presse en compagnie d'Ursula von der Leyen, Volodymyr Zelensky a estimé jeudi 2 février que la Russie préparait une nouvelle attaque d'envergure. «La Russie est en train de concentrer ses forces, nous le savons tous. Elle veut se venger non seulement de l'Ukraine mais aussi de l'Europe libre», a-t-il assuré.

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Après une série d'humiliants revers à l'automne, le Kremlin a mobilisé des centaines de milliers de réservistes et a multiplié ses attaques terrestres, en particulier dans l'Est. Les forces russes ont remporté quelques succès sur le champ de bataille autour de Bakhmout, qu'elles tentent de conquérir depuis l'été. À Kramatorsk, où des immeubles ont été visés par une frappe mercredi soir, le corps d'une nouvelle victime a été retrouvé jeudi soir, portant le bilan à 4 morts et 18 blessés, ont indiqué les secours, ajoutant que les recherches avaient à présent pris fin.

Une voiture détruite après des bombardements, à Bakhmout, en Ukraine, le 1er février 2023. YASUYOSHI CHIBA / AFP